Intervention de Mohamed Elyazghi au forum international de l’eau à Istanbul (2/2)

Programmes pour une politique de l’eau en constante évolution


L
Mardi 31 Mars 2009

Intervention de Mohamed Elyazghi au forum international de l’eau à Istanbul (2/2)
Le deuxième programme concerne l’assainissement et la réutilisation des eaux usées et épurées, et a été élaboré pour atteindre l’Objectif  du Millénaire pour le développement relatif à l’assainissement qui constitue  aussi un service de base indispensable à la réduction de la mortalité  infantile et à la lutte contre la  maladie, tout en jouant également un rôle prépondérant dans la réalisation de l’éducation primaire universelle.
Ce programme a pour objet la mise à niveau du secteur de l’assainissement à l’horizon 2015, pour atteindre un taux d’accès de 80% à l’assainissement collectif urbain et diminuer d’au moins 60% les charges polluantes urbaines rejetées dans le milieu naturel tout en renforçant les réseaux existants, vétustes et saturés.
D’un coût global de l’ordre de 5 milliards de dollars EU, ce programme concerne près de 260 villes et centres urbains abritant une population de près de 10 millions d’habitants. Le plan de financement retenu  repose à hauteur de 50% sur  les ressources  de l’opérateur (recette tarifaire,  emprunt….) et à 50%  de subventions de l’Etat et des agences de bassins hydrauliques.
Les contributions de l’Etat, des collectivités locales et des agences de bassins sont destinées à financer un projet spécifique et ne peuvent représenter une subvention d’équilibre pour le compte de l’opérateur. Les recettes tarifaires doivent en principe  suffire à couvrir les coûts d’exploitation, le service de la dette et le renouvellement des équipements. 
Depuis son lancement en 2005, un saut quantitatif important a été réalisé en termes de nombre de projets d’assainissement – épuration des eaux usées lancés et de volume des investissements consacrés au secteur. Ainsi la volonté politique de l’Etat s’est concrétisée avec un accroissement des ressources financières allouées à ce programme  et des partenaires donateurs ont montré leur grand intérêt pour le programme et consenti des financements et des aides substantiels pour son lancement.
Le troisième programme concerne la modernisation de l’agriculture à travers le Plan Maroc Vert  lancé en 2008. Ce Plan qui s’appuie sur une approche transactionnelle à base de projets d’agrégation de producteurs autour d’aggravateurs  repose sur deux piliers de développement de filières agricoles. Ces piliers visent à travers un certain nombre de réformes et de mesures à caractère horizontal à améliorer l’environnement agricole  à la mise en place des projets de
développement.
Le Plan  Maroc Vert  a pour objectif de multiplier par 2 à3 fois le Produit intérieur brut agricole au cours des 10 à 15 prochaines années à travers le développement de près de 1300 projets pour un volume d’investissement de l’ordre de 20 milliards de dollars EU.
Le premier pilier  consacré à l’agriculture moderne, à très haute valeur ajoutée, vise la réalisation par le secteur privé de 900 projets pour un volume d’investissement de 12 à 18 milliards de dollars EU. Il cible 400.000 exploitations.
Le deuxième  pilier, consacré à l’agriculture solidaire, s’intéresse à la réduction de la pauvreté  et de la vulnérabilité qui caractérisent certaines régions du milieu rural. Il vise le développement de la petite agriculture, constituée de petites exploitations situées dans les espaces  agricoles les plus vulnérables.
Ce pilier qui cible près de 800.000 exploitations, vise la réalisation  de 400 projets  avec l’appui massif  des autorités publiques pour un volume d’investissement  de 1.6 à 2.5 milliards de dollars  EU.
Ce plan place la question de l’eau au-devant des réformes les plus importantes qui doivent assurer les conditions de réussite  de sa mise en œuvre. Les principaux enjeux ainsi définis pour la question de l’eau concernent la mobilisation des ressources en eau non conventionnelles notamment la réutilisation des eaux usées et le dessalement de l’eau de mer, la valorisation des ressources allouées à l’irrigation, la mise en place d’une tarification incitative  à l’économie et à la valorisation de l’eau.
En vue de traduire en pratique ces enjeux, trois programmes majeurs  ont été lancés :
- Le  programme national d’économie d’eau dont l’objectif est de porter dans les dix prochaines années la superficie irriguée avec des techniques plus économes  et plus valorisantes de l’eau telles que l’irrigation localisée à près de 50% de la superficie totale équipée pour l’irrigation. Des dispositions particulières ont été mises en place pour favoriser la mise en œuvre de ce programme dans le domaine d’incitation financière et de simplification des procédures administratives relatives à l’octroi des subventions.
- Le programme d’extension d’irrigation pour rattraper le retard entre les aménagements hydro-agricoles et les barrages réalisés qui concernent près de 110.000 ha  permettra de valoriser près d’un milliard de mètres cubes  par an  et une nette amélioration  des revenus des bénéficiaires.
- Le  programme relatif à la réforme institutionnelle  de la grande irrigation  vise à promouvoir la gestion déléguée du service de l’eau  d’irrigation à travers l’encouragement  de l’investissement privé  dans un cadre de partenariat  public-privé. Ce programme qui repose sur l’expérience réalisée au niveau du périmètre d’El Guerdane  dans le Sud du Maroc (10.000 ha d’agrumes) a pour objectif  d’améliorer la compétitivité et la performance des grands périmètres d’irrigation.
Les réformes du secteur de l’eau conduites au Maroc ont été rendues possibles grâce aux réformes globales entreprises depuis le gouvernement d’alternance de 1998, c'est-à-dire la modernisation du pays, la démocratisation des institutions et la participation et la mobilisation de la population.
Le Maroc est disposé  à apporter sa modeste contribution à relever les défis en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement et à l’amélioration de la sécurité alimentaire qui constitue un important projet pour le devenir de l’humanité, car nous sommes convaincus que le combat pour l’accès à l’eau et à l’assainissement et la lutte contre la pauvreté sont une cause fondamentale à laquelle la contribution de tous est primordiale.


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