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Le général John Campbell, commandant des 13.000 soldats étrangers encore déployés en Afghanistan, devait témoigner hier devant une commission de la Chambre des représentants.
Il avait expliqué mardi que la frappe américaine avait été demandée par les Afghans mais décidée par la chaîne de commandement américaine.
L'organisation humanitaire a, quant à elle, réclamé une enquête internationale indépendante sur ce bombardement, assurant ne pas faire confiance à celle menée par le Pentagone sur cette tragédie qu'elle a qualifiée de crime de guerre.
Barack Obama a appelé, depuis le Bureau ovale, la présidente internationale de l'organisation, Joanne Liu, pour "s'excuser et présenter ses condoléances", a annoncé son porte-parole Josh Earnest. Il a également exprimé ses regrets au cours d'une conversation avec son homologue afghan Ashraf Ghani.
Trois enquêtes, une américaine, une afghane et une de l'Otan, ont été diligentées. Mais Joanne Liu a réclamé une "commission internationale humanitaire" pour établir les faits qui ont causé la mort de 12 employés de l'ONG et dix patients, et la destruction du bâtiment principal de l'hôpital de Kunduz, vital pour les civils pris dans le feu des combats entre l'armée afghane et les talibans.
"Cela n'a pas été uniquement une attaque contre notre hôpital. Cela a été une attaque contre les Conventions de Genève. Nous ne saurions le tolérer", a-t-elle affirmé.
MSF demande que l'enquête soit menée par la Commission d'enquête internationale humanitaire, créée officiellement en 1991 dans ce cadre. Pour que la Commission puisse se saisir d'un dossier, au moins un des 76 Etats l'ayant reconnue doit demander l'ouverture d'une enquête.
A New York, le directeur exécutif de MSF pour les Etats-Unis, Jason Cone, en a directement appelé mercredi au président Obama pour qu'il "consente" à cette commission. "Le faire enverra un signal fort de l'engagement des Etats-Unis et de son respect de la loi humanitaire internationale et des règles de guerre", a-t-il dit.
L'ONG réfute le terme d'"erreur" par lequel le général John Campbell a qualifié la frappe. Mego Terzian, président de MSF France, a souligné que l'ONG avait préventivement transmis les coordonnées GPS de son hôpital aux armées américaine et afghane.
Les soldats américains qui ont procédé à la frappe "ne voyaient pas la cible" que leurs homologues afghans leur demandaient de viser, selon la même source.
Pour se justifier, l'armée afghane a argué que des rebelles talibans se trouvaient à l'intérieur de l'établissement et leur tiraient dessus dans le cadre d'âpres combats la semaine dernière pour le contrôle de cette ville stratégique du nord afghan, près de la frontière du Tadjikistan.
Interrogé par l'AFP, un responsable taliban a expliqué que des insurgés se sont bel et bien rendus à l'hôpital mais qu'ils l'ont quitté "12 heures avant le bombardement".