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Inattendu printemps italien en Ligue des champions

Vendredi 17 Mars 2023

Trois clubs italiens en quarts de finale de C1: Naples, l'Inter Milan et l'AC Milan offrent à la déclassée Serie A un inattendu printemps, alors qu'elle n'a pas toujours semblé mériter ses quatre qualifiés annuels en C1.


"Avec ces trois qualifiés, on va probablement remettre en place quelques idées chez certains", a glissé l'entraîneur de Naples, Luciano Spalletti, après la démonstration des siens contre Francfort (3-0) mercredi pour atteindre pour la première fois le grand huit européen et rejoindre les deux Milanais.


Trois des huit boules tirées au sort vendredi pour les quarts devaient être donc labellisées Serie A, contre deux pour l'Angleterre et une pour l'Allemagne, l'Espagne et le Portugal.


L'Italie, absente à ce stade ces deux dernières saisons, n'avait pas réalisé un tel tir groupé depuis 2006, avec déjà les deux Milanais et la Juventus, sortie cette année en phase de poules et reversée en Ligue Europa.
 Même si ces clubs comptent bien peu de vedettes italiennes, voilà de quoi remonter le moral des tifosi après un Mondial suivi à la télévision pour la deuxième fois de suite.


Pour que la fête soit complète, et être certain que l'Italie soit dans le dernier carré, plusieurs médias rêvent d'un derby milanais en quart de finale comme en 2005, derby brûlant dont le match retour n'était même pas allé à son terme en raison de fumigènes lancés par les ultras nerazzurri.


Il serait tentant de voir dans ces bons résultats les fruits de la conversion réelle des entraîneurs italiens à un jeu moins frileux, plus "européen", dans les pas de l'Atalanta Bergame de Gian Piero Gasperini, dernier club italien à avoir joué des quarts de C1, en 2020, ou de la Nazionale de Roberto Mancini, championne d'Europe en 2021.


Mais s'il faut ressortir un point commun aux trois heureux élus, il est plutôt du côté d'une qualité nationale: la défense. Ils n'ont pris aucun but en huitièmes, ni à l'aller, ni au retour.


Après s'être extirpé d'un groupe très relevé derrière le Bayern Munich mais devant Barcelone, l'Inter l'a ainsi joué purement "à l'italienne" contre Porto (1-0, 0-0). Avec l'aide d'un carton rouge portugais à l'aller et de grands arrêts d'André Onana.
Beaucoup plus offensif dans l'esprit, Milan et Mike Maignan ont aussi d'abord fait preuve de solidité pour museler le Tottenham d'Antonio Conte, avec un scénario similaire: 1-0 à San Siro puis 0-0 à Londres.


Le Napoli aussi défend très bien. Mais l'équipe impressionne surtout par la variété de sa palette offensive avec la puissance de Victor Osimhen et les arabesques de Khvicha Kvaratskhelia.
 Déjà quasi-champion d'Italie, le club s'attire des compliments nourris à l'étranger, dont ceux de Pep Guardiola. "Mais c'est un petit jeu qu'on connaît pour nous mettre la pression", en a souri Spalletti.
Naples peut aller loin, estime aussi Alessandro del Piero, consultant pour Sky Sport. Mais pour l'Inter et Milan, "il va falloir élever le niveau", juge celui qui a soulevé la "coupe aux grandes oreilles en 1996" avec la Juve.


Dans la presse, globalement, peu d’observateurs envisagent un sacre italien le 10 juin à Istanbul.
 Incapable de gagner la C1 depuis l'Inter de José Mourinho en 2010, l'Italie s'est habituée à un lent déclassement, malgré les deux finales de la Juve (2015, 2017) et même si Milan (avec sept titres) reste deuxième au palmarès derrière le Real Madrid.


Lâchés financièrement par la Premier League, le Real Madrid, Barcelone, le Bayern Munich ou le Paris-SG, les clubs italiens, autrefois les plus convoités, ont vu partir ailleurs les plus grandes stars.
Aucun des trois qualifiés ne figure ainsi dans le Top 10 des clubs les plus riches établi par Deloitte et dominé par City et le Real. Naples est même le seul des huit quart-de-finalistes à ne pas être dans le Top-30.


Mais ceci explique peut-être aussi ce renouveau italien, en ayant contraint les clubs à faire preuve d'imagination en pistant des joueurs moins en vue mais au potentiel de développement. La recette a réussi à Milan, champion l'an dernier, et réussit cette saison à Naples.


Libé

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