En marge du Forum international de la solidarité climatique organisé par le Réseau Mena-Latina et abrité par la Chabiba ittihadia

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Fadoua Rajwani considère que cette idée semblait à cette époque-là exagérée et exprimait une hostilité gratuite envers l’homme. Mais, ce jugement « s'est vite dissipé avec les études et recherches successives sur l'impact du changement climatique sur les femmes. Moi personnellement, quand je faisais ma recherche sur le terrain pour préparer ma thèse de doctorat sur la migration et le changement climatique, j’ai constaté que les femmes étaient les plus touchées par ce phénomène, c'est-à-dire qu'elles sont celles qui contribuent le moins à la destruction de la planète, celles qui se soucient le plus de la nature, mais celles qui profitent le moins des ressources naturelles et les premières touchées par les catastrophes naturelles ».
A preuve, dans les coopératives d’argane, ce sont les femmes sui font d’énormes efforts, mais les dividendes des financiers importants reviennent aux hommes. Selon elle, pendant les années de sécheresse ou de survenue d'une catastrophe naturelle, les chances de survie des femmes sont inférieures à celles des hommes. Les femmes sont obligées de s'occuper des enfants et des personnes âgées et de ne pas les abandonner. Ramasser du bois de chauffage, enlever les mauvaises herbes, nettoyer la terre, enfanter et préparer la nourriture font partie du travail des femmes, car ces travaux se déroulent dans la partie "privée" dans la maison, et donc il n'est inclus dans le calcul du PIB dans aucun pays.
Lors de ce forum, Fadoua Rajwani a été invitée pour intervenir sur la relation entre les deux mouvements : féministe et environnemental, aux côtés d’autres intervenantes de pays d'Amérique latine, dans une conférence qui semble être la première de ce genre à traiter une telle relation. « Les exemples du Mexique, de la Colombie, du Costa Rica et de l'Argentine étaient horrifiants et le concept, qui me paraissait ambigu au début, est devenu, après cette conférence, plus clair et peut-être plus actuel que tout autre sujet. Les femmes qui produisent près de 80% de la nourriture mondiale sont en danger, et, de ce fait, le sauvetage de la planète ne peut s’opérer sans elles ».
Par ailleurs, le membre du secrétariat national de l’OSFI met en avant que « la vague de chaleur et les années successives de sécheresse ont été catastrophiques pour l'agriculture et ont imposé une forte pression sur l'utilisation des eaux souterraines, ce qui peut nous placer dans les rangs des pays qui souffrent de stress hydrique ». Et de marteler : « Les modèles de production basés sur les industries extractives, minières et agricoles nécessitent une forte consommation d'eau déjà rare, ce qui a contribué à faire de nombreuses victimes à travers le monde afin de préserver l'accumulation du capital. Et pour cette raison, je partage l’avis de toutes les participantes à la conférence sur l’écoféminisme qui ont affirmé que le capitalisme ne peut pas apporter de réponses et de solutions à la crise environnementale parce qu'elles sont tout simplement contre ses politiques et ses modèles de production destructeurs de l'environnement ». Et de cette analyse, Fadoua Rajwani tire cette conclusion péremptoire : « En tant que partis socialistes, écologistes et en tant qu’écoféministes, nous devons lutter pour la souveraineté et le contrôle démocratique des ressources naturelles et des systèmes énergétiques et alimentaires, en distribuant les terres et de l'eau aux petits agriculteurs, en faisant face à la cupidité des grands agriculteurs et en luttant pour une plus grande transparence face à la corruption des industries extractives »
Il y a lieu de souligner que les travaux du Forum international de la solidarité climatique, organisé sous le slogan: «Les nouvelles générations sources de nouvelles idées», ont été clôturés par une visite des participants à la centrale solaire Noor pour la production de l’énergie solaire, la plus grande du monde. Selon Fadoua Rajwani, les participants, représentant plus de trente pays d'Amérique du Sud et centrale, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, ainsi que d’autres participants venant d'Italie, de Géorgie, d'Allemagne, de Suède, d'Espagne et l'Inde, ont tous été fascinés par cette centrale et ont relayé sur les réseaux sociaux « l'expérience pionnière du Maroc dans la production d'énergies propres et respectueuses de l'environnement ».