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L’artisanat des internés des camps japonais aux Etats-Unis


AFP
Vendredi 14 Mai 2010

Une émouvante exposition présente à Washington des objets d'artisanat réalisés par les Américains d'origine japonaise, internés pendant la Seconde Guerre mondiale dans des camps de concentration aux Etats-Unis parce qu'ils incarnaient "la menace japonaise".
Peu après l'attaque de Pearl Harbor fin 1941 par les Japonais, le président Franklin Roosevelt signe un ordre au nom de "la nécessité militaire" autorisant la détention de quelque 120.000 hommes, femmes et enfants d'origine japonaise.
Les deux-tiers de ces familles sont nées sur le sol américain et possèdent donc la nationalité américaine. Elles sont néanmoins envoyées pendant trois ans et demi dans une dizaine de camps disséminés dans des régions désertiques et inhospitalières du pays, en Californie, dans l'Arizona, l'Utah et le Wyoming notamment.
L'exposition, présentée jusqu'au 30 janvier 2011 à la galerie Renwick de l'institution Smithsonian à Washington, est intitulée "The Art of Gaman" (L'art du Gaman) du mot japonais signifiant "endurer l'insupportable avec patience et dignité".
Elle rassemble quelque 120 objets: des peintures, des jouets, des bijoux et des instruments de musique mais aussi des objets de première nécessité comme des meubles, tous faits de matériaux improvisés trouvés aux alentours de ces camps.
"L'exposition est une occasion formidable de mettre un visage sur ces prisonniers qui étaient littéralement réduits à une série de numéros alors qu'ils étaient détenus derrière des fils barbelés pendant la guerre", a estimé Delphine Hirasuna, commissaire de l'exposition qui a emprunté la plupart des objets à des familles d'anciens internés.
"Ces objets sont un triomphe de l'esprit humain sur l'adversité", affirme-t-elle.
Au début, les prisonniers fabriquaient des meubles, des chaises, des mini-chapelles portatives faites de bois de récupération pour aménager les baraquements dénués d'ameublement où s'entassaient jusqu'à 200 personnes.
Ensuite, ils ont laissé libre cours à leur imagination pour créer des vanneries faites de fanes d'oignons séchées, des bijoux assemblés de coquillages et de fils de fer enrubannés, de théières sculptées dans la pierre.
Des jeux de cartes, des poupées en kimonos, des puzzles, des fleurs de papiers rappellent la culture japonaise.
Certaines sculptures tel un buste de Ginger Rogers dans du marbre ou une collection de statues animalières sont le fait d'artistes professionnels, qui étaient eux aussi internés.
"Cela me rend si triste de voir que tant d'artistes ont été perdus mais cela m'inspire aussi de voir qu'ils ont été capables d'utiliser leur art pour garder leur dignité", commentait une visiteuse de l'exposition, Sherry Hirota, d'origine japonaise, et Américaine depuis trois générations.
Ce n'est que plus de 40 ans après la guerre, en 1988, que le gouvernement américain présentera officiellement ses excuses de même que des compensations financières à cette communauté pour "une grave injustice".
AFP


Une émouvante exposition présente à Washington des objets d'artisanat réalisés par les Américains d'origine japonaise, internés pendant la Seconde Guerre mondiale dans des camps de concentration aux Etats-Unis parce qu'ils incarnaient "la menace japonaise".
Peu après l'attaque de Pearl Harbor fin 1941 par les Japonais, le président Franklin Roosevelt signe un ordre au nom de "la nécessité militaire" autorisant la détention de quelque 120.000 hommes, femmes et enfants d'origine japonaise.
Les deux-tiers de ces familles sont nées sur le sol américain et possèdent donc la nationalité américaine. Elles sont néanmoins envoyées pendant trois ans et demi dans une dizaine de camps disséminés dans des régions désertiques et inhospitalières du pays, en Californie, dans l'Arizona, l'Utah et le Wyoming notamment.
L'exposition, présentée jusqu'au 30 janvier 2011 à la galerie Renwick de l'institution Smithsonian à Washington, est intitulée "The Art of Gaman" (L'art du Gaman) du mot japonais signifiant "endurer l'insupportable avec patience et dignité".
Elle rassemble quelque 120 objets: des peintures, des jouets, des bijoux et des instruments de musique mais aussi des objets de première nécessité comme des meubles, tous faits de matériaux improvisés trouvés aux alentours de ces camps.
"L'exposition est une occasion formidable de mettre un visage sur ces prisonniers qui étaient littéralement réduits à une série de numéros alors qu'ils étaient détenus derrière des fils barbelés pendant la guerre", a estimé Delphine Hirasuna, commissaire de l'exposition qui a emprunté la plupart des objets à des familles d'anciens internés. "Ces objets sont un triomphe de l'esprit humain sur l'adversité", affirme-t-elle.
Au début, les prisonniers fabriquaient des meubles, des chaises, des mini-chapelles portatives faites de bois de récupération pour aménager les baraquements dénués d'ameublement où s'entassaient jusqu'à 200 personnes.
Ensuite, ils ont laissé libre cours à leur imagination pour créer des vanneries faites de fanes d'oignons séchées, des bijoux assemblés de coquillages et de fils de fer enrubannés, de théières sculptées dans la pierre.
Des jeux de cartes, des poupées en kimonos, des puzzles, des fleurs de papiers rappellent la culture japonaise.
Certaines sculptures tel un buste de Ginger Rogers dans du marbre ou une collection de statues animalières sont le fait d'artistes professionnels, qui étaient eux aussi internés.
"Cela me rend si triste de voir que tant d'artistes ont été perdus mais cela m'inspire aussi de voir qu'ils ont été capables d'utiliser leur art pour garder leur dignité", commentait une visiteuse de l'exposition, Sherry Hirota, d'origine japonaise, et Américaine depuis trois générations.
Ce n'est que plus de 40 ans après la guerre, en 1988, que le gouvernement américain présentera officiellement ses excuses de même que des compensations financières à cette communauté pour "une grave injustice".


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