Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

Autopsie de l’équipe nationale par Hervé Renard


Chady Chaabi
Jeudi 25 Avril 2019

Retour encore une fois sur l’apparition télévisée d’Hervé Renard, lundi soir, sur RMC SPORT, dans l’émission « Le vestiaire». Et maintenant, place à une autopsie des joueurs que le sélectionneur a l’habitude d’appeler, car, dit-il, ils cadrent avec sa philosophie de jeu moderne, basée sur le pressing haut et la transition rapide vers l’avant. S’il a avoué qu’aucun attaquant n’a réussi à s’imposer jusqu’à présent, il a, en revenche, été dithyrambique envers ses joueurs. Outre Benatia et Dacosta qu’il considère comme des leaders, Ennesyri qui a du talent mais des progrès à faire, ainsi que Rachid Alioui et sa grosse frappe de balle, Hervé Renard s’est exprimé en longueur sur ses pépites, Ziyech et Harit notamment. Le tout agrémenté par la séquence émotion de Fajr et une mise au point de sa brouille avec son gaucher de l’Ajax.  

Hakim Ziyech (26 ans, Ajax/NED) :
Hakim c’est quelqu’un qui court beaucoup aussi bien en phase offensive que défensive. Et surtout, il a un pied gauche magnifique. Hakim est aussi capable de voir des choses que peu de joueurs sont en mesure de voir. Il cherche toujours la verticalité pour s’appuyer sur un coéquipier et se mettre en position de tir. Parce qu’il a une belle frappe de balle. Lors du match aller contre la Juventus, il a tiré six ou sept fois au but dans un quart de finale de  Champions League. Ensuite, s’il reçoit le ballon dos au but, il est capable de se retourner rapidement et de mettre un ballon millimétré. Et ça c’est sa qualité première, se remettre face au jeu très rapidement. Il aime bien partir sur le côté droit et rentrer sur son bon pied pour se mettre en position de tir. Mais il peut aussi jouer en tant que 8 ou 10 au milieu du terrain.
Amine Harit  (21 ans, Schalke 04/ALL) : C’est quelqu’un qui a besoin d’être encadré et de soutien. Il a besoin qu’on lui parle. Il est à l’image de son équipe cette saison. Schalke 04 vit un exercice beaucoup plus difficile que le précédent. Ils jouent le maintien. Pour un club de cette envergure, ce n’est pas facile. Après, Amine a eu quelques blessures  lors de cette saison. C’est un garçon que j’aime bien. Il est à l’écoute. On a tendance à le voir plutôt comme quelqu’un qui n’en fait qu’à sa  tête, mais ce n’est pas vrai. Donc, quand je vous dis qu’il a besoin d’être encadré, ce n’est pas lui parler seulement, il a aussi besoin de de leaders à ses côtés. Mehdi Benatia le fait très bien. Il est jeune et je suis persuadé qu’il va revenir à un très bon niveau.

Nabil Dirar (33 ans, Fenerbahçe/TUR) :
C’est un joueur important qui a eu quelques petits soucis physiques et extra-sportifs cette année. Il ne jouait pas en début de saison jusqu’au changement d’entraîneur. Et depuis, il joue beaucoup plus. Il est revenu, donc on va en avoir besoin, car c’est quelqu’un qui a une grande importance dans notre groupe parce que c’est un joueur qui possède des qualités athlétiques exceptionnelles. Et puis il est capable d’abattre beaucoup de travail. Moi je le fais jouer arrière droit alors que c’est un milieu droit. C’est devenu l’arrière droit moderne.

Younès Belhanda (29 ans, Galatasaray/TUR) : Belhenda, c’est un leader technique. C’est quelqu’un qui a beaucoup de personnalité. D’ailleurs, il ne faut pas trop le chatouiller. Il est assez impulsif mais il fait preuve de caractère sur le terrain. En dehors, il est calme.

Sofiane Boufal (25 ans, Celta Vigo /ESP) : Il a évolué, il a encore des progrès à faire mais il est dans une bonne phase d’évolution. Il joue en Espagne. Un football qui lui convient bien. Le mode de vie aussi. J’espère qu’il va continuer à progresser parce que c’est un joueur pétri de talent.

Noussair Mezraoui (21 ans, Ajax/NED) : Mezraoui a participé à la fin de la saison dernière avec son club. Je l’ai préselectionné dans les 26 pour la Coupe du monde et puis tout le monde pensait que c’était une erreur. Aujourd’hui, il a prouvé qu’il a beaucoup de qualités. Il est promis à un superbe avenir.

Le sélectionneur fait son
mea culpa dans l’affaire Ziyech

Je suis nommé sélectionneur, je commence l’entraînement lundi et on joue le samedi au Cap-Vert sur un terrain synthétique de première génération, avec beaucoup de vent. Donc, un match typiquement africain dont je connais les caractéristiques. Et je mets Hakim Ziyech dans les tribunes. Donc, on commence sur des bases un peu difficiles. Et puis, on joue trois jours après le match retour au Maroc, il rentre 25 minutes mais il n’était certainement pas satisfait du stage dans son intégralité. Et là, je pense que je refais une erreur, je lui parle pas. Chacun parle de son côté, le stage se termine et puis tout le monde part de son côté. Je le sélectionne encore une fois, mais il est blessé. Et puis, je ne le sélectionne plus. Mais je suis capable aujourd’hui de dire que Hakim n’y était pour rien dans cette affaire. Il n’a jamais fait preuve de mauvais caractère, il n’a jamais mal réagi. Au contraire, il est resté silencieux, bien sûr insatisfait de sa situation sportive mais il est resté impeccable. Mais moi, je n’ai pas assez communiqué avec lui. Donc un an est passé . Et là mon président m’a dit qu’il faudrait qu’on aille voir Hakim Ziyech, il fait une grosse saison. Je lui ai dit que c’est un joueur très talentueux et c’est ce qu’il nous faut. Donc, on part à Amsterdam et là, au bout de trois minutes de conversations, tout était réglé. C’est-à-dire que Ziyech avait envie de revenir parce qu’il est très attaché à l’équipe nationale et moi j’avais besoin de lui et j’ai reconnu mes erreurs. Parce que je pense qu’on doit avouer ses erreurs. Et cette erreur là, j’en suis responsable à 99%.

Fajr : « On va encore dire que
je suis le fils de l’entraîneur »

« Coach je voulais vous passer un petit message même si on va encore dire que je suis le fils du coach mais je voulais vous dire que les années ainsi que les moments qu’on passe ensemble, c’est des moments où je prends du plaisir sur et en dehors du terrain. Je le dis et je le répète, c’est une chance de pouvoir connaître des entraîneurs comme vous qui sur le plan humain, sont fantastiques. J’ai vraiment beaucoup d’affection pour vous. Et j’espère qu’on va réaliser de bonnes choses avec la sélection lors de la prochaine CAN ». Réponse d’Hervé Renard : « C’est quelqu’un d’attachant parce que déjà il donne tout. Il a beaucoup de qualités footbalistiques aussi. Il mérite de jouer autre chose que le maintien et j’espère que ça lui arrivera très prochainement. Il est venu du championnat espagnol où il prenait un plaisir réel à jouer un football technique au sol. En championnat de France, c’est peut-être un peu plus difficile et différent mais c’est vraiment quelqu’un de bien ».   


Lu 848 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Actualité | Dossiers du weekend | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | L'info | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | High-tech | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Billet | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020











Flux RSS
p