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Il est vrai que l’Aid Al Adha apporte son lot d’ambiance heureuse, malgré le contexte de morosité économique et le poids de la dépense par rapport au pouvoir d’achat des ménages à revenus moyens. Comme chaque année, pas moins de 6 millions de têtes d’ovins et caprins seront mis en vente à un prix constant variant de 35 à 40 DH le kilo, suivant les races et les régions. Mais, cette année, si l’on en croit les professionnels de l’ANOC, -Association nationale des éleveurs d’ovins et caprins- compte tenu de la régularité des pluies et de la bonne récolte céréalière, le cheptel se porte bien partout dans les différentes régions du Royaume. L’offre couvrira largement la demande, sachant que cette dernière oscille entre 5 et 7 millions de têtes. Il faut dire que le commerce du mouton représente quelque 7 à 8 milliards de DH de chiffre d’affaires. Une manne qui, doit, en principe, profiter au monde rural.
Le Sardi, ce beau bélier à l’aspect physique imposant, vient, de toute évidence, en tête de liste des choix des Casablancais, alors que le « Timahdit » demeure le préféré du Maroc central, en l’occurrence la région du Moyen Atlas. Le Bergui, quant à lui, est partout disponible, tout comme, le Boujad et le Demman.
En matière de prix, le Sardi, étant le plus prisé dans la région de Chaouiya-Ourdigha, coûte pas moins de 40 DH le kilo, contre 35 DH pour les autres races. Il se trouve, cependant, que le prix du Sardi frôle les 48 DH le kilo, aux marchés des abattoirs.
Il risque même de dépasser le seuil de 50 DH le kilo les derniers jours avant l’Aid. C’est une donnée récurrente du marché, en l’occurrence à Casablanca où l’on voit les prix monter en flèche. On sait que les Casablancais, habitants dans des appartements, faute d’espace, attendent les derniers jours pour acquérir la bête. Résultat : concentration de la demande sur les trois derniers jours et donc flambée des prix.
Bien entendu, ce commerce n’échappe pas à la spéculation. Une tare qui rend ce commerce plus ou moins opaque. Car en matière de prix, ces dernières années, la flambée est sans précédent. L’année dernière, le mouton a coûté 500 à 750 DH plus cher que celui de 2006. Il n’est pas écarté que cette année, on paiera encore plus cher, d’autant plus que les fermes Dodea-Sogeta ne sont plus dans le coup. La différence est énorme et le ménage marocain, pris en sandwich entre la pression de la rentrée scolaire et le poids des charges du Ramadan, doit supporter ce surplus injustifié. C’est un marché paradoxal : si officiellement l’offre dépasse la demande qu’est-ce qui justifie alors la hausse ? L’année d’avant, la sécheresse avait bon dos et les éleveurs justifiaient la hausse par la cherté des aliments de bétail. Certes, l’activité d’élevage est purement une affaire du privé. L’Etat, lui, n’intervient que pour le vaccin et le contrôle sanitaire du cheptel. C’est tout à fait normal. Mais ce qui l’est moins, c’est la montée injustifiée des prix d’une année à l’autre. Où sont passées les autorités de contrôle des prix ? Quelles sont les mesures prises pour éviter tout dérapage et surtout préserver le pouvoir d’achat des Marocains ?
Par-delà les spéculateurs, ces affairistes de la saignée, l’Aid Al Adha est aussi l’occasion rêvée pour les établissements de crédit. C’est en ce moment précis que le crédit à la consommation prend un nouvel envol. Tout le monde le sait, le ménage marocain recourt au crédit à la consommation – consolidant son endettement auprès des sociétés de crédit - pour pouvoir se payer un bon bélier. Ce n’est plus un tabou. Le Marocain ne peut nullement s’en passer. Le mouton du sacrifice est une « Sounna Mou’akkada ». S’en priver c’est aller à l’encontre des traditions .