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Elles ont toujours leur mot à dire, exprimant des sentiments par un langage élégant. Pour tout événement, elles peuvent s’afficher dans la liste des cadeaux ou dans le décor afin d’égayer l’atmosphère. Mais belles et capricieuses, elles ne pointent leur nez que quand elles jugent que la saison leur est favorable.
C’est ainsi que les R’batis, qui veulent garnir leurs vases, doivent composer avec les variétés disponibles à chaque période sur le marché aux fleurs de la Place Pietri.
Ce havre incontournable dédié aux fleurs, qui existe depuis 1940, ne compte aujourd’hui qu’une dizaine de magasins. Certes le climat de la saison estivale est chaud, mais les boutiques du marché aux fleurs n’ont guère perdu leur fraîcheur. Devant les échoppes, sur des étagères ou à même le sol, les bouquets de tout genre, ronds, longs dégradés, unis ou contenant une variété de fleurs et de nuances, sont bellement exposés dans le but de conquérir les amateurs de ces plantes paradisiaques venues des quatre coins du monde.
Résultat du savoir-faire des fleuristes, les splendides arrangements sont souvent garnis de gypsophile, la plante à floraison estivale qui fait partie des herbacées.
Ces artisans espèrent allonger la durée de vie des espèces végétales exposées dans leurs boutiques, mais l’été rend la mission difficile.
"Certaines fleurs coupées résistent à la sécheresse et gardent leur fraîcheur pendant des jours, alors que d’autres exigent un soin particulièrement adapté aux importantes conditions d’épanouissement. Les chaleurs et le vent de l’été flétrissent les fleurs", explique Mohamed, un fleuriste qui gère son magasin à la Place Pietri depuis plus de deux décennies.
Approché par la MAP, il a précisé qu'il est essentiel d’utiliser des conservateurs pour préserver l’éclat des fleurs et de couper chaque jour 2 centimètres de la tige afin de faciliter l’absorption de l’eau.
Mais on ne manque pas de constater qu’une gamme de fleurs est absente. Effectivement, il s’agit du oiseau du paradis, la plante spectaculaire, appelée ainsi en raison de sa forme qui rappelle la tête multicolore d’un oiseau.
Cette plante, dont le feuillage épais ressemble au bananier, ne peut être cultivée en plein champ et nécessite une terre humidifié et bien drainée.
"Cette absence est due à la période de floraison. Les fleurs sont saisonnières, tout comme les légumes et les fruits", explique le fleuriste.
On note également l’absence de l’arum d’Éthiopie, ou de l’arum blanc, avec épi jaune d’une longueur d’environ 20 cm. Et pour cause, cette belle fleur est fragile en été. Comme elle a besoin de beaucoup d'eau, sa production est très limitée.
Quant aux tulipes, elles sont rares chez les fleuristes du marché car elles sont plantées en automne et cueillies au printemps, leur période de floraison.
Appartenant à la famille des aracées, l’Anthurium, appelé "langue de feu" par ressemblance, la plante tropicale avec son feuillage vernissé résiste à la sécheresse. Elle est disponible mais très chère, d’autant qu’elle peut durer longtemps dans les vases.
Par ailleurs, le temps n’est pas à la tulipomanie. "Au marché aux fleurs, les ventes de la tulipe ont légèrement baissé ces cinq dernières années, car les points de vente se sont multipliés dans la ville, engendrant une concurrence remarquable", a fait savoir le fleuriste, précisant que les ventes culminent lors de la Journée internationale de la femme.
Pour ce qui est de l’approvisionnement de la marchandise, Mohamed précise que les fleuristes ont deux types de fournisseurs.
Il est question des horticulteurs pépiniéristes professionnels qui utilisent des techniques très développées, des serres hors sol et un système de recyclage des eaux de drainage en s’élançant dans l’optimisation de la production des fleurs cueillies.
Mais la plupart des horticulteurs sont des artisans qui cultivent les fleurs traditionnellement. C'est ce qui explique d'ailleurs l’absence de certaines fleurs sur le marché.