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Ils sont regroupés à Lioubimets, près de la Turquie ou à Bousmantsi, à l'Est de Sofia : Révolte de Marocains dans un camp d'immigrés clandestins en Bulgarie


Libé
Mercredi 21 Mars 2012

Ils sont regroupés à Lioubimets, près de la Turquie ou à Bousmantsi, à l'Est de Sofia : Révolte de Marocains dans un camp d'immigrés clandestins en Bulgarie
La police bulgare a mis fin à une révolte de Marocains détenus dans un camp d'immigrés clandestins près de Sofia, a annoncé lundi la radio publique BNR.
Les détenus ont mis le feu à une chambre, provoquant un incendie dans plusieurs pièces. Deux d'entre eux ont été conduits à l'hôpital pour avoir respiré du gaz toxique, selon la radio.
Des centaines d'immigrés clandestins sont détenus dans le centre de Bousmantsi jusqu'à ce qu'ils reçoivent une réponse à leur demande d'asile.
Les ressortissants marocains protestaient en particulier contre la lenteur du traitement de leur demande par les autorités bulgares, selon la télévision bTV.
La révolte a été réprimée en moins d'une heure, a indiqué à cette télévision Yotko Andréev, directeur du centre.
Une ONG des droits de l'Homme, le Comité Helsinki, a récemment critiqué les conditions de détention dans le camp de Bousmantsi ressemblant à "l'atmosphère d'une prison". "Des cas de mauvais traitements et un manque d'information sur les détenus" ont été signalés par cette ONG.
Récemment, le quotidien français avait publié un reportage sur la question en citant le cas de Khadija, une Marocaine de 20 ans, originaire de Casablanca, débarquée en Turquie. «Illégalement, bien sûr, précise-t-elle dans un éclat de rire. J'ai fait Casa-Istanbul en avion, ensuite des amis m'ont mise dans le train de Sofia et m'ont montré comment passer la frontière. C'était fastoche!». Le tout pour une centaine d'euros, les derniers de la jeune femme. La voici désormais fauchée et demandeuse d'asile en Bulgarie, un pays dont elle ignore tout sauf qu'il fait partie, depuis 2007, de l'Union européenne. Le temps que l'Agence nationale pour les réfugiés (DAB), l'organisme chargé d'examiner les demandes d'asile en Bulgarie, la DAB, examine son dossier, elle recevra 35 euros par mois de l'Etat bulgare, à condition de ne pas quitter ce centre d'accueil un peu décrépi, à la périphérie de Sofia.
Khadija ne le sait pas encore, mais elle a eu beaucoup de chance de se retrouver ici. Normalement, les autorités bulgares regroupent d'abord les clandestins à Lioubimets, près de la frontière turque ou encore à Bousmantsi, à l'est de Sofia, deux centres «fermés» dans lesquels les nouveaux arrivés côtoient ceux qui sont en instance d'expulsion. Les pensionnaires du centre de la DAB sont, eux, libres d'aller et de venir même si leurs conditions de vie laissent à désirer: tous se plaignent de la promiscuité, des tensions avec les gardiens et du délabrement des installations.
«Les étrangers qui échouent chez nous ont tous la particularité d'être pauvres. Un peu paumés aussi. Et la Bulgarie n'est que rarement leur destination finale», explique Iliana Savova, la directrice du Comité Helsinki bulgare, une ONG qui offre des conseils juridiques aux demandeurs d'asile. A écouter leurs témoignages, le seul avantage de la Bulgarie reste le faible coût et la facilité du passage de la frontière avec la Turquie. «Cela dépasse rarement les 1000 euros, parfois pour une famille entière, confirme un fonctionnaire du département migration du ministère de l'Intérieur. Les passeurs se contentent de leur montrer le passage à travers la forêt, ensuite les clandestins sont livrés à eux-mêmes.» Les pensionnaires de la DAB confirment: pour un passage dans la Grèce voisine, pays membre de la zone de libre circulation Schengen, on leur a demandé jusqu'à cinq fois plus.
De destination «par défaut», la Bulgarie se transforme souvent aussi en cul-de-sac pour les demandeurs d'asile. Ils seraient un millier par an à solliciter la protection de l'Etat bulgare, essentiellement des ressortissants afghans, irakiens, arméniens et iraniens auxquels se sont ajoutés, depuis peu, quelques Africains et Maghrébins. Une infime partie d'entre eux - pas plus de 10% - obtient l'asile politique ; les autres restent englués, parfois des années, dans les méandres de la bureaucratie locale avant de se décider à partir, le plus souvent de nouveau illégalement et en direction de l'Europe de l'Ouest. Depuis les années 2000, quelque 6.000 personnes se sont ainsi «volatilisées», selon la police bulgare.


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