Une forêt de cercles colorés sous la nef du Grand Palais à Paris Daniel Buren concocte une Monumenta haute en couleur


AFP
Lundi 7 Mai 2012

Une forêt de cercles colorés sous la nef du Grand Palais à Paris Daniel Buren concocte une Monumenta haute en couleur
L'artiste français Daniel Buren fait pousser depuis quelques jours sous la nef du Grand Palais à Paris une forêt de cercles colorés plantés sur de fins piliers noir et blanc, à l'occasion de la cinquième édition de Monumenta qui ouvre au public le 10 mai.
Depuis 2007, l'Allemand Anselm Kiefer, l'Américain Richard Serra, le Français Christian Boltanski et le Britannique d'origine indienne Anish Kapoor se sont tour à tour mesurés au monument plus que centenaire, pour cet événement annuel organisé par le ministère français de la Culture. Chacun a été invité à créer spécialement pour cet endroit une œuvre gigantesque et provisoire.
Vêtu d'une combinaison blanche et d'un gilet sans manche noir, Daniel Buren orchestre depuis lundi le montage de son œuvre conçue spécialement pour Monumenta.
Les engins de chantier installent des cercles métalliques tendus d'une toile plastique (bleu, jaune, orange ou vert) sur des piliers. Progressivement, l'immense nef se teinte de couleurs, dont l'intensité varie avec la météo.
Lorsqu'il fait gris, les tons sont pastels. Un rayon de soleil et les couleurs deviennent éclatantes. Le sol se teinte, les personnes présentes aussi...
Le visiteur sera invité à se promener sous la canopée de ces ronds qui ont pour tronc 1.500 piliers métalliques noir et blanc, assez bas (leur hauteur varie de 2,50 mètres à 2,80 mètres).
La fameuse bande verticale de 8,7 centimètres que Buren utilise comme outil visuel depuis 1965 se retrouvera dans la largeur de ces poteaux carrés.
Elément central de l'œuvre, la verrière, qui culmine à 35 mètres, est déjà quadrillée d'un film plastique bleu ciel.
L'œuvre, baptisée "Excentrique(s)", va occuper la quasi-totalité de la nef de 13.500 mètres carrés. Les cercles de tailles différentes (jusqu'à 7 mètres) s'approcheront le plus possible des murs du bâtiment.
Au centre, sous la verrière, les ronds colorés laisseront la place à une clairière formée d'une quinzaine de miroirs installés au sol, sur lesquels le public pourra se mirer. Après l'éclatant succès de la Monumenta d'Anish Kapoor l'an dernier (280.000 visiteurs en quarante jours), le défi n'est pas mince pour le père des fameuses "Colonnes de Buren" installées depuis 1986 dans la cour d'honneur du Palais Royal.
"C'est objectivement très spécial car il n'y a pas dans le monde de plus grand espace d'exposition donné à un artiste que Monumenta", explique à l'AFP Daniel Buren, 74 ans.
"C'est très intimidant. C'est un très beau bâtiment, donc pour moi il est plus dangereux que si c'était une friche industrielle", déclare M. Buren, qui a réalisé près de 2.000 expositions dans le monde et a remporté le Lion d'or de la Biennale de Venise en 1986.
Pour le moment, tout se passe comme l'artiste l'imaginait. Pas de mauvaise surprise. "Les couleurs se mélangent comme j'espérais", dit-il. Lorsque Daniel Buren a accepté il y a deux ans de réaliser la cinquième Monumenta, il a posé un préalable: que l'entrée principale monumentale soit condamnée et que le public entre et sorte par les côtés.
Les visiteurs seront accueillis du côté des Champs-Elysées. A la sortie du métro, deux billetteries dessinées par l'artiste seront la première étape de cette aventure artistique. Pour un prix très modéré de 5 euros (avec un tarif réduit de 2,50 euros).
Le public entrera dans une sorte de corridor de 180 mètres de long, faiblement éclairé pour déboucher d'un seul coup dans la nef.
"Le visiteur sera soudain immergé dans la couleur", souligne Marc Sanchez, directeur de la production artistique de Monumenta.


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