En Irak, la paix et les traditions ont leur place... au musée

Jeudi 16 Février 2012

On y chercherait en vain la silhouette de Zizou ou de Michael Jackson: là où la collection de cire d'un "Madame Tussauds" est résolument people, celle du musée de Bagdad explore l'Irak oublié d'avant les conflits. Sans exclure d'intégrer, un jour peut-être, Saddam Hussein lui-même.
Pas de bling-bling donc, mais tout un petit peuple de statues mêlant souvent plâtre et cire: barbiers, femmes au balcon, artisans amoureusement penchés sur leur métier, tels qu'ils vivaient voilà une centaine d'années dans la capitale.
Des dizaines de scènes traditionnelles, femmes au hammam, cérémonie soufie ou mariage, ont été reconstituées de manière recherchée dans l'élégante maison ottomane qui a longtemps abrité le musée archéologique créé par l'aventurière britannique Gertrude Bell.
Le musée compte plus de 500 statues, qu'il fabrique lui-même. Décors, lumières et costumes sont soignés, les scènes de rue briquées et bien éclairées. Les armes en ont été bannies par souci d'harmonie.
Cette vision tranche avec la Bagdad d'aujourd'hui, ses hauts murs de béton anti-explosions, ses trottoirs défoncés, son trafic anarchique, et ses postes de contrôle omniprésents.
L'Irak se relève à peine de trois décennies de bouleversements, entre guerres, embargo, dictature, pauvreté. Les actes de violences y sont quotidiens. Nombre d'enfants et de jeunes adultes, quand ils n'ont pas manqué complètement la case "école", n'ont pas eu l'occasion d'en apprendre beaucoup sur le mode de vie de leurs ancêtres.
 Le musée a pour ambition de combler ce vide, en faisant parfois appel à des conteurs et musiciens pour mieux faire passer le message.
L'idée est de promouvoir un message "de paix, d'amour, de culture", insiste le directeur du musée, Bassem Al-Anzzy. Et bien sûr de préserver la culture irakienne dans un "monde qui est devenu un petit village".
"Les enfants irakiens ont terriblement besoin d'être éduqués sur ce passé", souligne-t-il.
Inauguré en 1971, le musée s'est développé progressivement jusqu'à 2003, année de l'invasion américaine et de la chute du régime de Saddam Hussein.

AFP

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