
L’Afrique du Sud, qui a perdu au moins 13 soldats dans la bataille de Bangui, y est représentée par le président Jacob Zuma qui a fait le déplacement avec trois de ses ministres (Relations internationales et Coopération, Défense, Sécurité d’Etat). Il sera notamment question de «l’habillage constitutionnel» qui devra donner un semblant de légitimité au nouveau régime centrafricain que la communauté internationale n’a pas reconnu. Une des idées est de revenir, avec quelques aménagements, à la Constitution dont le nouvel homme fort de la Centrafrique, Michel Djotodia, avait annoncé la suspension.
Il s’agirait de «refuser la présidence de la République au président de l’Assemblée nationale à qui elle revient» normalement en cas de vacance du pouvoir, pour créer à la place «un Conseil national de transition dirigé par Michel Djotodia» et ainsi «retrouver un peu de légalité internationale», selon une source diplomatique.
M. Djotodia, sauf surprise, ne devrait pas être présent à ce sommet, contrairement au Premier ministre Nicolas Tiangaye, avocat issu de l’ancienne opposition au régime de Bozizé et, pour le moment, seule personnalité «légitime» aux yeux de la communauté internationale.
Le puissant voisin tchadien, sans qui rien ne se fait en Centrafrique, devrait «donner son feu vert» aux décisions prises au cours de ce sommet qui n’a pas lieu par hasard à N’Djamena.
Depuis quelques jours, le rôle du Tchad dans la chute du président François Bozizé le 24 mars se confirme.
Le sommet devrait en outre se pencher sur un autre dossier épineux, celui de l’engagement militaire de l’Afrique du Sud en Centrafrique.
Zuma et Bozizé auraient, selon certaines sources, signé des «accords Intuitu personae (en fonction de la personne, ndlr) donnant à des entreprises sud-africaines l’accès à des richesses pétrolières, diamantifères et aurifères» dans deux régions. En échange, l’Afrique du Sud devait défendre le régime de Bozizé.