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Comme disaient les Anglo-Saxons, “After the rain, the rainbow”. Chez nous, on compte beaucoup sur la pluie, sans elle, c'est toute l'économie nationale qui vacille. Il faut juste rappeler que pour la campagne précédente, le cumul pluviométrique, enregistré jusqu'au début du mois de janvier a dépassé de 106% celui d'une année normale et les barrages ont enregistré un taux de remplissage de 66,6% au lieu de 46,3% durant la même période en 2008. Comme chacun sait, la production agricole fut bonne et la récolte céréalière enregistrait un record rarement égalé. Les performances de la campagne agricole 2008-2009 se sont traduites par un accroissement considérable de la valeur ajoutée agricole dans le PIB national.
Résultat de cette bonne facture agricole, le Maroc, compte tenu de la reconstitution de ses stocks, a réduit ses importations de blé et de maïs. D'après la dernière note de l'Office des changes, les achats de blé, à fin octobre 2009, ont enregistré une baisse de 55%, à seulement 4,43 milliards de DH au lieu de 9,89 milliards de DH, durant la période correspondante de l'année dernière, soit une économie de quelque 5,45 milliards de DH. De même, les achats de maïs se sont repliés de 30%, permettant de gagner pas moins d'1 milliard de DH.
Selon les derniers chiffres publiés par l'Office national Interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL), «la collecte des céréales a atteint, à fin octobre 2009, près de 23,1 millions de quintaux, en hausse de 115% par rapport à la campagne précédente. Dans ces conditions, le volume des importations de céréales s'est établi entre juin et octobre 2009 à 9,1 millions de quintaux, en repli d'environ 55% par rapport à la même période de l'année précédente. Ces importations sont constituées à raison de 75% de maïs, de blé dur (17%) et d'orge (8%). Compte tenu de l'importance de l'offre nationale en blé tendre, le Maroc n'a pas eu recours à l'importation de ce produit durant cette période».
Cela dit, fondamentalement, le Maroc évolue toujours dans une situation de dépendance vis-à-vis d'un marché mondial perturbé. Pour couvrir ses besoins en céréales (blé tendre, blé dur et maïs), le Maroc consacre chaque année des montants importants en devises, qui affectent dangereusement les équilibres de la balance commerciale et celle des paiements.
En attendant de voir plus clair dans le plan Maroc vert, il faut souligner que l'appareil de production céréalier marocain reste, pour l'heure, faiblement productif et en grande partie dépendant des aléas climatiques. On rappellera, par ailleurs, en dehors des contraintes climatiques qui représentent de l'avis de tout le monde, un sérieux handicap, d'autres contraintes liées à la structure des exploitations (prédominance des faibles surfaces et le morcellement), mais aussi les insuffisances liées aux connaissances techniques des agriculteurs, à la sous-mécanisation , à la faible utilisation des engrais et des semences, etc.
Il ne faut pas être myope. Les stocks vont retrouver leur bas niveau et il est temps de prendre toutes les mesures sachant que le marché mondial est toujours tendu. Pluie ou pas pluie, le Maroc est confronté à un défi de grande ampleur. Le réchauffement climatique a plutôt tendance à nuire globalement aux récoltes de blé. Et la tendance à long terme, côté climatique, n'est pas pour rassurer.