​Prémices de reprise économique sur fond d’augmentation du chômage

Le tableau de bord de l’économie nationale de la dernière note de conjoncture de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) datée du mois de février courant, n’est pas si noir.
Ainsi, cette analyse macroéconomique  fait ressortir, en substance, un comportement favorable de l’économie nationale en 2014 confirmé par les derniers indicateurs conjoncturels, ainsi que des perspectives positives pour l’année 2015 dans un contexte d’amélioration de l’environnement international. En décodé, au niveau national, l’année 2014 a été clôturée par une évolution favorable des principaux baromètres conjoncturels, tant au niveau de l’offre que de la demande, reflétant ainsi le bon comportement de l’activité économique hors agriculture comparativement à l’année précédente. Et quant à 2015, les pronostics d’avenir sont sous de bons augures mais sous réserve que l’année soit placée sous de meilleurs auspices.
Seul bémol dans cette note plutôt optimiste de la DEPF est la question de l’emploi. En effet, la même source fait état d’un taux de chômage qui s’est accru au fil des trois dernières années (2012, 2013 et 2014) de respectivement 8,7%, 9,5% et 9,7% enregistrés au quatrième trimestre de chaque année. 
Et ce n’est pas tout. Si le niveau de l’emploi dans le secteur du BTP a accusé une perte de 8.000 postes, celui de l’industrie du textile et du cuir a connu pire. En effet, le dernier rapport du HCP sur l'emploi et les exportations dans ce secteur, entre 2013 et 2014, fait mention de la perte de pas moins de 32.000 postes d’emploi et ce, malgré une reprise des exportations et d'une amélioration de la valeur ajoutée (Cf. notre édition du jeudi 19 février courant). C’est dire qu’un hic subsiste dans ce tableau de notre économie brossé par des économistes et analystes de la DEPF. 
Toujours est-il, ces derniers affirment que les premiers indicateurs conjoncturels signalent un bon début d’année. Ainsi, s’agissant du secteur primaire, l’on signale une bonne tenue des précipitations, début 2015, qui augure de bonnes perspectives pour la campagne agricole 2014/2015. En clair, à fin janvier, le cumul pluviométrique de l’actuelle campagne a été supérieur de près de 55,9% de celui de la précédente, impactant positivement le volume des réserves hydrauliques des barrages nationaux qui a atteint 11,9 milliards de mètres cubes au 13 février courant, soit un taux de remplissage de 75,9% après 72% un mois plus tôt et 71,6% un an auparavant. «A côté de l’opérationnalisation de plus en plus poussée du Plan Maroc Vert, ce niveau de disponibilités hydriques permettrait de satisfaire la demande en eau potable et contribuerait positivement au bon déroulement de la campagne agricole qui devrait connaître un renforcement des performances des différentes filières», estime-t-on. De fil en aiguille, la même source indique qu’hormis le secteur du BTP, les composantes du secteur secondaire, particulièrement les secteurs du Plan Emergence, ont globalement confirmé les espérances attendues des secteurs modernes émergents, ce qui est reflété dans la dynamique constatée des exportations. Les activités tertiaires ont, est-il ajouté, sauvegardé leur dynamisme positif enregistré lors des dernières années, contribuant favorablement à la croissance économique nationale. Et de conclure que 2014 a, de son côté, affiché des hausses au niveau de plusieurs secteurs à l’instar de ceux industriel, touristique, des mines, des télécoms, des échanges extérieurs, des automobiles tandis que pour 2015, les premiers indicateurs conjoncturels, augurent d’une orientation favorable de l’activité économique nationale globalement. 

Les prix pétroliers repartent à la hausse

Sur le plan international, la note de la DEPF explique que les prix du pétrole (Brent) ont chuté à 48 dollars en janvier 2015, leur plus bas  niveau depuis avril 2009, reculant de 23% sur un mois et de 57% depuis leur pic en juin 2014. Cet effondrement est lié à la persistance d’une offre pétrolière mondiale excédentaire, dans un contexte marqué par l’essor de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis, le maintien des quotas de l’OPEP et la faiblesse de la demande mondiale, ainsi que par la forte appréciation du dollar. Toutefois, les prix pétroliers ont remonté récemment, repassant à environ 60 dollars pour le baril du brent à la mi-février, suite à la baisse des forages aux Etats-Unis et à la publication de données économiques américaines favorables. Dans ce sens, l’Agence internationale d’énergie prévoit une reprise modérée de la demande mondiale de pétrole en 2015 (+0,9 mbj après +0,6 mbj en 2014), du fait d’une demande moins forte que prévu en Europe, au Japon, en Chine, en Russie et dans d'autres pays exportateurs de pétrole.