Une alternative contre l’immobilisme : L’Union Socialiste face au vide du pouvoir


Mohamed Assouali
Lundi 23 Juin 2025

Une alternative contre l’immobilisme : L’Union Socialiste face au vide du pouvoir
Introduction : Quand le doute devient système, le changement devient devoir
 
Comment continuer à croire aux promesses officielles alors que le quotidien des Marocains est marqué par la cherté de la vie, l’effondrement des services publics, et l’absence de perspectives claires ? Aucun taux de croissance ne saurait masquer une réalité sociale de plus en plus brutale : le Maroc ne traverse pas une simple crise conjoncturelle, mais un profond dérèglement systémique qui affecte l’économie, le social, la confiance, et le vivre-ensemble.

L’effondrement de l’école publique, la privatisation rampante de la santé, la marginalisation des jeunes et l’usure démocratique révèlent un modèle de gouvernance épuisé. Le temps des slogans technocratiques est révolu. Le changement n’est plus un luxe, mais une obligation éthique et politique.
 
Une majorité absolue, un pouvoir paralysé
 
Jamais un gouvernement n’a bénéficié d’autant de marges politiques : majorité parlementaire écrasante, soutien royal, stabilité institutionnelle. Et pourtant, jamais le pays n’a semblé aussi désorienté. Cette majorité, loin d’être un levier de réforme, est devenue un instrument d’inertie.

Plutôt que de transformer cette puissance institutionnelle en moteur de progrès, l’exécutif a choisi la communication cosmétique, la gestion à vue et l’inaction assumée. Résultat : un chômage des jeunes urbains à 33,4 %, une précarisation accélérée des classes moyennes, et une hausse continue des inégalités. Le plus préoccupant demeure la banalisation de l’échec : il ne s’agit plus d’un accident, mais d’une méthode de gouvernement.
 
Croissance sans redistribution : Une fracture sociale assumée
 
Derrière les discours sur l’attractivité économique et les investissements, la réalité sociale reste glaçante. Tandis que les indicateurs macroéconomiques affichent des chiffres séduisants, 54,8 % des dépenses de santé sont directement payées par les ménages, et 27,6 % des diplômés sont au chômage. L’école publique, autrefois pilier de la mobilité sociale, s’effondre dans l’indifférence générale.
Plus que jamais, l’USFP apparaît comme la force la mieux placée pour assumer le rôle de chef de file d’une opposition véritable, forte, structurée, enracinée dans les attentes populaires, et capable de porter un projet de société juste, inclusif et porteur d’avenir
Ce contraste est d’autant plus saisissant lorsque l’on observe d’autres modèles : après la crise de 2011, le Portugal a augmenté de 12 % son budget de l’éducation en trois ans. Le Maroc, lui, maintient une austérité budgétaire qui concentre les ressources dans les grandes villes et abandonne les régions.
 
Un Maroc à deux vitesses : Territoires oubliés, citoyens exclus
 
Les régions rurales, les provinces de l’intérieur et les zones de montagne sont systématiquement sacrifiées par les politiques publiques. Le centralisme économique concentre les investissements dans quelques métropoles vitrines, tandis que le reste du territoire subit l’abandon.

Cette injustice spatiale alimente une injustice sociale plus large. Aucun projet de refondation nationale ne peut réussir sans un rééquilibrage territorial sérieux. La régionalisation reste à l’état de slogan tant que les politiques publiques ne sont pas repensées selon les besoins des citoyens des périphéries.
 
L’échec du gouvernement actuel n’est pas
technique, il est politique. Il tient à son refus d’écouter, d’agir, de réformer
Démocratie en panne : Défiance, abstention, désengagement
 
La crise est aussi politique. La défiance envers les institutions, les partis et les élections atteint un niveau critique, surtout chez les jeunes. Le sentiment que la politique est inutile, voire nuisible, s’installe. Et il ne s’agit pas d’un caprice générationnel, mais d’un symptôme grave: celui d’une démocratie vidée de son contenu.
Rien ne sera possible sans une refondation du lien entre l’État et les citoyens. La démocratie doit redevenir un espace de transformation, de conquête de droits, et non un simple rituel électoral vidé de sens.
 
L’Union Socialiste des forces populaires : Une voix claire dans un paysage confus
 
Dans un contexte marqué par une crise politique et sociale d’une ampleur inédite, l’Union socialiste des forces populaires (USFP) émerge comme un acteur central sur la scène nationale. Forte de son héritage historique, de son engagement constant en faveur des causes nationales et sociales, et de sa contribution fondatrice au nouveau modèle de développement, l’USFP incarne aujourd’hui une alternative crédible et enracinée, portée par une présence effective sur le terrain et une proximité assumée avec les préoccupations du citoyen.
L’USFP incarne aujourd’hui une alternative crédible et enracinée, portée par
une présence effective sur le terrain et une proximité assumée avec les préoccupations du citoyen
La question qui s’impose désormais avec insistance est la suivante : les autres composantes de l’opposition sont-elles prêtes à s’élever à la hauteur de l’enjeu historique, à dépasser les logiques d’hésitation et de dispersion, pour construire un front politique cohérent et audacieux, dirigé par l’école socialiste, riche de son expérience, de sa légitimité et de son capital humain ? L’épisode de la motion de censure, proposée et défendue par l’USFP, a constitué un test de grande ampleur. Il a révélé les limites d’une opposition fragmentée, où certains ont préféré l’attentisme à l’action, renonçant ainsi à exercer pleinement leurs responsabilités constitutionnelles.

