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La télévision marocaine, Al Oula, qui nous a si peu habituée à couvrir des sujets « chauds » de société, et qui détourne ses caméras des questions qui font débat, envoie ses équipes, filme, diffuse les photos de ces jeunes Marocains les contraignant à un coming out audiovisuel et public. « Plus grave encore, Al Oula les a désignés à la vindicte populaire. La télévision publique a stigmatisé leurs familles. Bref, cette télévision fait le boulot de nettoyage de la société », explique cette défenseure des droits humains. « Quant à la présomption d’innocence, elle a été tout simplement bafouée, piétinée, écartée. La télévision marocaine s’est faite à la fois procureur et juge. Elle a non seulement condamné ces deux hommes mais aussi prononcé sa sentence », poursuit notre interlocutrice.
Alors que ces deux jeunes sont en état d’arrestation et risquent jusqu’à 2 ans de prison, des manifestants ont brandi leurs photos et clamé des slogans d’une violence inouie sous les fenêtres de leurs parents dans un quartier populaire de Rabat. A l’évidence, Al Oula a préparé le climat de haine, fourni les photos et les identités alors qu’un site électronique, délateur, avide de sensationnel, a rendu publiques les adresses des deux jeunes hommes.
L’indignation a traversé les réseaux sociaux. Après le reportage de la télévision marocaine et le sit-in organisé devant les maisons des parents de ces jeunes, les internautes ont posté leur colère. Les commentaires sont à l’aune de ce qui s’est passé : « Choqués », « Ecoeurés », « Envie de vomir », « plus de voix, plus d’espoir »
A la télévision marocaine, des journalistes ne cachent pas, eux non plus, leur indignation. Des voix s’élèvent déjà pour parler d’incompétence et d’un média du service public à vau-l’eau. « Il y a longtemps qu’Al Oula a perdu ses repères. La médiocrité est la règle, se maintenir est le principe absolu », soupire cette journaliste qui a connu les beaux jours de la télévision marocaine de la Rue El Brihi.
Que s’est-il passé ? Qui a décidé d’un tel reportage comportant les photos des prévenus ? Qui a validé sa diffusion ? Les questions se bousculent même si rien ne saurait justifier l’injustifiable. « On a surtout la forte impression que cette télévision publique que dirige le président du pôle public Fayssal Laaraichi, fait plus que surfer sur la vague conservatrice et intolérante du moment. Après Much loved et Mawazine, Al Oula se serait-elle alignée sur les positions des islamistes du gouvernement en se mettant au service d’un projet de société qui ne saurait être celui de notre pays? Ce n’est pas en tout cas la conception que nous avons, nous, du service public », commente ce membre du Bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires.
Reste enfin le plus surprenant. Ni le chef du gouvernement ni le ministre de la Communication n’ont encore saisi la HACA de cette faute professionnelle lourde commise par la télévision de Fayssal Laaraichi.