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La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est la blessure de l'un des leurs, grièvement touché lors d'une fusillade il y a quelques jours par un malfaiteur qui avait profité d'une permission pour partir en cavale.
Depuis les attentats de janvier (17 morts), les forces de l'ordre, qui avaient alors eu droit à un vaste mouvement de sympathie peu fréquent de la population, sont soumises à rude épreuve entre la prévention de nouvelles attaques et la crise migratoire.
Tous déplorent une "explosion des violences", un "manque de moyens", des "missions peu claires", une "absence de réponses pénales" qui les a conduits à appeler unanimement à se rassembler place Vendôme sous les fenêtres de la ministre Christiane Taubira et devant les tribunaux en province, ravivant la guerre police/justice.
La dernière manifestation policière restée dans les mémoires remonte à 1983. Quelque 1.500 policiers avaient conspué la politique du gouvernement sous la présidence de François Mitterrand, devant le ministère de la Justice, après la mort de deux fonctionnaires tués par le groupuscule d'extrême gauche Action directe.
Et les sollicitations ne risquent pas de diminuer dans les prochains mois, avec deux événements annonciateurs d'une sécurité maximale : la conférence de l'ONU sur les changements climatiques (COP21) au cours de laquelle les représentants de 195 pays sont attendus à Paris début décembre, et l'Euro-2016 de football. Tentant d'apaiser ses troupes, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a prévenu mardi qu'il n'y avait rien à "gagner" à "opposer" police et justice. Le braqueur qui a blessé le policier dans la banlieue nord de Paris était en cavale depuis qu'il n'était pas rentré d'une permission accordée en mai.
De son côté, la ministre de la Justice, cible de choix de l'opposition de droite depuis l'arrivée au pouvoir en 2012 du socialiste François Hollande, s'est dite prête à recevoir les représentants des forces de l'ordre.
Devant les procureurs de France réunis à Paris, Mme Taubira a insisté mardi sur la nécessité de "prévenir tout risque de libération injustifiée" de détenus, selon un communiqué. Elle a aussi dit envisager de mieux encadrer les permissions de détenus.
L'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) a déploré mardi que l'émotion suscitée par "le drame" d'un policier blessé "par un condamné en état d'évasion" donne lieu "à une polémique stérile visant à opposer artificiellement police et justice".