S’il est vrai que l’opposition n’est pas tenue à une discipline de groupe identique à celle de la majorité, il n’en demeure pas moins que les circonstances actuelles, marquées par un mécontentement social croissant et une défiance généralisée envers les institutions, imposent un sursaut collectif. Le temps est venu pour l’opposition de dépasser les postures, de rompre avec les calculs étroits, et de proposer une alternative unie, lisible et courageuse, capable de rallumer la flamme de la confiance citoyenne.

Face à cette défaillance de leadership au sein de l’opposition, l’USFP se distingue par une dynamique organisationnelle soutenue et structurée. Sous l’impulsion de son Premier secrétaire, le parti a entrepris une série de tournées régionales, mené une vaste opération de restructuration de ses instances provinciales et régionales, et réactivé ses structures parallèles, notamment une jeunesse combative et un secteur féminin en pleine redynamisation.

Dans cette même logique de mobilisation, l’USFP prépare avec sérieux son douzième congrès national, prévu en octobre 2025. Ce rendez-vous n’est pas pensé comme une simple formalité statutaire, mais comme une étape stratégique essentielle pour refonder l’outil politique, dans un esprit de rénovation, d’ouverture et d’adaptation aux mutations profondes de la société marocaine.

L’USFP ne se contente pas de discours. Il agit, encadre, forme et inspire. Plus que jamais, il apparaît comme la force la mieux placée pour assumer le rôle de chef de file d’une opposition véritable, forte, structurée, enracinée dans les attentes populaires, et capable de porter un projet de société juste, inclusif et porteur d’avenir. C’est à cette condition que la politique retrouvera son sens : celui de servir le peuple, de défendre les valeurs de justice et de dignité, et de tracer une issue à la crise systémique dans laquelle s’enlise notre pays.
 
Réformes ou effondrement : Il faut choisir
 
Le pays est à la croisée des chemins. Soit il opte pour des réformes audacieuses et structurantes, soit il poursuit sa dérive vers la dislocation sociale et la perte de confiance. L’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) défend une vision claire et courageuse, articulée autour de mesures concrètes et immédiatement réalisables:
•     Une réforme fiscale équitable, fondée sur la justice verticale et horizontale, afin de soulager les classes moyennes et populaires.
•     La création d’un Fonds national contre la vie chère, destiné à soutenir les familles durement touchées par l’inflation et la précarité.
•     La digitalisation unifiée des secteurs de la santé et de l’éducation, pour garantir l’efficacité, la transparence et l’égalité d’accès aux services publics.
•     La réorientation des investissements publics vers les territoires marginalisés, pour une véritable justice spatiale et une relance inclusive.
•     Le renforcement des mécanismes de redevabilité, en liant clairement le pouvoir à la responsabilité, et en consolidant les institutions de contrôle.
Mais sortir durablement de la crise exige une approche plus large, systémique et territorialisée, à travers :
•     La relance du chantier de la régionalisation avancée, accompagnée d’une véritable décentralisation politique et d’une déconcentration administrative effective, pour rapprocher la décision publique du citoyen et dynamiser les initiatives locales.
•     La réforme de la politique énergétique, en investissant massivement dans les énergies renouvelables, en démocratisant l’accès à l’énergie, et en plaçant la souveraineté énergétique au cœur du développement durable.
•     La refonte du système de compensation, afin qu’il bénéficie réellement aux plus démunis, en ciblant mieux les aides publiques et en éliminant les effets d’aubaine.
•     La consolidation des mécanismes de protection de l’environnement, en intégrant la justice climatique dans toutes les politiques sectorielles et en promouvant un modèle de développement écoresponsable.
•     La réforme en profondeur du système judiciaire, pour garantir une justice indépendante, accessible et au service de l’égalité des droits.
•     Une politique salariale équitable et motivante, qui reconnaît la valeur du travail, réduit les écarts injustifiés et valorise les agents du service public.
Ces mesures ne relèvent pas de l’utopie. Elles sont le socle d’un projet de société progressiste, porté par un parti qui refuse le fatalisme et assume son rôle d’alternative. Car oui, une autre voie est possible. Mais elle exige du courage, de la constance, et une volonté politique forte de remettre l’humain, la dignité et la justice au centre de l’action publique.

Conclusion : L’alternative est là, elle se construit dans l’action
 
L’échec du gouvernement actuel n’est pas technique, il est politique. Il tient à son refus d’écouter, d’agir, de réformer. Face à ce vide, l’Union Socialiste  des forces populaires ne se contente pas de dénoncer : elle propose, elle agit, elle mobilise.
Le Maroc n’a pas besoin d’un sauveur providentiel. Il a besoin d’un projet collectif, structuré, porté par une volonté sincère de changement. Entre résignation et espérance, l’USFP fait un choix clair: construire, pas à pas, un futur ancré dans la justice, la dignité et la solidarité.

Par Mohamed Assouali
Membre de la Commission nationale d’arbitrage et d’éthique de l’USFP


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