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Ce colloque international a été marqué, notamment, par la participation du chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, et de l'ambassadeur représentant permanent du Maroc aux Nations unies, Omar Hilale, ainsi qu'un groupe d'experts et de spécialistes, disposant d'une expérience professionnelle très riche et d'une connaissance approfondie en droit international humanitaire pour cerner l'aspect juridique de la protection des femmes pendant les crises humanitaires et les efforts internationaux déployés dans ce domaine. Il s'agit aussi de présenter les conditions des femmes séquestrées dans les camps de Tindouf comme un exemple déshonorant de souffrances des femmes.
S'exprimant à cette occasion, la présidente de la Commission nationale du droit international humanitaire, FaridaEl Khamlichi, a souligné que la tenue de ce colloque à Rabat témoigne de l'expérience du Royaume dans l'organisation des manifestations internationales et de son adhésion permanente aux principes humanitaires et de ses efforts inlassables pour atténuer les souffrances des victimes des crises humanitaires dans les différentes régions du monde.
Cette rencontre constitue une occasion d'évoquerla richesse de l'expérience humanitaire du Maroc et de mettre en exergue la vision nationale basée sur une approche humanitaire des conflits, des catastrophes naturelles et des crises sanitaires. Dans ce contexte, FaridaEl Khamlichi a rappelé que le Royaume, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, a réalisé de grands progrès dans le domaine de la promotion des droits de l'Homme et du droit international humanitaire, en faisant de la protection des droits de l'Homme une préoccupation en toutes circonstances, notamment au niveau de l'application du droit international humanitaire. La Commission nationale du droit international humanitaire veut, à travers le choix du thème de ce colloque, contribuer à la promotion du droit international humanitaire en mettant en exergue ses règles pour la protection des femmes et le déclenchement d'un débat sur le fondement juridique et la réalité pratique de la protection des femmes dans les circonstances exceptionnelles pendant les catastrophes naturelles et sanitaires, a-t-elle relevé.
De même, cerner la question de la "protection des femmes pendant les crises humanitaires" nécessite de braquer les projecteurs sur les souffrances des femmes séquestrées dans les camps de Tindouf dans des conditions inhumaines, où elles sont victimes des abus et des violations de leur dignité, a ajouté Farida El Khamlichi, notant que le colloque constitue l'occasion d'attirer l'attention, encore une fois, sur la violation grave des droits fondamentaux des femmes dans les camps de Tindouf. Si le droit international humanitaire assure la protection des femmes pendant les conflits armés, les souffrances des femmes durant ces conflits soulèvent la question de l'efficacité des dispositions du droit international humanitaire dans la protection humanitaire des femmes et s'interrogent sur l'applicabilité du droit international humanitaire et de la législation nationale en la matière à travers la prévention, la répression, et la lutte contre l'impunité, a-t-elle.
Pour sa part, la présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Amina Bouayach, a souligné que la protection des droits des femmes implique la mise en place de plans intégrés et clairs pour éviter un environnement incubant les violations, qui ont des effets négatifs directs et indirects sur les droits des femmes et des filles qui sont victimes d'abus susceptibles d'affecter non seulement de nombreux droits fondamentaux, mais aussi le droit humain suprême, qui est le droit à la vie. Elle a, en outre, relevé que la protection des femmes et des filles doit être assurée à tout moment, dans toutes les conditions et en toutes circonstances, sans aucune exception ni négligence, et pour tous, y compris les conflits qui ont connu un changement de nature, passant d'un état de conflit armé à un état de conflit différent qui ne fait l'objet d'aucune classification et dans lequel les affrontements armés sont absents.
Selon Amina Bouayach, l'absence de structures étatiques accroît la vulnérabilité des femmes, que ce soit en termes d'accès à la santé, à l'éducation, ou aux mécanismes de recours et de lutte contre l'impunité, et entrave considérablement les possibilités de briser le silence des femmes et des filles concernant les violations dont elles sont victimes. Outre les opérations protectionnistes et la promotion des droits des femmes, la présidente du CNDH a souligné la nécessité d'élaborer de nouveaux programmes et de réfléchir à des stratégies prospectives axées sur l'anticipation et la prévention des violations et sur la réhabilitation des femmes et des filles victimes de violations lors des crises humanitaires.