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Pasolini l'a immortalisé dans "Théorème", Stephan Elliott l'a métamorphosé en femme transgenre dans "Priscilla, folle du désert" et George Lucas en maître de l'univers dans "Star Wars": le Britannique Terence Stamp, décédé dimanche à 87 ans, a envoûté de ses yeux bleus ambigus films d'essai et productions hollywoodiennes.
C'est avec un rôle de matelot angélique pendu pour avoir tué un de ses coéquipiers que ce fils d'ouvrier perce en 1962: "Billy Budd" de Peter Ustinov lui vaut une nomination aux Oscars et un Golden Globe de la révélation masculine.
Puis il enchaîne aussi naturellement avec un personnage de psychopathe dans "L'Obsédé", une histoire d'amour tordue de William Wyler. Il remporte le prix d'interprétation masculine à Cannes (1965).
La gloire arrive à la vitesse d'une comète pour ce Londonien né le 22 juillet 1938.
Son père, dont il hérite de la beauté, alimente les chaudières des bateaux; sa mère aura quatre autres enfants. Sa famille s'entasse dans un logement sans sanitaire, dans un quartier à l'est de la ville.
"Les 18 premières années de ma vie ont été très difficiles", se remémorait-il dans Le Figaro. Il a faim, "son cerveau n'est pas taillé pour l'école", il a le mauvais accent. Envoûté par Gary Cooper, il rêve dès 4 ans de devenir acteur.
A 17 ans, il trouve un "alter ego" en James Dean dans "A l'Est d'Eden". Il quitte le nid familial et, contre l'avis de son père, décroche une bourse pour une école de théâtre, où un agent le remarque.
Au début des années 1960, le cinéma britannique s'intéresse à la classe ouvrière. Terence Stamp va en profiter. Ken Loach l'embauche pour son premier film, "Pas de larmes pour Joy" (1967). Mais, regrettait l'acteur auprès de Télérama, "il n'a pas compris que je faisais partie de ce milieu dont il aimait parler dans ses films".
Sa rencontre en 1967 avec Fellini est déterminante: à la recherche de l'"acteur anglais le plus décadent" pour son adaptation des "Histoires extraordinaires", l'Italien trouve en lui son "Toby Dammit", acteur ivrogne que le diable séduit sous les traits d'une petite fille.
"Quelque chose d'extraordinaire et d'inexpliqué s'est produit entre nous. Un coup de foudre qui m'a complètement décoincé. Jouer devenait enfin un plaisir."
Pasolini qui l'engage pour son "Théorème" voit en lui un "garçon de nature divine": en 1969, il incarne un énigmatique visiteur à la beauté renversante qui séduit l'ensemble d'une famille bourgeoise milanaise. Fasciné par sa blondeur angélique, Pasolini ne lui adresse pourtant pas la parole au tournage.
Mais après ce scandaleux rôle de "Christ non crucifié", Terence Stamp entame une traversée du désert de dix ans. Il a à peine 30 ans. Jean Shrimpton - mannequin et beauté des sixties - le quitte.
"On m'avait tellement identifié aux années 60 que lorsque l'époque s'est achevée, j'ai été fini avec elle", résumait-il pour Libération.
L'ancien sex-symbol désespéré entame un tour du monde mystique et à l'instar de ses contemporains britanniques, s'installe en Inde.
Il est encore dans un ashram quand son agent le contacte en 1977: Richard Donner le veut pour jouer le général Zod dans "Superman". Sa carrière ressuscite. Au même moment, Peter Brook l'engage pour "Rencontres avec des hommes remarquables".
Le rôle de Bernadette, femme transgenre de "Priscilla Folle du désert" (1994), arrive alors qu'il éprouve une certaine lassitude à jouer les méchants britanniques à Hollywood. L'icône mâle poursuit en bas résille son exploration de l'ambiguïté.
Jusqu'au bout, il mène une carrière un brin schizophrène entre grosses productions ("Star Wars", "Le Sicilien", "Wall Street") et films indépendants comme "The Hit" de Stephen Frears (1984) ou "L'Anglais" (1998) de Steven Soderbergh.
Pour remonter dans la jeunesse de ce truand londonien débarqué en Californie pour venger sa fille, le réalisateur américain emprunte des passages de "Pas de larmes pour Joy" de Ken Loach. Ces images figent Terence Stamp dans sa beauté éclatante des sixties anglaises.
