
“La libération de Benghazi est une étape stratégique, la plus importante dans la bataille de l’armée contre le terrorisme” dans toute la Libye, a déclaré le général Haftar, 71 ans, en intervenant mardi soir sur une chaîne de télévision privée.
Des témoins ont rapporté mercredi que des chars avaient lancé un assaut contre la “Brigade du 17 février”, une milice islamiste, tandis que les forces aériennes loyales à M. Haftar menaient des raids contre le quartier général de cette milice situé à l’ouest de la ville.
L’opération lancée en mai par le général controversé, qui avait pris part à la révolte contre le régime Kadhafi, n’a jusqu’à présent pas remporté beaucoup de succès.
Au contraire, ses forces ont été chassées de Benghazi par les milices islamistes, dont Ansar Asharia, organisation classée terroriste par Washington.
Ces groupes armés ont formé une coalition baptisée le Conseil de la Choura des révolutionnaires de Benghazi, regroupant des radicaux et d’autres plus modérés.
Depuis, des combats meurtriers opposent quasi-quotidiennement les deux camps et ont fait plus de 50 morts la semaine dernière.
Les forces de Haftar défendent depuis plusieurs semaines l’aéroport de Benghazi, leur dernier bastion depuis qu’elles ont perdu les principales bases militaires.
Sept soldats ont été tués mardi dans l’explosion d’une voiture piégée aux alentours de l’aéroport, selon un porte-parole des forces loyales à M. Haftar. Le général, qui dit commander l’”Armée nationale libyenne” (auto-déclarée), avait prévenu mardi soir que les “prochains heures et jours” seraient “difficiles”.
Un de ses porte-parole a appelé dans le même temps les jeunes de Benghazi à sécuriser leurs quartiers et à ne pas permettre aux combattants islamistes d’y accéder.
Accusé par ses détracteurs de vouloir profiter de l’anarchie dans laquelle est plongé le pays pour mener un coup d’Etat, le général Haftar s’appuie sur des anciens officiers de l’armée de Kadhafi et d’autres brigades de l’est libyen, dont l’unité des forces spéciales et les forces aériennes.
Le général a affirmé pour la première fois qu’il mettrait fin à sa “carrière militaire” après la libération de Benghazi. Il était jusqu’ici resté évasif sur ses réelles intentions.
“Je considère cette bataille (de Benghazi) comme le couronnement de ma carrière militaire”, a-t-il dit, sans préciser s’il envisageait une carrière politique.