Taha Hussein est sans doute le plus grand écrivain arabe de son temps. Né dans un village pauvre de la Moyenne-Egypte en 1889, devenu aveugle à l’âge de trois ans, il fit ses études à la célèbre Université du Caire, Al Azhar, puis à la toute jeune université égyptienne, avant de faire sa thèse à la Sorbonne en 1919, thèse consacrée à Ibn Khaldoun. Essayiste, romancier et critique, il composa de nombreuses œuvres qui traduisent, sur le plan intellectuel, la lutte menée contre l’obscurantisme et pour une société plus ouverte. Il devint ministre de l’Education avant de s’éteindre en 1973. Taha Hussein a rédigé son autobiographie sous le titre : « Le Livre des jours », ouvrage qui a connu un rayonnement universel, préfacé par André Gide. L’intégralité de son œuvre traduite dans plusieurs langues montrait à quel point l’écrivain était désireux de faire dialoguer les cultures occidentale et arabe, et de prôner ainsi un islam ouvert.
Jamel Debbouze, l’acteur
L’humoriste, acteur et producteur franco-marocain Jamel Debbouze compte parmi les célébrités du monde du cinéma français dont le parcours laisse perplexe plus d’un. Ce comédien-né fait ses débuts au théâtre avant de conquérir le cinéma et le cœur des Français. L’enfant de Trappes s’est distingué dans de nombreux films tels que « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » (2001), « Astérix & Obélix: Mission Cléopâtre » (2002), « Angel-A » (2005) et « Indigènes » (2006),
Debbouze s’est engagé récemment dans une campagne publicitaire pour l’emploi des personnes handicapées en France; dans laquelle, il affiche sans complexe son handicap. Un geste fort pour ce natif de Paris en 1975 de parents marocains qui perdra l’usage de sa main droite dans un accident survenu lors de la traversée des voies de la gare de Trappes.
Si le comédien déclare aujourd’hui avoir «la chance de faire maintenant un métier où je n’ai plus besoin de mon bras (handicapé)», les choses n’ont pas toujours été aussi roses pour l’ex-banlieusard (Trappes en Yvelines) du fait de son handicap. Qui, cependant, ne l’aura pas empêché de faire partie du Top 10 des personnalités préférées des Français au premier semestre 2009.
Abdessalam Amer, le compositeur
Un compositeur hors pair. Le regretté Abdessalam Amer reste l’un des musiciens ayant marqué de son empreinte le répertoire de la chanson marocaine. « Rahila », « Al Qamar Al Ahmar » ou encore « Achawak », voilà des morceaux classiques que jeunes et moins jeunes continuent d’écouter avec grand plaisir. Des « tubes », pour être à l’ère du temps, savamment écrits par le parolier Abderrafie El Jawahiri et magistralement interprétés par des ténors de la trempe de feu Mohamed El Hayani et Abdelhadi Belkhayat.
Son handicap et sa petite santé n’ont pas été faits pour le dissuader de percer et d’aller jusqu’au bout de sa passion pour la musique. Sachant que le défunt n’avait pas de formation académique, composant ses chefs-d’œuvre sans recourir aux notes de solfège, il comptait essentiellement sur les airs musicaux qui se dessinaient dans sa tête. Une tonalité saisie dans le vif, traduite via les cordes de son luth pour déboucher sur des mélodies qui resteront gravées à jamais dans les mémoires des passionnés de la bonne musique.
Stevie Wonder, le chanteur
Steveland Judkins alias Stevie Wonder est aveugle depuis sa petite enfance. Le musicien natif de Saginaw Michegan en mai 1950 a vendu plus de 80 millions d’albums et reçu vingt-deux Grammy Awards, un Oscar, une trentaine de titres classés dans le Top 10 américain au cours d’une longue et très riche carrière. Malgré son handicap, le chanteur apprend très tôt à jouer de nombreux instruments notamment le piano, l’harmonica ainsi que divers instruments de percussion. Ils font de lui un multi-instrumentiste doué dont les prestations séduisent de nombreux fans mais aussi ses pairs. Stevie connaît son premier succès avec le single Fingertips.