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Dans cette ville asiatique trépidante et surpeuplée, où se loger est un véritable cauchemar, les vieux bâtiments sont régulièrement démolis pour laisser place à des complexes haut de gamme.
Quant aux routes, elles s’apparentent à un véritable champ de bataille entre voitures, bus, tramways et trains, dont les conducteurs usent et abusent du klaxon.
Au cours des trente dernières années, cette ancienne colonie britannique a connu une croissance accélérée, qui a fait bondir sa population de 5,7 millions en 1990 à 7 millions actuellement. Même dans les faubourgs de Hong-Kong, les habitants vivent les uns sur les autres, souvent à deux pas de routes encombrées!
“Le bruit est un problème environnemental majeur. C’est un aspect important de notre qualité de vie, qui est aujourd’hui compromis”, déclare à l’AFP le professeur TW Wong, spécialiste en santé publique à l’Université chinoise de Hong Kong.
M. Wong fait partie d’une équipe de chercheurs, auxquels le gouvernement avait commandé l’an dernier un rapport sur le sujet. Le bruit est apparu comme la première cause de nuisance dans la vie quotidienne des citadins, confrontés à des problèmes de sommeil et des énervements.
Le gouvernement a pris une série de mesures tels que le revêtement de routes, l’encadrement des horaires pour les travaux de construction, la promotion de l’usage de machines moins sonores ou encore une meilleure isolation des bâtiments. Malgré ces efforts, le tohu-bohu continue de taper sur les nerfs des Hong-Kongais.
Depuis 15 mois, la vie de Kenny Chen, 35 ans, est un véritable enfer, à cause de multiples chantiers tout autour de son immeuble.
“Pour faire les fondations, il faut qu’ils plantent des poteaux d’acier dans le sol. Le bruit et les vibrations sont insupportables”, a-t-il raconté.
“Ma femme a eu des jumeaux il y a un mois. Lors de son congé de maternité, elle est devenue très anxieuse et probablement les bébés aussi car ils sont arrivés deux mois et demi avant le terme de la grossesse”.
Sa voisine, Debra Rull, une femme au foyer de 60 ans, estime que depuis une dizaine d’années, les nuisances sonores se sont notoirement aggravées dans la ville.
“On a l’impression que les travaux routiers et d’immobilier sont quasiment continus. Je pense que le gouvernement fait trop de rénovation urbaine”, a-t-elle expliqué.
En 2011, pour la première fois, les autorités ont inclus la question du bruit dans la traditionnelle enquête sur le bien-être des ménages. 36% des personnes interrogées ont indiqué qu’elles avaient souffert du bruit chez elles, et 7% “presque sans arrêt ou énormément”.
“Pour les gens qui sont dépressifs ou anxieux, le bruit peut aggraver leur pathologie”, a déclaré à l’AFP, Arthur Mak, professeur assistant en psychiatrie à l’Université chinoise de Hong-Kong.
Certains de ses patients sont allés jusqu’à lui demander un certificat médical pour obtenir un logement plus calme.
En 2012, la police de Hong Kong a reçu plus de 45.000 plaintes pour nuisance sonore tandis que le service de protection de l’environnement en reçoit chaque année 5.000. Ce chiffre se tasse légèrement depuis une dizaine d’années, compte tenu des mesures anti-bruit qui ont été prises. Mais les autorités estiment que plus d’un million de résidents à Hong-Kong sont exposés au vacarme de la circulation, au-dessus du seuil de 70 décibels, recommandé par le gouvernement et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).