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En cinquante ans, la capacité de la flotte européenne a triplé et celle de la flotte asiatique a été multipliée par quinze. Les radars qui localisent les bancs de poissons démultiplient l’efficacité des campagnes. Résultat, les équilibres seraient totalement détruits, et la prise mondiale de poisson est en déclin régulier à cause de l’épuisement de la ressource. Daniel Pauly, professeur à l’université de Colombie-Britannique à Vancouver, ne laisse guère d’espoir: à 100 ou 200 mètres de profondeur, sur le plateau continental, il ne resterait plus que 1% à 2% des stocks d’antan!
Alors, les techniques ont évolué pour aller chercher le poisson à de plus grandes profondeurs. Des profondeurs qui étaient restées un réservoir de biodiversité aussi longtemps qu’elles n’avaient pu être explorées. On les imaginait vierges de toute vie, et l’on a découvert une autre faune, d’autres écosystèmes peuplés d’individus parfois géants et capables d’atteindre des âges très élevés, mais toujours fragiles, commente Antje Boetius qui a participé à une quarantaine d’expéditions sous-marines en tant que chercheur à l’Université de Brême.
De nouvelles espèces comme le grenadier ont fait leur apparition sur les étals des poissonniers… en filets le plus souvent compte tenu de leur aspect souvent rébarbatif. Mais les équilibres sont précaires. Dans dix ou quinze ans, ces espèces seront épuisées à l’image de l’empereur, qui a déjà quasiment disparu dans l’Atlantique nord-est alors que sa capture à une échelle commerciale ne remonte qu’aux années 1980. Et pourtant, ce poisson aurait une durée de vie de 60 à 150 ans. La conclusion est simple: l’espèce a été décimée en une génération, sans qu’on ait laissé aux individus la possibilité de se reproduire. Le constat établi à l’Institut océanographique de Paris, à l’occasion d’un colloque international pour une gestion durable des grands fonds marins, pèche-t-il par catastrophisme? Les avis de chercheurs du monde entier convergent. Et le secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, qui dépend de l’ONU, va dans le même sens lorsqu’il souligne que les zones mortes côtières ont pratiquement doublé chaque décennie depuis 1960.
Alors, les techniques ont évolué pour aller chercher le poisson à de plus grandes profondeurs. Des profondeurs qui étaient restées un réservoir de biodiversité aussi longtemps qu’elles n’avaient pu être explorées. On les imaginait vierges de toute vie, et l’on a découvert une autre faune, d’autres écosystèmes peuplés d’individus parfois géants et capables d’atteindre des âges très élevés, mais toujours fragiles, commente Antje Boetius qui a participé à une quarantaine d’expéditions sous-marines en tant que chercheur à l’Université de Brême.
De nouvelles espèces comme le grenadier ont fait leur apparition sur les étals des poissonniers… en filets le plus souvent compte tenu de leur aspect souvent rébarbatif. Mais les équilibres sont précaires. Dans dix ou quinze ans, ces espèces seront épuisées à l’image de l’empereur, qui a déjà quasiment disparu dans l’Atlantique nord-est alors que sa capture à une échelle commerciale ne remonte qu’aux années 1980. Et pourtant, ce poisson aurait une durée de vie de 60 à 150 ans. La conclusion est simple: l’espèce a été décimée en une génération, sans qu’on ait laissé aux individus la possibilité de se reproduire. Le constat établi à l’Institut océanographique de Paris, à l’occasion d’un colloque international pour une gestion durable des grands fonds marins, pèche-t-il par catastrophisme? Les avis de chercheurs du monde entier convergent. Et le secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, qui dépend de l’ONU, va dans le même sens lorsqu’il souligne que les zones mortes côtières ont pratiquement doublé chaque décennie depuis 1960.