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Pour parvenir à ce constat, des membres de l’association ont étudié 408 dentifrices dont 59 pour enfants, en vente dans les grandes surfaces, pharmacies et parapharmacies. Résultat: « Deux tiers des dentifrices (271 dentifrices sur 408) contiennent du dioxyde de titane. Et aucun ne précise sur son emballage si ce produit présent est à l’état nanoparticulaire » selon un communiqué de l’association relayé par le journal ‘’Le Monde’’. Puis d’ajouter : «Un dentifrice pour enfants sur deux en contient [29 dentifrices sur 59] ».
Si le collectif demande que le E171 ne soit plus utilisé, c’est parce que le dioxyde de titane, de formule TiO2 qu’il contient, est sous forme de nanoparticules d’une taille inférieure à 100 nanomètres, facilitant ainsi leur pénétration dans l’organisme. Un danger pour la santé. D’une part, car le dès 2006, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé le TiO2 comme «cancérigène possible pour l’homme» lorsqu’il est inhalé et d’autre part, car d’après une étude publiée en 2017 par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), une exposition chronique à l’additif E171, favoriserait non seulement la croissance de lésions précancéreuses, mais aurait également un effet délétère sur le système immunitaire.
En effet, les chercheurs se sont penchés sur l’exposition orale à cet additif, c’est-à-dire sur son ingestion, en utilisant comme cobaye des rats. Ils leur ont fait boire de l’eau contenant de l’E171, à un dosage proche de l’exposition alimentaire humaine, soit 10 milligrammes par kilo de poids corporel et par jour. « L’intestin est le premier organe en contact avec l’environnement, par le biais de la nourriture. Or, des nanoparticules sont observées dans la paroi de l’intestin grêle et du côlon des rats. Elles se logent dans le noyau des cellules immunitaires intestinales, provoquant un déséquilibre des réponses immunitaires » explique Eric Houdeau, coauteur de l’étude, dans les colonnes du ‘’Monde’’. Et de préciser : « On constate ainsi le développement d’un « terrain micro-inflammatoire » dans la muqueuse du côlon. »
Même si les scientifiques de l’INRA ajoutent que l’exposition orale chronique, pendant 100 jours, au même additif, a « un effet initiateur et promoteur des stades précoces de la cancérogénèse colorectale », qu’il peut favoriser la survenue d’un cancer du côlon ou du rectum, ils rappellent aussi que leurs résultats ne sont pas directement transposables à l’homme : « Ce travail n’est pas une analyse de risques » nuancent-ils. « Il s’agit d’une recherche académique, qui apporte de nouvelles données pour l’évaluation du risque de l’E171 pour l’homme, mais celle-ci doit faire l’objet d’une expertise approfondie par les agences sanitaires. » Et c’est peu de le dire, parce qu’en réalité, l’additif E171 et notamment le TiO2 qu’il contient, n’est pas uniquement présent dans les dentifrices. Il est également incorporé dans de nombreux produits de la vie quotidienne, comme les cosmétiques, les dentifrices, les crèmes solaires et diverses formulations pharmaceutiques. Pis, on le retrouve dans les bonbons, les biscuits, les produits chocolatés ou les gommes à mâcher dont raffolent les enfants.
Un risque sanitaire inacceptable, d’autant plus que ce dangereux additif est loin d’être indispensable. En réalité, il ne sert quasiment à rien. Il n’apporte ni vertu nutritive, ni amélioration dans le processus de fabrication ou de conservation. L’unique fonction de ce pigment blanc est d’augmenter la blancheur ou la brillance des aliments, ou encore de modifier les teintes d’autres colorants.
Le bon sens voudrait l’interdiction dès à présent de l’agent blanchissant de la filière agroalimentaire ; néanmoins, force est de constater que malgré l’inquiétude exprimée de l’autre côté de la Méditerranée, depuis plusieurs années, par des associations de défense des consommateurs et de l’environnement, il est toujours omniprésent dans notre quotidien, faisant ainsi planer un grave risque sanitaire. La question est de savoir pourquoi et jusqu’à quand.