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L’actuel Exécutif, chargé de la gestion du mécanisme de redistribution des fonds issus du contribuable, ne semble pas avoir pris conscience de l’ampleur des risques qu’il encourt par son recours excessif à l’endettement, en l’occurrence l’endettement intérieur.
Pour le compte de l’exercice en cours, le gouvernement Benkirane a battu tous les records en termes de recours à la dette. Ce qui ne passera pas sans incidence sur les finances publiques pour le compte de l’exercice prochain en cours de préparation. En effet, les derniers chiffres publiés dans ce sens, font ressortir que le besoin de financement du Trésor s’est établi à 48,2 milliards de dirhams (MMDH), pour les huit premiers mois. Ce besoin a été couvert principalement par le recours à l’endettement intérieur dont le flux a atteint près de 40,5 MM.DH sur la même période, selon les derniers chiffres de la direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE) relevant du ministère de l’Economie et des Finances.
Dans le détail, ladite direction qui vient de publier sa note de conjoncture d’octobre précise que ce recours a été prédominé par des levées courtes sur le marché des adjudications. Principales sources de financement interne du Trésor, les souscriptions par adjudications se sont établies à 112,7 MMDH à fin août contre 72,0 MMDH un an auparavant, soit un accroissement de 56,6% représentant 40,7 MMDH. La structure de ces souscriptions reste dominée par les maturités courtes qui représentent désormais 92,1% du total contre 54,8% un an auparavant. Par conséquent, la durée de vie moyenne du portefeuille de la dette intérieure a baissé de près de 7 mois par rapport à fin décembre 2012 pour s’établir à 4 ans et 1 mois.
Pour sa part, le coût de financement du Trésor a marqué une hausse puisque le taux moyen pondéré (TMP) à l’émission s’est établi à 4,47% à fin août 2013 contre 3,94% à fin 2012. Compte tenu des remboursements sur le marché des adjudications qui se sont établies à 73,7 MMDH et du flux des autres éléments de la dette intérieure, l’encours de cette dernière s’est élevé à fin août 2013 à 413,8 MMDH contre 374,9 MMDH à fin 2012, soit une hausse de 38,8 MMDH ou 10,4%. Le gouvernement actuel, au lieu de faire face à la grande pression, s’emploie à recourir à la solution de facilité. Incapable de gérer le mécanisme de redistribution, il opte souvent pour davantage d’emprunts.
Ce qui n’est pas sans avoir un impact négatif sur sa décision financière. En effet, alors que les charges de la dette extérieure qui s’élèvent globalement à 7.665.821.000 dirhams, sont en baisse de 5,69% par rapport à l’année 2013, celles de la dette intérieure qui s’élèvent globalement à 49.647.108.000 dirhams, sont en augmentation de 59,4 %.
En outre, le projet de loi de Finances 2014, prévoit d’emprunter 64 MMDH en 2014. Ces crédits sont inscrits au titre de l’exercice de la dette publique et comprennent le remboursement du capital et le règlement des intérêts et commissions, d’un montant de 57,3 MMDH contre 39,2 MMDH pour l’année 2013, soit une augmentation de 18,04 MMDH ou 45,96%.
Pour l’essentiel, l’emprunt proviendra du marché intérieur avec 40MMDH à collecter à moyen et long termes, alors que celui relatif aux emprunts à l’international est estimé, en contre-valeur, à 24MMDH.
Le gouvernement a réduit certes le recours à ce mode de financement, même si un nouveau recours à l’international n’est pas à exclure. De quoi accentuer les inquiétudes sur le niveau de l’endettement du pays, qui maintient une tendance à la hausse et réduit les possibilités d’investissement. Aujourd’hui, les dépenses de la dette excèdent celles de l’investissement avec plus de 7,81 milliards de dirhams.