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Le pays dénombrait quelque 1.000 décès par jour en moyenne en septembre avant de voir ce chiffre diminuer. Mardi, seulement 8.635 nouvelles contaminations et 94 décès ont été enregistrés, soit le plus bas niveau en huit mois. Avec 10,7 millions de contaminations enregistrées au total, et 155.000 décès, l'Inde affiche un taux de létalité parmi les plus faibles des 20 nations les plus touchées. En comparaison, les Etats-Unis, premier pays en nombre de cas et de décès, déplorent plus de 26 millions de contaminations et près de 450.000 décès. Selon l'université américaine Johns Hopkins, l'Inde ne dénombre que 11,43 décès pour 100.000 habitants, les Etats-Unis à l'inverse en comptent 136,55. Selon les experts s'appuyant sur diverses études sérologiques nationales, le nombre de personnes ayant contracté la maladie en Inde est probablement beaucoup plus élevé que ce que révèlent les données officielles. Une étude nationale réalisée entre décembre et janvier dans des quartiers urbains et ruraux du pays a révélé qu'environ 21,5% de la population, soit environ 280 millions d'individus, étaient porteurs d'anticorps. Une étude publiée cette semaine conduite à New Delhi, l'une des villes indiennes les plus durement frappées par le virus, conclut que plus de la moitié des 28.000 participants produisait des anticorps. Les spécialistes redoutaient les ravages du Covid-19 dans les villes indiennes densément peuplées, aux mauvaises conditions d'hygiène. Le système de santé, chroniquement défectueux et sous-financé, faisait également craindre le pire.
Dès le début de l'alerte épidémique, le gouvernement a mis en place des mesures pour contrôler la propagation du virus, en suspendant les vols internationaux et en imposant en mars l'un des confinements les plus stricts au monde. Le port du masque a été rendu obligatoire dans de nombreux Etats, et des campagnes d'information sur les mesures à prendre pour éviter la contamination ont largement été diffusées. Les mesures de restriction ont été progressivement assouplies à partir de juin afin de relancer une économie en souffrance. Des médecins des Etats du Gujarat (ouest), de l'Uttar Pradesh (nord) et de l'Andhra Pradesh (centre), de Delhi et Bombay - comptant plus de 330 millions d'habitants au total - ont déclaré à l'AFP avoir constaté une baisse significative du nombre de cas dans les hôpitaux. A Delhi, le gouvernement affirme que 90% des lits dédiés aux malades du Covid-19 sont inoccupés. "Nous traitons en ce moment à peine 40-50 patients", confie à l'AFP Deven Juneja, médecin dans un grand hôpital de Delhi, évoquant "les longues files d'attente" du mois de juin.
Les experts ont déclaré qu'il était impossible d'expliquer le recul spectaculaire de la propagation du virus en Inde sans études approfondies concluantes. Mais de premières indications suggèrent qu'il s'agirait d'une situation d'immunité collective, c'est-àdire qu'une proportion significative de la population a été immunisée contre la maladie dans la plus vaste partie de l'Inde. "Je crois comprendre qu'il y a suffisamment de personnes en Inde qui ont été exposées au virus. Et c'est peut-être la raison pour laquelle le nombre diminue", a déclaré à l'AFP le virologiste Shahid Jameel. Le directeur régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Poonam Khetrapal Singh, lui, se veut prudent: "L'Inde est un pays vaste et diversifié, il est difficile d'attribuer la chute des cas à l'immunité collective". Depuis la mi-janvier, l'Inde vaccine sa population avec l'ambitieux objectif d'immuniser 300 millions d'individus d'ici juillet. Les experts disent qu'il est trop tôt pour se réjouir de la situation en Inde. "Nous ne devons pas baisser la garde", prévient M. Singh. "Plus nous laisserons le temps au virus de se transmettre partout, plus élevé sera le risque de voir surgir de nouvelles souches. Il s'agit d'un risque réel, à l'échelle mondiale".