"Un homme, un vrai", +Leo+. Le mot est du capitaine de l'Inter, Javier Zanetti. "Il croit en nous et nous croyons en lui, ajoute l'Argentin. Depuis son arrivée (en remplacement de Rafael Benitez, fin décembre), il nous a remis sur les rails et je pense qu'il devrait rester parce que nous l'aimons." Et par amour pour Leo, la vieille garde de l'Inter veut y croire.
Les anciens, efficaces contre le Chievo Vérone samedi (buts d'Esteban Cambiasso et Maicon, gros match de Lucio et Zanetti), sonnent la charge. "C'est la même équipe que celle qui a remporté l'an dernier la Coupe (Ligue des champions) que les tifosi attendaient depuis 45 ans", rappelle Cambiasso.
La barque a pourtant tangué. "Où est-ce que je me suis trompé?", s'est demandé le technicien brésilien la nuit de la fessée reçue contre le dixième de Bundesliga, lors d'un long conciliabule avec son président.
"L'équipe est fatiguée, Leonardo n'est pas le seul responsable, a rétorqué Massimo Moratti. Ma considération pour lui n'a pas changé. Nous avons aussi connu des victoires. C'est une personne intelligente, il se fait son expérience, même si celle-là n'est pas des plus faciles. Mais maintenant, il faut qu'on se relance".
Puis l'héritier déclaré de José Mourinho, l'entraîneur portugais auteur du triplé avec cette équipe, s'est ressaisi. Leo a martelé qu'il n'avait jamais voulu démissionner, et a même plaisanté: "Si j'étais dirigeant, des fois, je me virerais... ".
D'abord soigner la défense. Lui aussi rappelle l'adage: "Dans le football, on ne sait jamais".
"Nous croyons encore à tout, dit-il. Même la remontée en Ligue des champions (au match retour mercredi), moi j'y crois." Pour cela, il faut d'abord soigner la défense, le reproche principal essuyé par "Leo". En juin 2009, lors de son investiture au poste d'entraîneur de l'AC Milan, pour sa première expérience sur le banc, il s'était présenté comme disciple de Tele Santana, apôtre du beau jeu mais qui a perdu les Mondiaux de 1982 et 1986 avec le Brésil de Zico et Socrates. En Italie, on préfère le +Catenaccio+ (cadenas) de l'entraîneur espagnol Helenio Herrera, de la grande Inter des années 1960.
Leonardo doit aussi davantage favoriser le roulement dans son effectif, pour éviter l'usure. Il l'a fait samedi en ne laissant qu'une mi-temps à Wesley Sneijder, sur les nerfs en ce moment, et en sortant l'inamovible Samuel Eto'o, sur les genoux, à la 75e minute. Il a aussi fait confiance au Japonais Yuto Nagatomo, épatant arrière-gauche, un Roberto Carlos du Soleil-Levant.
Enfin, le technicien brésilien doit vaincre le syndrome du gros match.
A part le retour au Bayern (victoire 3-2) en 8e, il n'a gagné aucun de ses grands rendez-vous depuis qu'il est entraîneur: trois défaites en trois derbies, quel que soit le banc sur lequel il s'est assis, et quatre défaites et deux nuls à domicile en Ligue des champions.
Le successeur de +Mou+ serait-il mou dans les grands événements? "Je ne sais pas, honnêtement, c'est à vous de juger, je vous laisse analyser cela comme vous voulez. Mais je n'en suis qu'à un an et trois mois de carrière", rappelle-t-il. L'amour de ses joueurs peut-il le faire grandir?
Programme des quarts de finale retour
Ce soir à partir de 19h45
Schalke 04-Inter Milan
Tottenham-Real Madrid