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En effet, nombreux sont les professeurs, étudiants et parents qui ont été surpris par la suppression rapide de ce nouveau système érigé comme un levier permettant d’améliorer l’employabilité des lauréats, de lutter contre la déperdition universitaire et de réaliser des gains financiers substantiels.
Le président du Groupe socialiste à la Chambre des représentants s’interroge sur le sort de milliers d’étudiants à avoir été menés en bateauSelon Hicham Attouch, professeur d’économie à l’université Mohammed V – Rabat, la décision de la mise en place du Bachelor remonte au gouvernement El Othmani. Ce dernier a, en effet, décidé à la fin de 2019 d’adopter ledit système en tant que régime optionnel tout en laissant le choix final aux universités.
Le gouvernement a également mis en place des incitations financières pour encourager les universités à introduire ce système qui a bénéficié de l’adhésion du Syndicat de l’enseignement supérieur.
L’opérationnalisation de ce système a été ajournée d’une année avant qu’il ne soit adopté en phase expérimentale pendant l’année universitaire 2021-2022 avant sa généralisation à l’ensemble des filières, à partir de la rentrée universitaire 2022-2023.
« El Othmani a assuré que les textes législatifs encadrant ce système étaient en pipeline législatif et que les choses allaient suivre leur cours habituel », nous a-t-il indiqué. Et de poursuivre : « Pourtant, à la fin de son mandat, le chef du gouvernement a demandé une évaluation de la part du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS). Une demande surprenante puisqu’elle a été adressée en septembre et concernait un projet encore dans les cartons ». Notre interlocuteur estime que l’installation du nouveau gouvernement d’Akhnnouch a accéléré la cadence.
En effet, la suppression du Bachelor était prévisible au vu des déclarations indirectes et des insinuations concernant la modification dudit système. « La publication de plusieurs rapports dont celui du CSEFRS qui a montré que le projet de décret avancé par l’ancien gouvernement manquait de justificatifs scientifiques et pédagogiques, a donné de la légitimité à Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, en vue d’opter pour la suppression du Bachelor en arguant que ce système manque de fondement légal et que son application s’est faite sans se baser sur le cahier des normes pédagogiques et sans l’adoption du projet de décret le régissant», a-t-il indiqué.
Qu’en est-il de l’application de ce système et du sort des étudiants ? « L’application de ce système a pris deux formes : celles des formations optionnelles et des formations combinant entre l’ancien et le nouveau système tout en laissant à l’étudiant la liberté de faire son propre choix », a expliqué Hicham Attouch. Et de préciser : « Aujourd’hui, cette suppression surprise a eu des conséquences sur le calendrier des cours et des examens. Les examens sont retardés jusqu’au mois de mars et les cours ont été reportés. Et les premières victimes sont les 23.000 étudiants qui ont opté pour ce nouveau système et qui en demeurent le maillon faible ».
Cependant, notre interlocuteur affirme que ce dossier est aujourd’hui clos et qu’une issue a été trouvée pour lesdits étudiants. « Nombreux sont les étudiants qui se sont dirigés vers l’ancien système. Et il y avait également la mise en place de plusieurs options dont la création de certaines formations adaptées.
A noter, toutefois, que ces mesures sont valables pour le système d’enseignement public comme celui privé. Mais, la vraie question reste celle liée au coût de cette suppression puisqu’il y a des fonds publics qui ont été octroyés afin d’encourager l’application du système Bachelor. Ce qui pose la question de la gouvernance des ressources dans un contexte marqué par une crise liée à la pandémie de Covid-19 et à la morosité économique », a conclu Hicham Attouch.
Hassan Bentaleb