Des musiques sacrées pour “ré-enchanter le monde” : Fès rend hommage à Omar Khayyam


ALAIN BOUITHY
Mardi 31 Janvier 2012

Des musiques sacrées pour “ré-enchanter le monde” : Fès rend hommage à Omar Khayyam
Le très prisé rendez-vous des musiques sacrées du monde n’aura lieu qu’à l’aube de l’été, plus précisément du 8 au 16 juin prochain à la capitale spirituelle.
Mais à cinq mois de ce grand rendez-vous des musiques du monde, on peut d’ores et déjà apprécier l’extrême richesse et la grande pluralité des différentes activités artistiques et culturelles que nous proposera sa dix-huitième édition. Et pour cause. Cette année, le Festival de Fès des musiques sacrées du monde s’est donné une mission des plus nobles: réenchanter le monde.
Sous ce signe qui en dit long sur l’état du monde et les prétentions du festival, la Fondation Esprit de Fès veut croire aux « possibilités de nouveaux rapports à celui-ci où la fatalité, et donc la dictature du fait accompli n'a plus de place». Car, réenchanter le monde, «c’est reprendre à rebrousse-poil le processus actuel de délitement de nos sociétés pour y restituer la place de l'homme, de la culture, de la spiritualité. Cela sera peut-être le fruit d'une prochaine indignation après toutes celles qui l'ont précédée», estime la Fondation organisatrice de cette manifestation. Cette dernière espère qu’«ici la poésie, la quête du beau, l'art de vivre - qu'il faut prendre en compte à côté du niveau de vie, comme une richesse immatérielle, doivent reprendre tous leurs droits».
Pour mieux apprécier ces fragments d’enseignements, les organisateurs se sont tout simplement tournés vers un de ceux qui les représentent le mieux et dont l’œuvre reste d’actualité. Un personnage hors du commun, à la fois poète, homme de science, philosophe et spirituel : Omar Khayyam. En présence d'artistes d'Asie centrale, du monde arabe et persan, le Festival a choisi de rendre hommage à cet illustre personnage dont les paroles seront mises en scène par le réalisateur Tony Gatlif, pour l'ouverture de ce Festival.
Organisé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la 18ème édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde promet de grands moments d’enchantement et de méditation.
Neuf jours durant, le Festival égayera curieux, les habitants de la cité spirituelle et leurs nombreux invités à travers une programmation ouverte sur le Maroc et le monde, cultivant l’esprit d’ouverture, de tolérance et de paix. Très chers au Festival.
Sera ainsi de la fête, le jazzman Archie Shepp qui proposera un spectacle aux racines du blues et du gospel. «L'enchantement sera également célébré aux détours des ruelles de la Médina pendant trois nuits successives par de nombreux artistes à travers des musiques tsiganes, cubaines, occitanes et des danses indiennes», rassure-t-on à la Fondation Esprit de Fès. Celle-ci précise aussi qu’un hommage sera rendu à Mahmoud Darwich dans une création de Rodolph Burger alors que l'artiste islandaise Björk viendra à Fès pour présenter son nouveau spectacle d'hymne à l'espace et à la nature, «Biophilia».
Enfin, Joan Baez, célèbre chanteuse populaire américaine, nous fera partager son engagement et son combat pour la liberté et la dignité humaine lors de la soirée de clôture du Festival.
Espérons que cette édition et sa riche programmation aideront les festivaliers à nourrir et enrichir leur regard et leur capacité à le transformer et le ré-enchanter.


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