
Jeudi soir dans le centre de Kidal, «il y a eu des coups de feu entre un groupe de Touareg accusés d’être du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, rébellion) ou proches du MNLA, et des populations noires», a déclaré une source militaire africaine, selon laquelle «il y a eu au moins un mort». Ces violences ont été confirmées par l’entourage du gouverneur de la ville.
Peu après, plusieurs personnes, «par peur» de ces violences, «se sont réfugiées au camp militaire de Kidal», a ajouté cette source africaine de la force de l’ONU au Mali, la Minusma.
Elle a affirmé que, jeudi soir, «une rumeur selon laquelle un renfort de l’armée malienne» était arrivé à Kidal avait «vite fait le tour de la ville, certains affirmant avoir entendu des civils scander +Vive l’armée, Vive le Mali+, d’autres répliquant +Vive l’Azawad+ (nom donné au nord malien par les Touareg): il y a eu des tirs et un civil a été tué».
Un proche du colonel Adama Kamissoko, gouverneur de Kidal, a confirmé «la mort d’un civil après des violences». «Il y a eu effectivement des coups de feu entendus. Il y a eu aussi un mort. Des boutiques de personnes originaires de Gao notamment, ont été saccagées» et «des dizaines de civils ont trouvé refuge au camp militaire», a-t-il dit.
«Actuellement (vendredi matin) un calme précaire règne ici, toutes les boutiques des commerçants sont fermées», a-t-il ajouté.
Interrogé par l’AFP à Bamako, le colonel Diaran Koné, du ministère malien de la Défense, a parlé «de quatre morts, et de beaucoup de blessés», chiffres qui n’ont pas été confirmés par d’autres sources.
L’arrivée des soldats maliens dans la ville, où le gouverneur se trouve depuis lundi pour préparer la présidentielle, avait déjà provoqué des tensions entre partisans et opposants à la présence de l’armée.