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Bouchra Baibanou : J’invite toutes les femmes marocaines à croire en leurs capacités et à développer leurs compétences

Vendredi 6 Mars 2020

Bouchra Baibanou : J’invite toutes les femmes marocaines à croire en leurs capacités et à développer leurs compétences
Bouchra Baibanou, la première alpiniste marocaine à réaliser le challenge des 7 sommets
et la première femme de l’Afrique du Nord à avoir escaladé le plus haut
sommet du monde “ Everest”, évoque, dans une interview accordée
à la MAP en marge de sa participation au raid solidaire féminin “Sahraouiya”, son
expérience dans le challenge des 7 sommets, son travail en tant que présidente du comité féminin à la Fédération Royale marocaine de ski et sports de montagne (FRMMSM), ainsi que
sa participation à la “Sahraouiya”.


Comment vous est venue l’idée du challenge des 7 sommets ?
Le début était Toubkal, le plus haut sommet du Maroc. En y arrivant, j’avais senti de fortes émotions et j’ai découvert ma passion pour l’escalade des sommets. Après, j’ai gravi tous les sommets du Maroc, avant de décider, en 2011, de tenter cette expérience à l’étranger, en escaladant la montagne Kilimandjaro (5.895 mètres), ma première destination africaine qui m’a incitée à commencer l’aventure des 7 sommets.
J’ai pu réussir ce challenge après huit années de persévérance et d’engagement, devenant ainsi la première alpiniste marocaine à réaliser le challenge des 7 sommets.

Quelles étaient les difficultés rencontrées lors de cette aventure exceptionnelle ?
J’ai rencontré plusieurs difficultés, dont la perception de la société qui considère la femme ne doit pas s’éloigner de sa famille pour une longue durée pour vivre une telle aventure. J’ai aussi trouvé quelques difficultés à convaincre mes parents de mon rêve, qu’ils trouvaient drôle et anormal. Mais après, tout a changé, l’avis de mon entourage a changé et leurs doutes et critiques se sont transformés en un sentiment de fierté. C’était l’un de mes objectifs. Quant à mon mari, il me soutenait durant tout mon parcours. Il m’a accompagnée dans plusieurs sommets du Maroc et nous avons escaladé ensemble le sommet du Kilimandjaro.
Outre les difficultés relatives à la préparation physique à ce défi, qui exige d’excellentes conditions physiques, j’ai rencontré des difficultés d’ordre financier, puisqu’il est nécessaire de chercher des sponsors et de les convaincre de mon rêve et de ma capacité à réaliser ce projet coûteux. Ces difficultés m’ont motivée pour réaliser ce challenge en huit ans, alors qu’il pouvait être réalisé dans un délai plus bref. Ces contraintes m’ont poussée à ne pas lâcher prise et à prouver au monde que la femme, en général, et la femme marocaine, en particulier, est capable de relever les défis quelle que soit leur ampleur.

Comment évaluez-vous votre expérience d’aider les filles à escalader les montagnes ?
A vrai dire, les filles sont de plus en plus intéressées par ce sport. Dans mon Association “Delta Evasion”, on remarque une présence continue et en croissance des femmes et des filles. C’est une bonne expérience, parce qu’on encourage les filles à travers le sport, à relever les défis. Nous organisons ainsi des ateliers de formation sportive, de marche et d’escalade de montagnes et dans le cadre du travail du comité de la FRMSSM que je préside, on organise le “Challenge Toubkal goals”, une compétition d’escalade du sommet de Toubkal au profit des filles.

Votre expérience à la Sahraouiya 2020 est-elle différente du challenge des 7 sommets ?
La Sahraouiya est une compétition magnifique. C’est une occasion de rencontre en faveur de différentes causes sociales. Le raid Sahraouiya est un challenge très dur parce que nous devions parcourir 20 à 30 km quotidiennement, à travers plusieurs épreuves, dont la course, le canoë, le VTT,… et la compétition en binôme permet d’apprendre l’esprit d’équipe et de répartir les tâches.
Avant de parler des différences entre les deux challenges, j’évoquerai les points en commun, à savoir la force mentale. Les deux compétitions nécessitent une grande capacité de résistance, tandis que la différence est que “Sahraouiya” est une compétition entre plusieurs équipes et l’escalade des montagnes est un défi personnel, peu importe le temps, l’essentiel est d’arriver au sommet.

Un mot à la femme marocaine
Je salue la femme marocaine qui donne beaucoup à sa famille et à sa société. J’invite toutes les femmes marocaines à croire en leurs capacités, à développer leurs compétences et à réaliser leurs rêves même si cela paraît difficile.

Propos recueillis par Bassma Rayadi (MAP)

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