Voter pour la commune, voter pour un projet

Le bulletin glissé dans l'urne vendredi prochain est porteur d'un message global. Un geste simple dont les conséquences sont multiples. Les politiques, les analystes et l'ensemble des citoyens peuvent tirer à partir de la proclamation des résultats des interprétations qui diffèrent selon la grille de lecture adoptée. C'est ce qui fait la vivacité d'un système politique ouvert. Dans les régimes monolithiques marqués par l'absence du pluralisme et de la libre expression des citoyens, il n'y a pas d'interprétation possible puisqu’une seule lecture domine; celle du parti unique. Certaines voix, qualifions-les de démo-sceptiques, aiment argumenter ce scepticisme en spéculant  qu'il y a des pluralismes qui sont souvent et  tout simplement une variante coloriée de la pensée unique. Un jeune magazine a titré à la une de son premier numéro qui coïncidait avec le démarrage de la campagne électorale "Tous pourris". Ce n'est pas la meilleure manière de mobiliser au service de la démocratie. Car on peut être assez sceptique tant que l'on veut mais on ne changera pas un principe fondateur de la démocratie qui stipule que la démocratie ne peut avancer que par la participation démocratique. La démocratie encore de la démocratie est le remède de la démocratisation. Jeter le bébé avec l'eau de son bain n'est pas la formule adéquate. L'accumulation des expériences, l'intervention consciente des citoyens sont le processus qui mène à la régularisation du processus démocratique. Une intervention faite sur la base d'un choix au sein d'une offre diversifiée étalée à l'occasion d'une campagne électorale, en l'occurrence celle des communales. Et, désolé pour les pourfendeurs du pluralisme, l'offre en la matière est bel et bien diversifiée voire empreinte de divergences majeures. La conception de la démocratie locale que nous défendons au sein de l'USFP est une offre originale qui nous différencie des autres approches. Notre programme électoral se distingue par l'articulation qu'il propose entre une démarche de proximité visant à répondre aux attentes immédiates de la vie quotidienne des citoyens et une vision stratégique qui inscrit cette démarche de proximité dans le projet de société que nous défendons en tant que socialistes.   Le profil de la commune qui se dégage du programme de l'USFP est une composante d'un processus de démocratisation du pouvoir, un élargissement de la participation citoyenne. En d'autres termes, c'est un processus politique intégré qui n'exclut pas la commune du vaste projet de la démocratisation  de la société et de l'Etat. Et il nous semble que l'un des aspects de cette démocratisation de l'édifice trouve son illustration dans le choix de la région comme horizon de développement de notre système politique. Sur la forme que prendra cette régionalisation (le modèle espagnol? Le modèle allemand?), nous avons nos propres propositions. Mais déjà, il faut que nos concitoyens sachent que le scrutin du 12 juin  déterminera à une grande échelle la configuration politique des régions de demain. Régions qui, en l'état en attendant la réforme constitutionnelle, ont des prérogatives importantes pour le développement de notre pays. Vendredi, notre vote, encore une fois, aura des portées multiples sur la commune, la région et même sur la deuxième Chambre. Alors, vendredi, votons et votons bien!