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Le pays connaît une transition délicate depuis la chute de Moubarak : Craintes pour la transition politique en Egypte


AFP
Mercredi 12 Octobre 2011

Le pays connaît une transition délicate depuis la chute de Moubarak : Craintes pour la transition politique en Egypte
Les affrontements entre Coptes (chrétiens d’Egypte) et forces de l’ordre qui ont fait 25 morts dimanche au Caire ont relancé lundi les craintes d’aggravation des tensions dans un pays qui connaît une transition délicate depuis la chute du Président Moubarak. L’armée, aux commandes du pays depuis février, a demandé au gouvernement de  «former rapidement une commission d’enquête»  pour déterminer les responsabilités des événements survenus dimanche soir et qui se sont prolongés dans la nuit. A l’issue d’une réunion de crise, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a dénoncé  «les efforts de certains pour détruire les piliers de l’Etat et semer le chaos«. Des versions divergentes ont circulé sur ces affrontements imputés tour à tour aux manifestants coptes —qui constituent la majorité des personnes décédées— aux militaires et aux forces de l’ordre sur place ou encore aux provocations de  «voyous». Le patriarche copte orthodoxe, Chénouda III, a mis ces affrontements, les plus meurtriers depuis la révolte qui a provoqué la chute de Hosni Moubarak le 11 février, sur le compte  «d’inconnus infiltrés»  et a dénoncé le fait que l’on puisse imputer les violences aux manifestants chrétiens. Selon un dernier bilan diffusé par la télévision d’Etat, les affrontements ont fait 25 morts et 329 blessés. Des milliers de personnes ont assisté lundi soir dans la cathédrale copte du Caire aux funérailles de 17 manifestants tués la veille, selon des images retransmises en direct par la télévision privée ON TV. L’un des médecins légistes ayant procédé à l’autopsie, Magued Louis al-Nimr, a affirmé à ON TV que sur les 17 corps, dix avaient été écrasés par des véhicules, en ajoutant que même en 1997, après l’attentat de Louxor, il n’avait pas vu des corps aussi malmenés. Des témoins ont indiqué à l’AFP avoir vu des véhicules de transport de troupes foncer sur les manifestants qui étaient rassemblés devant le siège de la télévision publique, dans le centre de la capitale. Le président américain Barack Obama s’est dit  «profondément inquiet»  de ces violences, tout en estimant qu’elles ne devaient  «pas empêcher la tenue d’élections en temps et en heure et la poursuite d’une transition vers la démocratie qui soit pacifique, juste et partagée». L’Union européenne a condamné les affrontements, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est déclaré  «profondément attristé» et le responsable des Eglises orientales au Vatican, le cardinal Leonardo Sandri, a dénoncé  «une violence insensée». Le gouvernement du Premier ministre Essam Charaf, qui a estimé dans la nuit que le pays était  «en danger», s’est réuni en urgence en début d’après-midi. Au moins 40 personnes ont été arrêtées et 25 étaient en cours d’interrogatoire par les services du procureur militaire. Les autorités ont en outre annoncé l’exécution lundi par pendaison d’un homme condamné à mort pour le meurtre de six Coptes à la sortie d’une église en janvier 2010, une information rare dans un pays où les dates des exécutions ne sont en principe pas révélées. Les violences de dimanche ont eu lieu en marge d’une manifestation de Coptes qui protestaient contre l’incendie d’une église dans le gouvernorat d’Assouan (sud). Pour tenter de rétablir le calme, un couvre-feu a ensuite été décrété dans plusieurs quartiers du centre de la capitale de 02H00 à 07H00. La Bourse du Caire a vivement réagi en perdant plus de 5% à son ouverture lundi, avant de clôturer à -2,25%. Dans la nuit, le Premier ministre avait appelé chrétiens et musulmans  «à la retenue»  et à ne pas céder aux  «appels à la sédition». Il avait en outre estimé que les violences étaient dues à un  «complot pour éloigner l’Egypte des élections». Les premières législatives depuis le départ de M. Moubarak doivent se tenir à partir du 28 novembre, mais leurs modalités sont parfois décriées et beaucoup redoutent qu’elles soient marquées par des violences.


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