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Il s'agit de produits aboutis et opérationnels. Ces solutions comprennent un observatoire de veille technologique, un chatbot, un ERP-CRM de gestion d’élevage et un réseau de fermes digitales. L’innovation au sein de la filière équine passe désormais par une intégration renforcée des technologies digitales.
L’équine intégrée à l’observatoire Agripulse
Parmi les produits phares présentés figure l’observatoire de veille technologique du secteur agricole, baptisé "Agripulse", qui couvre désormais la filière équine. Cet outil rassemble et structure, en un clic comme son nom l'indique, des données sur les projets, startups, technologies, entreprises et formations liés aux filières agricoles.
"Cette année, pour la première fois, la filière équine est incluse dans notre observatoire", a déclaré Loubna El Mansouri, directrice du Pôle digital de l’Agriculture, de la Forêt et Observatoire de la sécheresse, insistant sur la valeur ajoutée de cet outil. "Il ne s’agit pas d’une simple plateforme mais d’un véritable observatoire de veille active, qui offre une information juste, fiable et à jour", a-t-elle relevé.
Doté d’un assistant d’intelligence artificielle (IA), l’observatoire fournit des recommandations personnalisées aux utilisateurs. Selon Mme El Mansouri, l’outil sera progressivement ouvert au public dans une logique de crowdsourcing, afin de garantir une mise à jour continue et participative.
Un chatbot au service de la filière
La deuxième avancée présentée est le chatbot "KhAIl Conncet" développé en collaboration avec la Société Royale d’encouragement du cheval (SOREC). Cet assistant intelligent se distingue par sa capacité à dialoguer en darija, en arabe classique et en français, et par l’intégration de fonctionnalités voix et multilingues.
"Ce chatbot a été entraîné sur 6.000 documents nationaux et les bases de données de la SOREC. Les corpus en français et en arabe classique ont été adaptés en darija, ce qui lui permet de soutenir une conversation complète dans notre dialecte", a expliqué Mme El Mansouri.
Cet assistant IA, ancré dans des données nationales et locales, se présente comme un outil accessible et pratique pour les professionnels. "L’objectif est de faciliter l’accès à l’information et d’accompagner les utilisateurs dans la compréhension et l’appropriation des innovations digitales", a-t-elle ajouté.
Le réseau des fermes digitales : une expérimentation en conditions réelles
Produit phare du ministère, le réseau de fermes digitales vise à rapprocher les technologies du terrain. Contrairement aux sites expérimentaux, il s’agit de fermes de production réelles, où les solutions numériques sont testées et évaluées en conditions opérationnelles.
"Nous travaillons aujourd’hui avec 56 fermes, dont sept déjà opérationnelles. L’idée est de tester les technologies dans des conditions réelles, de mesurer leur impact et de créer des espaces vivants de formation, de recherche et de pédagogie", a expliqué Mme El Mansouri.
Ce réseau associe démonstration, formation et évaluation des impacts économiques, sociaux et environnementaux. Dans le cadre du Salon du cheval, deux haras (Bouznika et El Jadida) ont été intégrés pour la première fois à ce dispositif.
Un ERP-CRM de gestion pour les haras nationaux
La quatrième innovation concerne la mise en test d’un ERP-CRM de gestion d’élevage dans les haras de Bouznika et d’El Jadida. Développé par une startup belge active dans plus de 30 pays et gérant chaque année plus de 200.000 chevaux, le logiciel de gestion intelligente des écuries "Equicty" centralise l’ensemble des informations liées aux animaux : identification et traçabilité, alimentation, suivi sanitaire, entraînement et gestion documentaire.
L’ERP-CRM repose sur une fiche signalétique numérique propre à chaque cheval, intégrant son identité, sa puce d’identification et ses données génétiques. Il centralise également le suivi sanitaire (vaccinations, traitements, visites vétérinaires), le programme alimentaire, l’entraînement quotidien ainsi que l’historique de performances.
"Nous avons choisi une approche progressive : tester, apprendre, puis déployer. L’ERP-CRM que nous expérimentons dans les haras doit prouver sa valeur ajoutée avant toute généralisation", a souligné Mme El Mansouri, mettant en avant l’importance d’une adaptation au contexte marocain.
Une gouvernance structurée pour piloter la digitalisation
Créé il y a près de trois ans sous la forme d’un groupement d’intérêt public, le Pôle digital est porté par les ministères de l’Agriculture de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts et de l'Economie et des Finances. Il regroupe onze membres fondateurs issus d’instituts de recherche et de formation, d’agences de développement et de financement, ainsi qu’un vaste réseau de partenaires nationaux et internationaux.
Sa mission est de coordonner et d’accélérer la transformation numérique du secteur agricole. Pour ce faire, il s’appuie sur quatre pôles d’action : le centre de digitalisation agricole, l’observatoire de la sécheresse, le centre de coopération Sud-Sud et le centre d’inclusion des femmes dans le foncier. Cette structuration permet d’aborder la digitalisation de manière transversale et inclusive, en intégrant toutes les filières, dont l’équine.
Par Yassine AHIZOUNE (MAP)