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Une tournée politique imprégnée de chaleur humaine
La semaine dernière, la région Tanger–Tétouan–Al Hoceima a vibré au rythme des congrès provinciaux de l’USFP, organisés à Tanger, Chefchaouen, Larache, M’diq–Fnideq et Fahs Anjra.
Le Premier secrétaire Driss Lachguar, accompagné des membres du Bureau politique, a parcouru plus de 2 000 kilomètres dans une tournée marathonienne qui a mêlé réunions publiques, rencontres avec les militants et moments de proximité avec la population.
Dans un contexte où près de 6 Marocains sur 10 estiment que les politiques publiques ne répondent pas à leurs attentes (HCP, 2024), la démarche de Driss Lachguar tranche avec le style distant du gouvernement. Repas partagés dans les maisons des militants, nuits passées parmi eux, écoute directe des habitants des zones rurales marginalisées : autant de gestes simples qui ont redonné au lien direction-base toute sa force.
Les salles combles du Centre Boukmakh à Tanger, les foules massées sur les places de Chefchaouen ou Larache, et les images largement diffusées sur les réseaux sociaux traduisent la vitalité militante d’un parti que certains voulaient réduire à un rôle secondaire. Le terrain a démenti de manière on ne peut plus claire et plus évidente les campagnes de dénigrement virtuel à l'encontre du parti et de ses militants.
Sahara marocain : l’autonomie comme choix définitif
Au cœur de cette tournée, Driss Lachguar a réaffirmé la centralité de la Cause nationale. Le Sahara marocain, a-t-il martelé, est une question de souveraineté et d’avenir.
L’initiative marocaine d’autonomie, qualifiée de « sérieuse, réaliste et crédible » par le Conseil de sécurité de l’ONU, est aujourd’hui soutenue par plus de 100 pays à travers le monde, dont les Etats-Unis, l’Espagne, l’Allemagne, la France et récemment la Grande-Bretagne.
Pour le Premier secrétaire du parti, l’enjeu désormais est d’aller plus loin : inscrire ce choix dans la Constitution et le système juridique national, afin de consolider définitivement cet acquis historique. Une perspective qui s’inscrit dans la continuité de la diplomatie Royale, conduite par SM le Roi Mohammed VI, et du travail de plaidoyer mené par la diplomatie partisane et parallèle.
Driss Lachguar a également établi un parallèle avec d’autres expériences internationales. L’Espagne, a-t-il rappelé, a su préserver son unité en instaurant des régimes d’autonomie en Catalogne et au Pays basque. Ce modèle renforce la légitimité de la proposition marocaine et la place dans la continuité des pratiques démocratiques universelles.
La Palestine : un engagement constant
La tournée a aussi été l’occasion pour l’USFP de réaffirmer sa solidarité indéfectible avec la cause palestinienne. Devant des foules émues, Driss Lachguar a dénoncé les crimes de guerre commis par l’Etat israélien et l’incapacité du système international à protéger un peuple victime de l’occupation et de l’apartheid.
Cet engagement n’est pas nouveau : l’USFP a été, depuis les années 1960, aux côtés des luttes de libération en Afrique et dans le monde arabe. Aujourd’hui encore, le parti rappelle que la Palestine n’est pas seulement une question géopolitique, mais une cause humaine et morale, au même titre que les grandes batailles pour la liberté et la dignité.
Ce message a trouvé un écho puissant dans la région du Nord, où la sensibilité à la cause palestinienne est profonde. Les applaudissements et slogans en solidarité avec Gaza et Jérusalem ont confirmé que l’USFP incarne une voix claire dans un monde politique souvent réticent.
Une réforme électorale comme levier démocratique
Autre axe fort des interventions du Premier secrétaire : la nécessité urgente de réformer le système électoral.
Alors que l’abstention a frôlé la barre de 50% lors des dernières élections locales et législatives, que la confiance envers les institutions représentatives recule, Driss Lachguar a plaidé pour une révision des lois afin de garantir la transparence, la probité et l’équité.
Il a notamment insisté sur l’exclusion des corrompus et des condamnés judiciaires des listes électorales et des candidatures. «La démocratie, a-t-il affirmé, ne se mesure pas seulement par les résultats, mais aussi par la crédibilité du processus».
Cette revendication trouve des échos à l’international : au Portugal et en Espagne, des réformes similaires ont permis de consolider la démocratie et de redonner confiance aux citoyens. Le Maroc, selon l’USFP, ne peut rester en retrait de ce mouvement.
Une alternative face à la crise sociale
Ces congrès provinciaux se sont tenus dans un climat social tendu.
Depuis 2021, les prix des produits alimentaires ont augmenté de plus de 20%, tandis que l’inflation reste supérieure à 4% (Bank Al-Maghrib 2025). Le chômage des jeunes dépasse 30%, et les inégalités territoriales s’accentuent, en particulier dans les zones rurales du Nord.
Face à ces chiffres alarmants, Driss Lachguar a dénoncé l’incapacité du gouvernement à proposer des solutions réalistes pour l’éducation, la santé ou l’emploi. Il a rappelé que l’USFP ne se contente pas de pointer la crise du doigt: il propose une alternative progressiste qui articule justice sociale, justice territoriale et démocratie effective.
Le message est clair : là où le gouvernement peine à gouverner, l’USFP entend redevenir une force de proposition et de transformation.
Vers le XIIe Congrès national : capitaliser sur l’héritage
Le succès éclatant de ces congrès provinciaux du Nord s’inscrit dans la préparation du XIIe Congrès national. Un rendez-vous hautement symbolique puisqu’il coïncidera avec le 50ᵉ anniversaire du Congrès extraordinaire de 1975. A l’époque, l’USFP avait adopté la stratégie du combat démocratique, ouvrant de nouvelles perspectives pour le Maroc et pour le parti.
Aujourd’hui, l’enjeu est de renouveler cet héritage en l’adaptant aux défis contemporains : fractures sociales, crise de confiance, transition écologique, souveraineté économique et nouvelles exigences démocratiques.
Conclusion : une école du combat démocratique
En parcourant le Nord du pays, l’USFP a montré qu’il reste un parti vivant, enraciné et porteur d’avenir. Des foules rassemblées dans les salles et sur les places publiques aux images virales sur les réseaux sociaux, les congrès provinciaux ont démontré que l’USFP demeure une force nationale centrale.
Portant haut les grandes causes du Maroc – de la souveraineté sur le Sahara à la solidarité avec la Palestine – et plaidant pour une démocratie crédible, le parti s’affirme comme un cas d'école en matière de sa fidélité à ses engagements aux classes populaires, de la force de son ancrage territorial et social, de sa capacité à incarner un projet qui offre une alternative aux populations désœuvrées, inquiètes ayant le sentiment que personne ne soucie de leurs souffrances et des difficultés auxquelles elles sont confrontées au quotidien. Dans un Maroc traversé par des crises sociales et une gouvernance en panne, l’USFP envoie un message fort : il existe une alternative progressiste et démocratique, fidèle à son histoire et tournée vers l’avenir.
Par Mohamed Assouali
Secrétaire provincial de l’USFP - Tétouan.