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Triste record de décès liés au nouveau coronavirus

L’OMS estime que l’Afrique est à un moment charnière dans son combat contre le Sars-Cov-2


C.E
Dimanche 18 Octobre 2020

3.763 nouveaux cas ont été recensés samedi 17 octobre à 18H au Maroc dont plus de la moitié relève de la région de Casablanca-Settat. Résultat, les cas actifs atteignent les 26.652 cas dont 523 dans un état sévère ou critique. Pis, avec 60 décès, ce qui constitue une barre jamais atteinte auparavant, le pays compte aujourd’hui 2.878 disparitions dues au nouveau coronavirus.

Pourtant, ces données qui font froid dans le dos n’ont pas l’air d’émouvoir plus que ça les citoyennes et citoyens. Une sorte de lassitude s’est installée rendant la population insensible à cette situation pourtant si affligeante. Car, rappelons-le tout de même, il aura fallu attendre le 5 avril dernier pour dépasser la barre des 60 morts au total, soit plus d’un mois après le début de l’épidémie dans le pays. Samedi, il a fallu attendre 24 heures.

A la différence de l’absence d’inquiétude du gouvernement et de la population qui, de manière générale, poursuivent leurs train-train quotidiens comme si de rien n’était, l’Organisation mondiale de la santé s’enquiert quant à elle de la situation. Pour l’organisation onusienne, si le continent a été moins touché que d’autres par la pandémie de Covid-19, en revanche, les cas et les décès sont de nouveau en hausse après l’allègement des restrictions. Ce qui fait dire à l’OMS que le continent africain « est à un moment charnière dans son combat contre la Covid-19 ». En guise de justification, la directrice de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le continent, Matshidiso Moeti, a expliqué qu’au cours des 30 derniers jours «les contaminations hebdomadaires y ont augmenté en moyenne de 7 % et les décès de 8 %» en citant le Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies (Africa CDC), agence spécialisée de l’Union africaine (UA).

Aussi alarmant soit-il, ce discours est à mille lieues de la communication initiale de l’OMS qui était préoccupée des conséquences potentiellement dévastatrices de l’épidémie sur un continent pauvre et largement dépourvu de structures sanitaires. Pour l’heure, si l’on en croit le CDC Africa, les 55 Etats de l’UA ont enregistré jusqu’ici environ 1,6 million de cas, soit 4,2 % du total mondial. En outre, les 39.000 décès recensés en Afrique représentent 3,6 % du total mondial, sachant que le continent accueille 17 % de la population de la planète. Un impact donc relatif, dû notamment à la mise en place de restrictions strictes, dont la limitation des déplacements. Mais tout cela pourrait rapidement passer aux oubliettes par l’absence de rigueur dans l’application des mesures sanitaires, surtout après l’allégement des restrictions. « Nous voyons ce qui se passe dans les pays européens au moment où ils allègent leur confinement, la façon dont le nombre de nouveaux cas a augmenté », confie John Nkengasong, directeur de l’Africa CDC. Puis de prévenir : «Certains pays envisagent un nouveau confinement, nous ne pouvons pas nous le permettre. Et nous ne pouvons pas permettre au virus de ronger les gains réalisés ces derniers mois».

Bref, le dilemme est le suivant : Faut-il reconfiner pour enrayer la seconde vague de l’épidémie au risque de se retrouver avec une économie encore plus en danger ? Les pays africains ont tranché en écartant l’hypothèse d’un reconfinement, même en Afrique du Sud, où sont recensés presque la moitié des cas du continent, ou encore au Maroc, où l’on fait état d’importantes hausses de contaminations et de décès ces dernières semaines comme précité.

De toute évidence, l’économie l’a donc emporté sur les considérations sanitaires, mais Mme Moeti continue malgré tout à voir le verre à moitié plein : « Comparé au début de la pandémie, les pays africains sont désormais dans une position bien plus favorable pour relever le défi de Covid-19, notamment car ils sont bien mieux dotés en structures de tests et en respirateurs artificiels ». Mais cela n’empêche pas pour autant la directrice de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le continent de faire part de ses préoccupations concernant la hausse des cas de contaminations en Europe et ses répercussions sur le continent africain « au moment même où l’Afrique rouvre ses frontières aux voyageurs d’affaires et aux touristes. Nous connaissons la connexion très étroite entre l’Afrique et l’Europe et nous savons aussi que l’importation du virus dans pratiquement tous les pays d’Afrique s’est faite depuis l’Europe».

C.E


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