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Etre une femme, c’est quoi ?
Est-ce être une bonne épouse, une bonne mère, une maîtresse séduisante, une partenaire fidèle, une carriériste ou tous à la fois ?
Des questions que la plupart se posent sûrement et qui incitent à la réflexion.
Encerclée et enfermée injustement par la langue, la religion et la société, un corset sous forme de triptyque qui l’enserre fortement.
D’abord, la langue, qui est à la fois un outil de communication et une forme de pouvoir en constante évolution qui n’a pas pu développer une acception qui pourrait accompagner la femme dans son émancipation, vu qu’à l’origine, le sens de cette appellation émane de sa physionomie biologique qui la limite à enfanter, allaiter…
Puis la religion, ce système de croyances et de pratiques interprétées par des exégètes qui cherchent à sacraliser leur message et qui déploient tous les moyens pour ancrer dans l’esprit de la femme, que son unique rôle est d’être à la disposition de son mari, de s’occuper de son foyer, d’éduquer ses enfants et de s’abstenir de toute activité professionnelle, faute de quoi, elle commettrait un grand péché contre Dieu et contre sa religion.
Ensuite, il y a la société, ce système patriarcal, par excellence, qui semble profiter de ce que la langue et la religion lui offrent, en tant que définition et interprétation, et d’en faire un socle sur lequel elle s’appuie pour lui tracer un itinéraire qu’elle n’a pas choisi et dont la finalité est de servir arbitrairement et de plaire.
S’afficher professionnellement était le premier pas réel accompli avec succès, après un long chemin de combats menés par cette femme frustrée, stigmatisée et dont l’intelligence et les compétences ont été longuement sous-estimées. Un pas qui lui a permis de casser ce moule, de quitter ce cocon et de tenter de s’affranchir de cette mentalité phallocrate.
Mais, est-elle vraiment arrivée à sortir de son corps et donner place à son esprit ? Ce corps qui l’a longtemps emprisonnée et qui a été dompté pour servir des intérêts généralement autres que les siens.
Est-elle parvenue à se rendre justice et à faire face à toutes les inégalités et partialités dont elle a été victime ?
Le fait de porter différentes casquettes et de changer sans cesse de facettes (mère, épouse, travailleuse, etc) ne contribue t-il pas à modérer son émancipation, et ne la soumet-elle pas à une nouvelle forme de servitude au profit d’une société qui n’est point indulgente envers elle ? Une mission ne s’accomplit-elle pas au détriment des autres ?
A-t-elle réellement pu saisir une place, auprès de l’homme, censé être son partenaire, mais qui refuse de renoncer à ses privilèges masculins, la reléguant ainsi au second plan et préférant la maintenir sous la férule de son autorité ?
N’est-elle pas souvent dans l’obligation d’assumer le rôle de chef de famille, dans le but d’assurer et de subvenir aux besoins des siens?
Mais, inéluctablement, être toute seule face à ces tracas du quotidien et de la société qui instaure des lois et qui les ignore, et être à chaque fois, dans l’obligation de se justifier, de se prouver et de prouver à cette même société qu’elle avait tort de vouloir, depuis toujours, lui spolier ses droits humains et de citoyenneté va incontestablement, discréditer la légitimité de sa cause et anéantir ses efforts.
Et pour qu’une société puisse assurer son équilibre, elle doit opter pour un complémentarisme égalitaire des deux sexes, un objectif qui, à nos jours, se manifeste juste dans les discours…
Le temps n’est-il pas venu de secouer les croyances et les pratiques sociales qui croient à l’inaptitude de la femme et à son incapacité d’égaler l’homme, au moment où la réalité a prouvé qu’elle peut même le surpasser et l’Histoire en est témoin.
Alors, mettons-nous donc sur la même voie et non sur deux voies parallèles et concurrentielles et faisons de sorte à ce qu’un affranchissement réel de la femme soit concrétisé, dans le but d’annihiler ce contraste de désirée-rejetée, de se libérer de la question du corps pour regarder ensemble vers l’horizon immense de l’humanité et sentir ensemble le vrai goût de la fête.