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Le serment d’un parti
L’histoire de l’USFP est indissociable de celle du Maroc moderne. Né dans le sillage des luttes pour la liberté, la justice sociale et la démocratie, le parti a incarné, dès sa fondation, une conscience politique à la fois lucide et profondément nationale. Loin des calculs partisans, il a toujours perçu la défense de l’unité du Royaume comme un devoir moral avant d’être un enjeu politique.
Dans les premières années de l’indépendance, alors que le jeune État marocain se consolidait et que les débats sur les frontières du Royaume alimentaient de vives controverses, l’USFP a posé une ligne claire : l’intégrité territoriale ne relève pas de la compétition politique, mais du destin collectif.
Dès les années 1960, à une époque où la question du Sahara commençait à émerger sur la scène internationale, l’USFP refusa de céder aux slogans faciles et aux postures passionnelles. Le parti plaida pour une approche fondée sur la légitimité historique, le droit et la participation du peuple marocain à toute décision engageant son avenir. Cette attitude mesurée mais ferme allait devenir la marque de son engagement : une diplomatie de principes, alliée à une morale politique.
Cette éthique de responsabilité trouva son incarnation la plus éclatante en la personne d’Abderrahim Bouabid. Leader d’une rare intégrité, il fit du patriotisme une école de courage et de vérité. Pour lui, défendre la marocanité du Sahara n’était pas seulement un acte d’allégeance, mais aussi un devoir envers la nation et envers l’histoire.
Par son intelligence politique et son courage, il a donné à la question du Sahara une profondeur nouvelle : celle d’un combat pour la dignité nationale autant que pour la cohésion sociale. En cela, l’USFP ne s’est jamais contenté de défendre un territoire : il a défendu une vision du Maroc — libre, démocratique et souverain sur l’ensemble de ses terres.
Abderrahim Bouabid : la conscience d’une nation
Bouabid n’était pas seulement un dirigeant politique ; il fut une conscience nationale. Dans ce Maroc encore jeune, cherchant son équilibre entre autorité et liberté, il osa défendre une position à la fois ferme et progressiste sur la question du Sahara.
Lors du Sommet de l’Organisation de l’unité africaine tenu à Nairobi en juin 1981, Feu Hassan II annonça que le Maroc acceptait, en principe, l’organisation d’un référendum au Sahara. Cette décision suscita un débat national d’une intensité rare. Abderrahim Bouabid, alors Premier secrétaire de l’USFP, prit une position courageuse et sans équivoque : il s’y opposa publiquement, estimant qu’un tel référendum portait atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume et contredisait le principe même de la souveraineté nationale.
Cette prise de position lui valut d’être assigné à résidence à Missour, aux confins du Moyen Atlas, où il demeura plusieurs mois, entouré de plusieurs membres du parti également sanctionnés. Mais loin de fléchir, Bouabid demeura fidèle à sa conviction. «Je préfère la privation de liberté au silence lorsqu’il s’agit d’une cause nationale vitale», aurait-il confié à ses proches.
Cet acte de courage n’était pas un geste d’opposition mais de fidélité. Fidélité à la patrie, à la souveraineté du Maroc, à la vérité. Il marqua durablement l’esprit de l’USFP, qui fit de cette exigence de clarté une marque de fabrique. Le parti comprit que défendre la marocanité du Sahara, c’était défendre le droit du Maroc à parler d’une seule voix, au-delà des clivages politiques et idéologiques.
Cette éthique de responsabilité s’exprima à nouveau en avril 1976, lors de la réunion historique du Comité central du parti à Béni-Mellal. L’USFP y formula, avant même l’heure, l’idée d’un régime d’autonomie pour les provinces du Sud, dans le cadre de la souveraineté nationale. Vision précoce, audacieuse et profondément marocaine, elle annonçait déjà la solution politique qui allait s’imposer, cinq décennies plus tard, comme le seul cadre réaliste et crédible pour résoudre ce différend artificiel.
L’USFP à la tribune du monde
La cause du Sahara marocain n’a jamais été limitée aux frontières du Royaume. Elle s’est toujours jouée sur plusieurs scènes à la fois : celle du droit, celle de la diplomatie, et celle, plus subtile, des idées. Très tôt, l’USFP a compris que la défense de la souveraineté nationale ne relevait pas uniquement des institutions de l’État, mais qu’elle exigeait un engagement politique et intellectuel global, capable de dialoguer avec le monde.
Dans les enceintes internationales, où s’affrontaient doctrines, intérêts et idéologies, le parti a porté la voix du Maroc avec constance et discernement. Il l’a fait sans démagogie, sans posture, mais avec cette rigueur tranquille qui caractérise les causes justes. À l’Internationale socialiste, à la Conférence des Trois Continents ou encore dans les réseaux de solidarité reliant les peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, l’USFP n’a jamais plaidé pour le Maroc contre les autres, mais pour le Maroc avec les autres — au nom de valeurs universelles : le respect de la souveraineté et la recherche de solutions politiques réalistes et durables, dans le cadre de l’unité nationale.
