-
Royal Air Maroc lance une nouvelle ligne directe Casablanca-Catane à partir du 28 juin prochain
-
Royaume-Uni : Coup de projecteur à Londres sur les opportunités d’investissement à Dakhla
-
Rabat : Signature d'une convention de partenariat entre le HCP et le ministère de l'Industrie et du Commerce
-
Airbus Atlantic intègre dans son système industriel les sites de Saint-Nazaire et de Casablanca de Spirit AeroSystems
-
Ifrane : L'Université Al Akhawayn clôture son mois de l'Entrepreneuriat "Ventures Adventure"

Point d’audace. On a beau chercher dans les six documents du projet de loi de Finances, on n’en a pas trouvé trace. Le rapport économique, qui fixe les grandes orientations de la politique économique, avance ces arguments: «Les pressions sur les dépenses publiques pourraient s’intensifier, notamment sous l’effet de facteurs internes liés aux exigences d’accompagnement des réformes structurelles et des politiques sectorielles. Ces pressions pourraient également être d’origine externe en lien avec les inquiétudes qui pèsent sur l’évolution des cours internationaux du pétrole et du gaz butane».
On peut donc valablement penser que le projet de budget serait d’une efficacité sans doute limitée, dès lors que la croissance envisagée par le ministère de l’Economie et des Finances, dépend en gros des paramètres externes, notamment la demande étrangère adressée au Maroc –fort incertaine- et la hausse surprise des prix du pétrole.
S’agissant du prix du pétrole, il faut rappeler que la semaine dernière, le cours de l’or noir a largement dépassé le seuil des 80 dollars le baril. Jeudi dernier le baril de brut, lit-on dans les dépêches, devait soudainement bondir pour franchir cette barre fatidique et terminer à 81,50 dollars. Or, dans l’actuel projet de loi de Finances, comme dans l’ancien, on table sur un baril à 75 dollars. Un niveau largement dépassé par les prix en cours sur le marché international, alors que le projet vient à peine d’être présenté aux élus de la nation.
Ce début de semaine, la Fédération de l’énergie, membre de la CGEM, devait conclure que «les défis énergétiques» qui attendent le Maroc sont nombreux et supposent une «intelligence énergétique». Dans les coulisses, certains analystes demeurent convaincus que le pétrole, en franchissant le seuil des 75 dollars, est sorti par le haut et continuera sans doute sa montée vers les 85 dollars. C’est dire que, par voie de conséquence, les charges de compensation, limitées à 14 milliards de DH dans le projet de budget, risquent d’exploser.
L’appétit chinois est un des facteurs qui expliquent cette hausse. Ajouter aussi la baisse du dollar qui pousse les investisseurs à se positionner massivement en jouant la hausse du pétrole contre la baisse du billet vert.
Il est établi que le prix du pétrole monte à mesure que le dollar baisse. Et toute augmentation du prix du pétrole se traduirait inéluctablement par une hausse de l’inflation. Or, M. Mezouar promet de contenir la pression inflationniste à moins de 2%. Un challenge, diriez-vous. Un autre élément vient compliquer la donne, celui de la baisse des exportations et donc de l’aggravation du déficit commercial et partant de la «soutenabilité» de la balance des paiements. Il faut dire que la question fondamentale, celle liée à la valeur ajoutée technologique de l’offre exportable et à la compétitivité des PME marocaines est tout simplement éludée. Les adjuvants mis en place dans l’actuel projet concernant l’appui de la PME risquent d’être inodores et incolores pour les chefs d’entreprises et donc d’aucun effet sur la compétitivité de l’économie marocaine. Du point de vue fiscal et financier, le projet de budget est paradoxalement moins audacieux, au regard de ce qui s’est fait ailleurs dans les pays développés face à la crise.
L’autre paradoxe de ce projet c’est de vouloir compter sur le marché intérieur. Tout le monde sait que la demande intérieure dépend essentiellement du pouvoir d’achat des ménages. Peu évident, tant il est vrai que les promesses en matière de réduction de l’impôt sur le revenu –IR- sont tout simplement repoussées aux calendes grecques.
Poids de la charge de compensation
Se basant sur un prix du baril de pétrole à 75 dollars, le projet de budget évalue la charge de la compensation à 14 milliards de DH pour l’exercice 2010, dont près de 9 milliards de DH pour les produits pétroliers. Le département de l’Economie et des Finances, évaluant il y a deux ans, l’impact de la forte volatilité qui caractérise les prix des produits pétroliers, notait que l’augmentation d’un dollar supplémentaire occasionnerait une aggravation de la charge de compensation de 300 millions de dirhams. Quant au gaz butane, l’analyse de sensibilité de la charge par rapport à son prix d’importation a montré que toute variation de ce dernier de 10 dollars/tonne occasionne une aggravation de la subvention de l’ordre de 153 millions de dirhams annuellement.
Nouvelle stratégie énergétique
Le Maroc, pays non producteur du pétrole, dépend à plus de 95% de l’extérieur pour son approvisionnement en pétrole brut qui représente 61% de sa consommation énergétique. La flambée des cours du pétrole en 2008 a engendré une facture énergétique de 71 milliards de dirhams, ce qui a aggravé la charge de compensation. Le Maroc demeure ainsi entièrement dépendant de la conjoncture pétrolière mondiale marquée par l’instabilité des cours de pétrole, la fluctuation des cours du dollar, les tensions géopolitiques et la croissance soutenue de la demande mondiale en particulier celle des pays émergents (Chine, Inde, …).
Afin d’accompagner la mise en œuvre de la stratégie énergétique, la Société d’investissements énergétiques SIE, a été créée en 30 Juin 2009, avec un capital de 1 milliard de dirhams réparti entre l’Etat et le Fonds Hassan II pour le Développement économique et social. Cette société qui dispose d’une partie des ressources du Fonds de développement énergétique vise l'augmentation des capacités de production à partir notamment des énergies renouvelables et le renforcement de l'efficacité énergétique.