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Tout "s'est effondré" pour Joseph Ruzigana, qui a un jour retrouvé les abeilles de ses 20 nouvelles ruches décimées. Les coupables, selon l'apiculteur et des experts, sont des pesticides destructeurs, pour la plupart interdits dans l'Union européenne mais utilisés au Rwanda.
"Des collègues apiculteurs ont également perdu beaucoup d'abeilles à cause de ces pesticides dangereux. Il semble que nous n'aurons pas de miel cette saison", déplore-t-il.
"Les quelques abeilles restantes sont très faibles et improductives... Avant, je pouvais récolter jusqu'à 25 kilos de miel par ruche en un mois, les besoins de ma famille étaient bien pris en charge, mais tout cela s'est effondré", ajoute-t-il auprès de l'AFP.
En conséquences, de nombreux apiculteurs - ils sont plus de 100.000 dans le petit pays d'Afrique des Grands Lacs, selon les autorités - jettent l'éponge, témoigne-t-il.
Le changement climatique, qui a entraîné des saisons des pluies plus longues, est en partie responsable de leurs difficultés. Mais les vrais coupables sont les pesticides, affirment les apiculteurs et les experts.
Une situation aussi observée dans le reste de la région: l'Ouganda, l'Ethiopie, la Tanzanie et le Kenya ont également signalé une augmentation de la mortalité des abeilles due aux pesticides, selon le Centre international de physiologie et d'écologie des insectes de Nairobi.
Le Rwanda est un pays pauvre et enclavé qui s'efforce de nourrir sa population grâce à des cultures améliorées de maïs et de riz, et les pesticides aident à lutter contre des parasites comme les chenilles légionnaires.
Une étude de 2022 menée par l'Université turque Ondokuz Mayis a révélé que 72% des agriculteurs rwandais utilisaient la marque "Rocket", qui contient du profénofos, un insecticide très toxique pour les abeilles, et interdit dans l'UE.
Les produits nocifs affectent la circulation et la reproduction des abeilles, et ont été associés au syndrome d'effondrement des colonies, lorsque les abeilles ouvrières abandonnent une ruche.
Jeanne Nyirandahimana, membre d'une coopérative apicole féminine, estime que leurs revenus moyens sont passés d'environ 250.000 francs rwandais (162 euros) par saison à environ 30.000 (18 euros).
"Ce sont des pesticides comme Rocket qui tuent nos abeilles. Chaque jour, nous constatons que de nombreuses abeilles meurent sur les toits et certaines meurent dans les ruches", a-t-elle déclaré.
Une étude antérieure de l'Université du Rwanda a révélé que 22 % des agriculteurs autour du lac Kivu utilisaient du malathion, également mortel pour les abeilles et interdit dans l'UE.
Ce qui n'empêche ni le Danemark, ni la France, ni l'Allemagne de l'exporter -- 12,5 tonnes en 2023, selon l'Agence européenne des produits chimiques.
Selon le Pesticide Action Network, les pays de l'UE ont vendu 81.615 tonnes de 41 pesticides interdits à d'autres pays à des fins agricoles en 2022.
Selon une étude publiée ce mois-ci par Foodwatch, une association de défense des droits de consommateurs, plus de la moitié des aliments importés du Rwanda dans l'UE contenaient des traces de pesticides "extrêmement dangereux", interdits sur le continent.
Jean Claude Izamuhaye, responsable de la production végétale au Conseil agricole du Rwanda, assure que le problème est pris au sérieux par son organisme.
"Elles sont nos pollinisateurs naturels, et il est crucial de sauver les abeilles", appelle-t-il, ajoutant que le Conseil étudie la possibilité d'accroître l'utilisation de "biopesticides" moins nocifs.
Les abeilles pollinisant en effet des cultures telles que le café, le thé, les avocats, les mangues, les haricots et les tomates, elles sont un élément-clé du secteur agricole, qui représente 30% du PIB et 70% des emplois au Rwanda.
