Entretien avec le chanteur Hatim Idar : “S’adapter à l’ère moderne tout en gardant une certaine identité et des valeurs”

Mercredi 16 Mai 2012

Entretien avec le chanteur Hatim Idar : “S’adapter à l’ère moderne tout en gardant une certaine identité et des valeurs”
Hatim Idar figure parmi les artistes marocains choisis pour participer au prochain Festival Mawazine, rythmes du monde.
Le chanteur
casablancais qui se produira lundi 21 mai à 21h sur la scène Salé, nous éclaire sur
sa participation.


Libé : Vous faites partie des artistes invités pour la première fois à se produire à Mawazine. Qu’en pensez-vous?

Hatim Idar : Effectivement, c’est ma première participation au Festival Mawazine. Et c’est une grande joie de participer à cette manifestation de grande ampleur et de renommée, nationale, arabe et internationale. J’espère que ce festival m’apportera une valeur ajoutée artistique.

Justement qu’attendez-vous concrètement de cette manifestation?

Participer à un événement de cette importance est une bonne chose à bien des égards. Pour deux principales raisons. La première, c’est que je vais jouer devant le public marocain. Et ce n’est pas tous les jours que l’on joue devant des milliers de gens. Deuxièmement, plusieurs producteurs internationaux et des personnes importantes dans le monde artistique arabe et international viennent à ce festival. Il est donc important pour moi d’offrir une belle prestation devant autant de monde et convaincre toutes ces personnes.

Le fait de vous produire dans un spectacle ouvert au plus grand nombre change-t-il quelque chose?

Dans mon état d’esprit, cela ne change rien au fait que les gens accèdent gratuitement au concert. Au contraire, cela me permet, comme à d’autres artistes marocains ou étrangers, d’élargir mon public. Ce qui est très important, surtout dans un pays où l’industrie musicale et le merchandising de l’artiste ne sont pas encore très développés. C’est donc important que le public puisse être élargi et c’est la chance que nous donne le Festival Mawazine. C’est-à-dire de rencontrer ce public qui est là pour nous voir et, comme je l’ai dit, de rencontrer aussi des gens qui ont un rapport avec l’industrie marocaine.
Il faut aussi ajouter que la présence de nombreux médias étrangers notamment arabes contribuera à exporter ma musique dans d’autres pays à l’étranger.

Vous avez sorti un troisième album. Outre les titres de ce dernier opus, que réservez-vous au public de Mawazine ?

J’en suis effectivement à mon troisième album, en plus des films et téléfilms que j’ai réalisés pour ce qui est de ma vie d’acteur. Oui, j’ai concocté des surprises pour le public de Mawazine, puisque j’ai préparé des chansons spécialement pour l’occasion. Je trouve aussi très important le fait de présenter mon album pas forcément au public qui le connaît déjà, mais aux médias étrangers qui seront présents à cet événement. C’est important aussi pour eux de connaître mes travaux.

Le public viendra voir Idar et aussi applaudir celui qui a représenté avec brio le Maroc à l’émission libanaise «Superstars». Avec le recul, quel souvenir gardez-vous de cette belle aventure?

C’était sincèrement un honneur pour moi que d’être le premier Marocain à arriver en finale de l’émission «Superstars». Autant dire qu’il y aura forcément beaucoup d’émotion avec mon public à Mawazine. Dans ce sens, on va se rappeler tous les souvenirs que cette émission a laissés, ces moments d’angoisse derrière la télévision à attendre le prime. C’est une relation sentimentale avec le public qui n’a pas de prix et que j’espère retrouver lors de ma prestation à Salé.

Vous êtes passé par le Conservatoire de Casablanca et plusieurs plateaux de télévision. Aujourd’hui, diriez-vous qu’il faut passer par toutes ces étapes pour réussir?

Je dirais oui et non. On n’est pas obligé de passer par toutes ces étapes pour se faire un nom dès lors que les moyens financiers sont à la portée de l’artiste. Ce qui va permettre d’établir un plan de commercialisation, de réalisation de travaux, etc.
Par contre, ces plateaux télé sont vraiment importants si ces moyens manquent. Car, ils nous révèlent au public, nous permettent de réaliser nos premières œuvres.
Cela dit,  le plus important c’est ce qu’on va faire une fois que ces émissions nous aurons révélés au monde. C’est-à-dire, est-ce qu’on va se forger un nom avec nos travaux, notre application et notre volonté ? Ou est-ce qu’on va tout le temps rester l’artiste qui a participé à telle ou telle émission ? Je pense qu’il faut aller de l’avant et faire autre chose.

Justement êtes-vous parvenu à vous détacher de cette étiquette de l’émission «Superstar»?

Je crois que oui. Et pour de nombreux fans. Et si, malheureusement, il y a des gens qui ont encore cette image de moi, je les invite à venir découvrir mon répertoire et apprécier le travail que je fais pour construire mon identité.

Vous avez rencontré de grands noms de la chanson. Quelle image vous renvoient-ils?

J’ai côtoyé des grands de la musique, à l’image de Haj Younès ou encore Ilyass Rahabani qui veillent à préserver cette musique traditionnelle dans ses paroles et ses mélodies, car il y a de son authenticité. Cela n’empêche pas d’adapter cette musique au temps et aux mentalités actuelles, autrement chercher à évoluer.
Si j’ai cité Ilyass Rahabani, qui était le président du jury de «Superstars» et qui a forgé la carrière de la célèbre Faryouz, c’est parce qu’il a participé à la réussite de cette émission connue à l’international et qui m’a dit ceci : «Je félicite le Maroc de t’avoir comme artiste». Recevoir un tel éloge de la part de quelqu’un qui a autant de poids dans la musique, je vous laisse imaginer ma joie.

Un mot aux jeunes qui se lancent dans la musique?

Je leur souhaite d’être bien accompagnés, d’écouter les conseils de nos prédécesseurs et de manifester leur volonté de réussir et surtout de bien faire. S’adapter aussi à l’ère moderne tout en gardant une identité et une valeur pour pouvoir offrir une musique pour tous les goûts. Je leur souhaite également beaucoup de courage.

Propos recueillis par ALAIN BOUITHY

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