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Jeudi en fin d’après midi, les autorités ont repris les démolitions et ont donné les derniers coups de bulldozers. Pour les officiels, il s’agit de l’exécution de jugements en faveur du Groupe Al Omrane qui compte démolir environ 5000 baraques dans le cadre de son programme de lutte contre l’habitat insalubre et de résorption des bidonvilles. Les habitants qui n’ont pas voulu quitter les lieux en dépit de l’autorisation de démolition par le biais d’un jugement émanant des autorités judiciaires, évoquent des irrégularités lors du recensement qui ont permis à certaines personnes de bénéficier de lots en contrepartie même si elles ne logeaient pas dans le bidonville. D’autres cas ont un caractère plutôt commercial. Certaines personnes détenaient des commerces dans le bidonville en question et réclamaient par conséquent des lots commerciaux dans les nouveaux quartiers de recasement. Selon l’accord tripartite entre les autorités, le Groupe Al Omrane, propriétaire du terrain, et le président de l’arrondissement, les habitants du bidonville de Bachkou auront à bénéficier d’un lot de 80 m2 (R+3) contre une somme de 15.000 DH alors que les bénéficiaires des lots avec commerce devaient verser 25000 DH.
Au-delà des irrégularités que tout le monde connaît, il y a également le problème des familles composées qui réclament un lot pour chaque couple. Ce qu’Al Omrane a catégoriquement rejeté. On imagine mal une famille de trois couples avec enfants vivre dans un même appartement de 80 m2. D’autant plus que la plupart des familles avaient déjà du mal à trouver de quoi payer les lots proposés par Al Omrane. La majorité de ces familles font appel à des spéculateurs qui leur proposent la construction de l’habitation en devenant co-propriétaires au vu et au su de tout le monde.
Il faut dire que le projet « Villes sans bidonvilles » doit prévoir un accompagnement des bénéficiaires pour éviter ces phénomènes qui font de personnes fortunées des propriétaires de logement économique qu’ils vendront plus tard au prix fort. Pour le bidonville de Bachkou, les autorités et les élus ont promis d’examiner les dossiers des personnes s’estimant lésées pour trouver les solutions adéquates en dépit de l’application des jugements des tribunaux.
Il faut souligner aussi qu’avec cette démolition, deux autres bidonvilles, à savoir « Douar Adawi » et « Douar Doukkali » qui appartiennent à des particuliers n’ont toujours pas été évacués car les concernés ont intenté des procès aux bidonvillois, ce que reprochent les autorités à ces derniers. De toute façon, on est loin d’une métropole, sillonnée par un tramway flambant neuf, sans bidonvilles. Il suffit de passer du côté de Derb Ghalef et autres quartiers de Casablanca.