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Au moins 12 personnes ont été tuées tôt vendredi matin dans une nouvelle vague de frappes russes sur plusieurs villes en Ukraine, le président Volodymyr Zelensky dénonçant "un acte pervers" qui, selon lui, va mener Moscou à "l'échec et à la punition".
"Cette terreur russe doit obtenir une riposte juste de l'Ukraine et du monde", a lancé sur Telegram Volodymyr Zelensky. "Chaque attaque, chaque acte pervers contre notre pays et (notre) peuple rapproche l'Etat terroriste de l'échec et de la punition", a-t-il encore cinglé.
"Je veux voir mes enfants, vivants ou morts", lance à l'AFP Dimitri, un habitant de 33 ans, dont l'immeuble à Ouman, dans le centre du pays, a été touché par un missile russe tôt vendredi. "Ils sont sous les décombres", a-t-il ajouté.
"J'étais assis devant l'ordinateur et il y a eu une puissante explosion", raconte-t-il encore. Avant d'ajouter: "Je viens de Lougansk (ville du Donbass sous contrôle russe, ndlr.) et j'ai vu beaucoup de choses, mais je n'ai pas encore perdu mes enfants".
Dans cette ville de quelque 80.000 habitants et site du pèlerinage traditionnel des juifs hassidiques situé à quelque 200 kilomètres au sud de Kiev, des journalistes de l'AFP ont vu un immeuble éventré avec de nombreux gravas au sol.
"Les sauveteurs viennent de récupérer trois autres corps sous les décombres" pour un total "de dix victimes à 10h05 (07h05 GMT)", a indiqué le ministre de l'Intérieur Igor Klymenko sur Facebook. "Parmi eux, deux enfants de dix ans", a déploré sur Telegram le gouverneur régional Igor Tabourets.
Au moins neuf autres personnes sont hospitalisées, avait-il détaillé un peu plus tôt.
Selon cette source, deux missiles de croisière se sont abattus sur la ville, l'un ayant touché un immeuble résidentiel et l'autre un entrepôt.
Une autre frappe russe, sur Dnipro, grande ville du centre-est de l'Ukraine, a tué "une jeune femme et un enfant de trois ans", a déploré sur Telegram le maire Borys Filatov.
Selon l'administration militaire de Kiev, 11 missiles de croisière tirés depuis des bombardiers stratégiques ont été abattus dans le ciel de la capitale, ainsi que deux drones, sans faire de victimes ou de destructions notables.
Au total, l'armée ukrainienne a annoncé sur Telegram avoir abattu "21 missiles de croisière de type X-101/X-555 sur un total de 23 ainsi que deux drones".
L'attaque aux missiles a été lancée "aux alentours de 4 heures du matin" (01H00 GMT) depuis des bombardiers stratégiques russes de type Tu-95 situés dans la zone de la mer Caspienne, selon la même source.
A Kiev, une ligne électrique a été coupée à la suite de la chute d'un débris qui a aussi endommagé la chaussée, selon les autorités.
"Aucune victime civile ni aucun dommage aux bâtiments résidentiels ou aux infrastructures n'ont été signalés" dans la capitale, a déclaré le chef des forces de défense antiaérienne de Kiev, Serguiï Popko, cité par l'administration.
Dans la ville d'Oukraïnka, près de Kiev, des éclats d'un missile abattu sont tombés sur un immeuble blessant une fillette, qui a été hospitalisée, selon le gouverneur régional Rouslan Kravtchenko.
Si la Russie bombarde régulièrement les villes et infrastructures ukrainiennes, les frappes massives étaient devenues plus rares ces derniers mois.
Il s'agit de la première attaque de cet ampleur sur la capitale ukrainienne depuis début mars.
Les frappes russes menées durant l'hiver visaient en particulier les infrastructures énergétiques, provoquant régulièrement des coupures massives d'électricité et d'eau courante. Ces attaques impliquaient alors des dizaines de missiles.
Cette tactique russe, assumée par le président Vladimir Poutine, n'a toutefois pas fait plier Kiev.
Le système de défense antiaérienne ukrainien a en effet été renforcé ces derniers mois par la livraison de matériel occidental, notamment les sophistiqués Patriot américains, cruciaux pour l'effort de guerre du pays.
L'essentiel des combats se déroule depuis le début de l'année dans l'Est pour le contrôle de la région industrielle du Donbass, et notamment dans et autour de la ville de Bakhmout, presque entièrement détruite par les affrontements les plus longs et les plus sanglants de la guerre.
L'Ukraine dit préparer depuis des mois une contre-offensive destinée à repousser les forces russes des territoires qu'elles occupent actuellement dans l'Est et le Sud.