Ange ou démon, cet emblème des "Swinging sixties" a tissé sa filmographie entre pureté et décadence, brouillant de sa présence magnétique conventions et certitudesAnge ou démon, cet emblème des "Swinging sixties" a tissé sa filmographie entre pureté et décadence, brouillant de sa présence magnétique conventions et certitudes.
C'est avec un rôle de matelot angélique pendu pour avoir tué un de ses coéquipiers que ce fils d'ouvrier perce en 1962: "Billy Budd" de Peter Ustinov lui vaut une nomination aux Oscars et un Golden Globe de la révélation masculine.
Puis il enchaîne aussi naturellement avec un personnage de psychopathe dans "L'Obsédé", une histoire d'amour tordue de William Wyler. Il remporte le prix d'interprétation masculine à Cannes (1965).
La gloire arrive à la vitesse d'une comète pour ce Londonien né le 22 juillet 1938.
Son père, dont il hérite de la beauté, alimente les chaudières des bateaux; sa mère aura quatre autres enfants. Sa famille s'entasse dans un logement sans sanitaire, dans un quartier à l'est de la ville.
"Les 18 premières années de ma vie ont été très difficiles", se remémorait-il dans Le Figaro. Il a faim, "son cerveau n'est pas taillé pour l'école", il a le mauvais accent. Envoûté par Gary Cooper, il rêve dès 4 ans de devenir acteur.
A 17 ans, il trouve un "alter ego" en James Dean dans "A l'Est d'Eden". Il quitte le nid familial et, contre l'avis de son père, décroche une bourse pour une école de théâtre, où un agent le remarque.
Au début des années 1960, le cinéma britannique s'intéresse à la classe ouvrière. Terence Stamp va en profiter. Ken Loach l'embauche pour son premier film, "Pas de larmes pour Joy" (1967). Mais, regrettait l'acteur auprès de Télérama, "il n'a pas compris que je faisais partie de ce milieu dont il aimait parler dans ses films".
Sa rencontre en 1967 avec Fellini est déterminante: à la recherche de l'"acteur anglais le plus décadent" pour son adaptation des "Histoires extraordinaires", l'Italien trouve en lui son "Toby Dammit", acteur ivrogne que le diable séduit sous les traits d'une petite fille.
"Quelque chose d'extraordinaire et d'inexpliqué s'est produit entre nous. Un coup de foudre qui m'a complètement décoincé. Jouer devenait enfin un plaisir."
Pasolini qui l'engage pour son "Théorème" voit en lui un "garçon de nature divine": en 1969, il incarne un énigmatique visiteur à la beauté renversante qui séduit l'ensemble d'une famille bourgeoise milanaise. Fasciné par sa blondeur angélique, Pasolini ne lui adresse pourtant pas la parole au tournage.
Mais après ce scandaleux rôle de "Christ non crucifié", Terence Stamp entame une traversée du désert de dix ans. Il a à peine 30 ans. Jean Shrimpton - mannequin et beauté des sixties - le quitte.
"On m'avait tellement identifié aux années 60 que lorsque l'époque s'est achevée, j'ai été fini avec elle", résumait-il pour Libération.
L'ancien sex-symbol désespéré entame un tour du monde mystique et à l'instar de ses contemporains britanniques, s'installe en Inde.
Il est encore dans un ashram quand son agent le contacte en 1977: Richard Donner le veut pour jouer le général Zod dans "Superman". Sa carrière ressuscite. Au même moment, Peter Brook l'engage pour "Rencontres avec des hommes remarquables".
Le rôle de Bernadette, femme transgenre de "Priscilla Folle du désert" (1994), arrive alors qu'il éprouve une certaine lassitude à jouer les méchants britanniques à Hollywood. L'icône mâle poursuit en bas résille son exploration de l'ambiguïté.
Jusqu'au bout, il mène une carrière un brin schizophrène entre grosses productions ("Star Wars", "Le Sicilien", "Wall Street") et films indépendants comme "The Hit" de Stephen Frears (1984) ou "L'Anglais" (1998) de Steven Soderbergh.
Pour remonter dans la jeunesse de ce truand londonien débarqué en Californie pour venger sa fille, le réalisateur américain emprunte des passages de "Pas de larmes pour Joy" de Ken Loach. Ces images figent Terence Stamp dans sa beauté éclatante des sixties anglaises.