
"Karim Wade en détention préventive depuis avril 2013 dans une prison de Dakar, a été choisi par 257 délégués sur 268. Il a été désigné candidat" du Parti démocratique sénégalais (PDS) pour la présidentielle, dont la date n'est pas encore connue, a déclaré à l'AFP Tafsir Thioye, membre de la commission du PDS chargée de recueillir les candidatures. Des propos confirmés par Lamine Bâ, un responsable de la section jeunes.
Karim Wade, ancien conseiller et ministre de son père, est jugé depuis le 31 juillet 2014 par une Cour spéciale pour "enrichissement illicite et corruption". Son jugement est attendu ce lundi. Le parquet a requis contre lui sept ans de prison ferme, ainsi qu'une privation des droits civiques. Des observateurs estiment que la désignation de Karim Wade permet à son camp d’asseoir ses critiques contre un procès selon eux "politique", qui serait destiné à écarter Karim Wade, obstacle sur la route du président Macky Sall vers un second mandat.
Macky Sall, élu en 2012 face à Abdoulaye Wade qui briguait un troisième mandat, assure ne pas craindre une éventuelle candidature de Karim Wade. "S'il y a un candidat plus fort que moi que les Sénégalais vont désigner, on en prendra acte", a-t-il déclaré mardi. Karim Wade est accusé d'avoir illégalement acquis 178 millions d'euros grâce à des montages financiers complexes du temps où il était conseiller puis ministre de son père, ce qu'il nie. La principale coalition de l'opposition, dont fait partie le PDS, a appelé vendredi ses partisans à se retrouver en masse lundi au palais de justice de Dakar pour soutenir Karim Wade.
Son père, Abdoulaye Wade, a plusieurs fois déclaré qu'il ne permettrait pas une condamnation de son fils, qualifiant la CREI de "machin" et évoquant des manœuvres pour empêcher Karim Wade de se présenter face à Macky Sall.
Plusieurs membres et responsables du PDS ont été arrêtés ces derniers jours à Dakar dont l'ex-ministre de la Justice El Hadji Amadou Sall, un des avocats de Karim Wade, sous diverses accusations.