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Briser l’omerta : Transparency et l’Association internationale des juges femmes déterminés à lutter contre la sextorsion


Mourad Tabet
Samedi 13 Mai 2017

L’extorsion sexuelle est dans la ligne de mire de Transparency Maroc (TM). En effet, cette ONG vient de lancer, en partenariat avec l'Association internationale des juges femmes (IAWJ) et Transparency International (TI) un projet d’étude et d’investigation sur l’impact de la corruption sur les femmes dans l’objectif de promouvoir un discours anticorruption prenant en compte le genre.
«La démarche adoptée pour la mise en œuvre de ce projet sera participative afin de permettre l’association de toutes les parties prenantes à ses différentes phases. Ceci nécessite, au préalable,  l’organisation d’un débat conceptuel sur les différentes approches pour décrire la pratique de la sextorsion  (NDLR : Dans son acception normale, la sextorsion consiste en l’extorsion via Internet de faveurs sexuelles ou monétaires) et élargir son interprétation afin de la traiter et de la considérer juridiquement comme délit de corruption», ont assuré les initiateurs de ce projet dans la note de présentation qu’ils ont distribuée aux journalistes lors d’une conférence de presse organisée dernièrement à Rabat.
«Notre objectif est de briser la loi du silence et d’encourager les femmes à dénoncer l’extorsion sexuelle dont elles sont victimes et à ne plus avoir peur d’être stigmatisées», a souligné Ali Sedki, membre de Transparency Maroc et coordinateur du projet intitulé «Impact de la corruption sur les femmes». Et la même source d’ajouter dans une déclaration à Libé: «Nous considérons la sextorsion comme une forme de corruption dont les femmes sont les principales victimes».
Pour sa part, Naima Benwakrim, consultante en genre du projet, a souligné qu’une définition claire et précise de l’extorsion sexuelle permettra d’élaborer une stratégie visant à combattre ce phénomène qui reste un tabou dans la société marocaine.
Elle a considéré que les problèmes que ce projet peut rencontrer sont ceux de l’absence d’une vision basée sur l’approche genre dans la lutte contre la corruption et l’absence de textes de lois basés sur cette même approche. En sus de tout cela, elle a déploré l’absence de coordination entre les acteurs travaillant dans le domaine de la lutte contre la discrimination à l’égard des femmes et ceux qui opèrent dans celui de la lutte contre la corruption.
Elle a, par ailleurs, appelé à l’élaboration d’un plan de communication pour encourager les victimes de l’extorsion sexuelle à dénoncer ces méfaits. Elle a, dans ce sens, fait allusion au scandale sexuel qui a ébranlé l’université de Tétouan où un professeur aurait accordé de bonnes notes à ses étudiantes en contrepartie de relations sexuelles.  
«Le phénomène de l’extorsion sexuelle est un phénomène ancien et il prend des proportions importantes, essentiellement dans les universités », a mis en exergue Michèle Zirari, secrétaire général adjointe de Transparency Maroc, en définissant la sextorsion comme un chantage exercé par une personne qui demande des faveurs sexuelles en contrepartie de son aide, tout en ajoutant qu’il s’agit d’un phénomène qui frappe particulièrement les femmes.
Le projet d’étude et d’investigation sur l’impact de la corruption sur les femmes, précise-t-on, comprend plusieurs activités. Entre autres,  il sera procédé à la création d’une équipe de travail chargée de faire une étude de l’arsenal juridique et surtout du Code pénal et des  textes de loi relatifs à la lutte contre la corruption.
Une enquête de terrain sera menée dans le cadre de ce même projet pour compléter la première étude.
Le projet prévoit également des activités de sensibilisation. Pour ce faire, ses initiateurs envisagent d’organiser deux tables rondes, deux colloques, une caravane de sensibilisation et un colloque international auquel prendront part toutes les parties concernées par ce sujet.
L’objectif recherché : élaborer une stratégie de communication visant à enrichir le débat public sur la corruption au Maroc et son impact sur les femmes.


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