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Troubles sur la place Tahrir : La nouvelle Constitution égyptienne en passe d’être votée


AFP
Vendredi 30 Novembre 2012

Troubles sur la place Tahrir : La nouvelle Constitution égyptienne en passe d’être votée
Le Caire a accéléré la rédaction controversée de la Constitution, qui doit être achevée mercredi et votée jeudi, alors que l’Egypte traverse sa pire crise depuis l’élection du président islamiste Mohamed Morsi, en raison des pouvoirs exceptionnels qu’il s’est octroyés. Deux hautes instances judiciaires ont dénoncé ce décret présidentiel. Au lendemain d’une mobilisation populaire inédite contre M. Morsi, opposants et forces anti-émeutes continuaient de s’affronter au Caire.
«Nous apprenons. Nous apprenons à être libres. Nous n’avons jamais connu ça avant. Nous apprenons à débattre. A avoir des avis différents. A devenir une majorité ou une minorité», a affirmé de son côté M. Morsi dans un entretien publié mercredi par l’hebdomadaire américain Time Magazine, en récusant l’accusation d’être un «nouveau Pharaon».
Les Frères musulmans, dont est issu le président, et le parti islamiste Al-Nour ont, eux, appelé à une manifestation de «masse» samedi au Caire pour lui marquer leur soutien. Les Frères musulmans avaient annulé un précédent appel à manifester mardi, qui aurait coïncidé avec les manifestations des opposants à Mohamed Morsi. Celles-ci ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes place Tahrir au Caire, soit la plus forte mobilisation hostile au président depuis son élection en juin. Mercredi, la Cour de cassation a annoncé la suspension de ses travaux jusqu’à l’annulation du décret controversé, et la Haute cour constitutionnelle a jugé injustifiées les accusations de partialité de Mohamed Morsi à son encontre.
Le 22 novembre, celui-ci a placé par décret ses décisions à l’abri de tout recours en justice et décidé qu’aucune instance judiciaire ne pouvait dissoudre la commission constituante, une instance cible de nombreuses critiques de la part des libéraux et laïques qui l’accusent d’être dominée par les islamistes. Or, la composition de cette commission fait actuellement l’objet d’un recours devant la Haute cour constitutionnelle, qui a décidé mercredi de se prononcer bien que le décret présidentiel lui en ait ôté le pouvoir. Le dirigeant de la commission, Ahmed Darrag, a annoncé mercredi que la version finale du projet de texte devait être achevée ce jour. Selon l’agence Mena, le texte doit être soumis au vote de la commission jeudi matin avant un référendum.
«Ce n’est pas un bon moment pour précipiter la Constitution car l’heure est à une extrême division», a réagi Heba Morayef, directrice de l’ONG Human Rights Watch en Egypte, se disant «très inquiète» de certaines dispositions du projet.
Le décret renforçant les pouvoirs du président a plongé l’Egypte dans sa pire crise depuis l’arrivée au pouvoir du premier chef d’Etat islamiste dans le pays le plus peuplé du monde arabe. Pour ses partisans, ses pouvoirs exceptionnels lui permettront d’engager des réformes indispensables pour la marche vers la démocratie et cesseront avec l’adoption de la nouvelle Constitution.
Mais ses détracteurs l’accusent de se comporter en «nouveau pharaon» et de «voler la révolution».
Au Caire, des centaines de manifestants ont passé la nuit place Tahrir où des heurts ont eu lieu dans les rues environnantes avant de s’y propager le matin. Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants, et des gaz ont atteint les tentes où des protestataires campent depuis le 23 novembre, selon un photographe de l’AFP.
Depuis le début des troubles, trois personnes ont été tuées dans des heurts entre policiers et manifestants ou entre protestataires des deux camps rivaux, selon des sources médicales.
Des dizaines d’autres ont été blessées, dont 100 mardi, selon le ministère de la Santé. Dans le delta du Nil (nord), 132 l’ont été mardi à Mahalla et 27 à Port Saïd, selon des sources médicales.
Alors que l’Egypte a besoin d’aide pour relancer son économie, le Fonds monétaire international a averti qu’un «changement majeur» dans sa politique économique risquerait de remettre en cause le pré-accord sur le plan d’aide de 4,8 milliards de dollars.
Le département d’Etat américain a appelé à la fin de «l’impasse constitutionnelle» tout en minimisant les risques de voir M. Morsi se transformer en autocrate.  Mais dans un tweet de son compte officiel, l’ambassade au Caire a souligné que «le peuple égyptien a clairement indiqué lors de la révolution du 25 janvier qu’il en avait assez de la dictature».


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