Son action à l’étranger a ainsi contribué à repositionner la cause du Sahara marocain dans son véritable cadre : celui d’une nation défendant son intégrité face à un projet séparatiste sans légitimité historique ni assise populaire. L’USFP a mené cette bataille avec les armes de l’intelligence et de la pédagogie, conscient que dans les grandes confrontations du monde contemporain, la victoire appartient souvent à ceux qui maîtrisent le récit.
Face à la propagande du Polisario, soutenue et instrumentalisée par Alger, le parti a entrepris un travail patient de clarification. Il a expliqué, démontré, convaincu. Il a rappelé que le Front Polisario n’est pas l’expression du peuple sahraoui, mais l’instrument d’une logique de confrontation qui nie la diversité des voix sahraouies. Il a prouvé que derrière les slogans figés se cache une idéologie d’un autre âge, incapable de comprendre les dynamiques nouvelles de paix, de développement et de coopération régionale.
Cette diplomatie parallèle, à la fois politique et intellectuelle, a permis de fissurer les certitudes établies dans les milieux progressistes internationaux. Beaucoup de partis, longtemps trompés par les discours simplistes d’une prétendue « décolonisation inachevée », ont redécouvert, grâce au travail de l’USFP, la vérité profonde du dossier : le Sahara marocain n’est pas un territoire en attente d’indépendance, mais une terre réintégrée à sa nation historique, en marche vers un développement partagé.
Ce patient travail d’explication a transformé la perception internationale de la cause marocaine. Dans les cercles de la social-démocratie mondiale comme dans les organisations progressistes, la position du Maroc s’est imposée, non par la contrainte, mais par la cohérence. Car l’USFP n’a jamais défendu un simple dossier diplomatique — il a défendu une vision du monde, où le patriotisme se conjugue avec l’universalisme, et où la souveraineté s’exprime comme une valeur de liberté collective.
De la défense à la vision
L’USFP n’a jamais réduit la cause nationale à un simple enjeu symbolique ou militaire. Pour lui, le Sahara n’est pas seulement un territoire à défendre, mais une promesse à accomplir — celle d’un Maroc uni dans sa diversité, tourné vers l’avenir et fidèle à ses valeurs de justice et de progrès. Dès les années 1970, bien avant que le développement régional ne devienne un mot d’ordre national, le parti de la Rose plaidait déjà pour une approche globale, convaincu que l’unité du pays ne saurait être durable sans l’épanouissement économique, social et humain de ses provinces du Sud.
Cette vision, à la fois politique et morale, a trouvé son prolongement naturel dans la politique éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Sous Son impulsion, le Sahara marocain est devenu un modèle de développement intégré, où la souveraineté s’exprime à travers la création d’opportunités, la modernisation des infrastructures et l’ouverture sur le monde. Routes, ports, universités, parcs éoliens et solaires, institutions culturelles et centres de formation ont transformé le visage du Sud marocain. Ces chantiers ne sont pas seulement des symboles d’investissement : ils sont la traduction concrète d’un choix, celui d’un Maroc qui mise sur la connaissance, l’équité et la durabilité.
Dans ce vaste mouvement, l’USFP a tenu un rôle d’accompagnement intellectuel et politique essentiel. Par son discours, il a donné sens à cette ambition ; par son action, il en a consolidé la portée. Fidèle à ses principes fondateurs, le parti a toujours rappelé que la dignité des populations est indissociable de la souveraineté nationale. Leur participation à la vie politique, leur accès équitable aux services publics et leur prospérité constituent les plus solides remparts contre toute forme de manipulation séparatiste.
Car défendre la souveraineté, pour l’USFP, c’est d’abord construire la justice sociale. C’est affirmer que la force d’un pays ne se mesure pas seulement à ses frontières, mais à la cohésion de son peuple et à la confiance qu’il place dans son avenir. C’est là la leçon permanente du socialisme marocain : une souveraineté éclairée par la justice, et une patrie consolidée par le développement humain.
L’ère Driss Lachguar : la diplomatie partisane comme levier d’influence
Sous la direction de Driss Lachguar, l’USFP a donné à son engagement pour la cause nationale une profondeur nouvelle et une portée internationale assumée. Fidèle à son héritage, mais attentif aux mutations du monde, le parti a compris qu’à l’ère de la mondialisation, la défense des intérêts nationaux ne relève plus seulement des canaux officiels de la diplomatie. Dans un univers politique interconnecté, les partis, par leurs réseaux, leurs valeurs partagées et leurs alliances idéologiques, deviennent des acteurs d’influence à part entière. L’USFP a su saisir cette transformation pour faire de la diplomatie partisane un prolongement naturel du combat national.