Le petit pays cultive pourtant de grandes quantités de pyrèthre, une fleur aux propriétés insecticides naturelles. Mais l'extrait liquide obtenu localement à partir de ces fleurs est entièrement exporté, et les agriculteurs rwandais utilisent des pesticides importés.
"Des collègues apiculteurs ont également perdu beaucoup d'abeilles à cause de ces pesticides dangereux. Il semble que nous n'aurons pas de miel cette saison", déplore-t-il.
"Les quelques abeilles restantes sont très faibles et improductives... Avant, je pouvais récolter jusqu'à 25 kilos de miel par ruche en un mois, les besoins de ma famille étaient bien pris en charge, mais tout cela s'est effondré", ajoute-t-il auprès de l'AFP.
En conséquences, de nombreux apiculteurs - ils sont plus de 100.000 dans le petit pays d'Afrique des Grands Lacs, selon les autorités - jettent l'éponge, témoigne-t-il.
Le changement climatique, qui a entraîné des saisons des pluies plus longues, est en partie responsable de leurs difficultés. Mais les vrais coupables sont les pesticides, affirment les apiculteurs et les experts.
Une situation aussi observée dans le reste de la région: l'Ouganda, l'Ethiopie, la Tanzanie et le Kenya ont également signalé une augmentation de la mortalité des abeilles due aux pesticides, selon le Centre international de physiologie et d'écologie des insectes de Nairobi.
Le Rwanda est un pays pauvre et enclavé qui s'efforce de nourrir sa population grâce à des cultures améliorées de maïs et de riz, et les pesticides aident à lutter contre des parasites comme les chenilles légionnaires.
Une étude de 2022 menée par l'Université turque Ondokuz Mayis a révélé que 72% des agriculteurs rwandais utilisaient la marque "Rocket", qui contient du profénofos, un insecticide très toxique pour les abeilles, et interdit dans l'UE.
Les produits nocifs affectent la circulation et la reproduction des abeilles, et ont été associés au syndrome d'effondrement des colonies, lorsque les abeilles ouvrières abandonnent une ruche.
Jeanne Nyirandahimana, membre d'une coopérative apicole féminine, estime que leurs revenus moyens sont passés d'environ 250.000 francs rwandais (162 euros) par saison à environ 30.000 (18 euros).
"Ce sont des pesticides comme Rocket qui tuent nos abeilles. Chaque jour, nous constatons que de nombreuses abeilles meurent sur les toits et certaines meurent dans les ruches", a-t-elle déclaré.
Une étude antérieure de l'Université du Rwanda a révélé que 22 % des agriculteurs autour du lac Kivu utilisaient du malathion, également mortel pour les abeilles et interdit dans l'UE.
Ce qui n'empêche ni le Danemark, ni la France, ni l'Allemagne de l'exporter -- 12,5 tonnes en 2023, selon l'Agence européenne des produits chimiques.
Selon le Pesticide Action Network, les pays de l'UE ont vendu 81.615 tonnes de 41 pesticides interdits à d'autres pays à des fins agricoles en 2022.
Selon une étude publiée ce mois-ci par Foodwatch, une association de défense des droits de consommateurs, plus de la moitié des aliments importés du Rwanda dans l'UE contenaient des traces de pesticides "extrêmement dangereux", interdits sur le continent.
Jean Claude Izamuhaye, responsable de la production végétale au Conseil agricole du Rwanda, assure que le problème est pris au sérieux par son organisme.
"Elles sont nos pollinisateurs naturels, et il est crucial de sauver les abeilles", appelle-t-il, ajoutant que le Conseil étudie la possibilité d'accroître l'utilisation de "biopesticides" moins nocifs.
Les abeilles pollinisant en effet des cultures telles que le café, le thé, les avocats, les mangues, les haricots et les tomates, elles sont un élément-clé du secteur agricole, qui représente 30% du PIB et 70% des emplois au Rwanda.
Le petit pays cultive pourtant de grandes quantités de pyrèthre, une fleur aux propriétés insecticides naturelles. Mais l'extrait liquide obtenu localement à partir de ces fleurs est entièrement exporté, et les agriculteurs rwandais utilisent des pesticides importés.