C’est dans cet esprit que le parti a marqué un tournant à Hyderabad, en Inde, lors de la conférence de l’Alliance sociale-démocrate dans le monde arabe. Loin du tumulte des tribunes officielles, il a réussi un coup diplomatique majeur : inscrire, dans le communiqué final, un soutien explicite et sans équivoque à l’unité et à l’intégrité territoriale du Maroc. Ce succès, fruit d’un travail de conviction patient et d’une stratégie méticuleuse, illustre la maturité politique d’une formation qui sait conjuguer ses principes socialistes à la défense ferme de la souveraineté nationale. Dans un contexte régional miné par les fractures, les crises et les dérives séparatistes, cette victoire porte le sceau de la constance et de la lucidité. Elle prouve qu’une diplomatie fondée sur la persuasion et le respect des valeurs peut triompher des calculs les plus cyniques.
Mais c’est à Istanbul, lors du Conseil de l’Internationale socialiste, que l’USFP a livré l’un de ses combats les plus décisifs. Par son engagement, sa crédibilité et la solidité de ses arguments, le parti a accompagné l’entrée du mouvement « Sahraouis pour la paix » au sein de cette prestigieuse organisation. Ce moment ne fut pas une simple formalité diplomatique : il a bouleversé un équilibre établi depuis des décennies, mettant un terme au monopole idéologique que le Polisario prétendait exercer dans les milieux progressistes internationaux. En ouvrant la porte à une voix sahraouie alternative, modérée et favorable au plan d’autonomie, l’USFP a contribué à faire entendre une parole nouvelle — celle de la paix, du réalisme et de la réconciliation.
Là où le discours séparatiste s’épuise dans la répétition et l’isolement, une parole sahraouie plurielle, libre et responsable, commence à émerger. Et dans cette transformation silencieuse mais profonde, la main de l’USFP est bien présente. Son arme n’est ni la confrontation ni la surenchère, mais le dialogue patient, la diplomatie des convictions et la force tranquille de la raison.
Ce que l’USFP a démontré, c’est qu’un parti politique peut être à la fois profondément patriote et profondément universel. Loin des postures idéologiques, il a porté la voix d’un Maroc moderne, stable et réformateur. Il a montré que la souveraineté n’est pas l’apanage de la force, mais la conséquence naturelle de la légitimité et du développement.
Cette approche, en phase avec la diplomatie Royale, repose sur la complémentarité. L’État marocain agit sur le plan institutionnel ; les forces politiques crédibles, elles, relaient la même cause sur le terrain des idées et des valeurs. Ensemble, elles forment un front national unifié, dont la cohérence impressionne les observateurs internationaux.
Même fidélité, même horizon
Cinquante ans après la Marche verte, le Maroc inscrit une page historique dans les annales de la diplomatie mondiale. Le 31 octobre 2025, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution consacrant le plan d’autonomie marocain comme seul et unique cadre de négociation pour le Sahara. Cette reconnaissance n’est pas seulement une victoire diplomatique : c’est l’aboutissement d’un long combat mené avec constance, patience et clairvoyance. Elle couronne un demi-siècle d’efforts collectifs, de stratégies concertées et de foi inébranlable en la justesse de la cause nationale.
Pour l’USFP, cette consécration n’a rien d’un hasard. Elle vient confirmer ce que le parti défend depuis près d’un demi-siècle : la conviction que la solution marocaine, fondée sur le dialogue, la raison et le respect du droit international, est la seule voie durable vers la paix et la stabilité. Dès 1976, lorsque le Comité central du parti proposait audacieusement l’idée d’une autonomie pour les provinces du Sud, l’USFP anticipait déjà le chemin que la communauté internationale emprunterait un jour. Ce que certains jugeaient alors utopique s’impose aujourd’hui comme un modèle de réalisme politique et de sagesse diplomatique.
Cette victoire, le Maroc la doit à la cohérence de son action et à la solidité de ses institutions, mais aussi à l’engagement sans faille de ses forces politiques. Parmi elles, l’USFP a toujours occupé une place singulière : celle du parti qui conjugue la souveraineté avec la démocratie, la fierté nationale avec l’ouverture sur le monde. En accompagnant la diplomatie du Royaume sur le terrain des idées, il a contribué à transformer un dossier conflictuel en un exemple de stabilité et de consensus.
De Bouabid à Lachguar, de Béni-Mellal à Hyderabad, le fil rouge de cette histoire est celui d’une fidélité constante et d’un patriotisme éclairé. L’USFP n’a jamais cédé ni à la tentation du populisme ni à la lassitude des causes longues. Chaque génération a su renouveler le sens de l’engagement, conjuguer la défense du territoire à celle des valeurs. Car pour le parti de la Rose, le Maroc n’a pas à choisir entre modernité et souveraineté : il les incarne dans un même mouvement, dans un même souffle, porté par la conviction que la liberté, la justice et la dignité sont les vraies frontières d’une nation.
Mehdi Ouassat







