Sans surprise aucune, le Onze national féminin a été étrillé par son homologue tunisien sur le score sans appel de trois buts à zéro pour le compte du match aller du premier tour des éliminatoires des Jeux olympiques de Londres 2012. On ne pouvait s’attendre à un miracle avec un groupe formé à la hâte, dans l’improvisation en quelques mois, avec de furtives concentrations et un match amical contre une équipe égyptienne qui ne pouvait être un sparring partner sérieux pour tester nos capacités, qui se sont avérées trop modestes devant des Tunisiennes pourtant préoccupées par ce qui se passe dans leur pays, autrement la facture aurait pu être plus salée. Une nouvelle défaite donc très attendue qui s’ajoute aux multiples déboires du football féminin géré par une commission dite centrale dans la nouvelle structure de la fédé. Une gestion irrationnelle, puisque cette commission a démontré ses limites et ses incompétences dans ce domaine. Le foot féminin reste le cadet des soucis de la fédé, d’où l’absence d’une stratégie claire avec des objectifs bien définis et des moyens adéquats pour faire évoluer la balle ronde féminine. Hormis le programme établi par Haj Slimani, la direction technique n’a ni une vision, ni un plan pour restructurer et émanciper cette catégorie. On ne le répétera jamais assez, le football féminin est l’enfant pauvre de la balle ronde nationale. Il a toujours été une sorte de folklore. La fédé l’a toujours négligé et considéré comme un sport d’exhibition. En dépit de la subvention reçue de la FIFA pour développer ce secteur, la fédé est restée d’une indifférence imperturbable envers une véritable émancipation du football féminin. Un championnat sans moyens et des équipes démunies ne peuvent conduire à la formation d’une équipe nationale solide et homogène, capable de rivaliser à l’échelle régionale et continentale. Donc, ce qui vient d’arriver n’est qu’une une énième bourde qui vient s’ajouter au bêtisier fédéral et plus particulièrement à celui de la commission fédérale, chargée de développer cette catégorie, mais qui n’a pu ni restructurer le foot féminin ni amorcer l’installation d’un concours respectable. Ladite commission ne consulte jamais les clubs et la plupart de ses membres n'ont pas de sections féminines dans leurs propres clubs ou viennent tout juste d’en créer. Le foot féminin a besoin d'un sérieux travail de fond. Le programme proposé par Haj Slimani, lorsqu'il était directeur technique, est toujours d'actualité et son application s'avère plus qu'urgente si l'on a la volonté de faire voir le bout du tunnel à une discipline mise entre des mains incompétentes. La mise à niveau du foot féminin national nécessite l'installation d'une véritable compétition, et ce ne sont pas les potentialités humaines, techniques et financières qui manquent. Il est impératif de créer un groupement de cette catégorie, une Ligue nationale de foot féminin et de revoir cette tutelle malsaine de la part de certains responsables qui, souvent, n'ont rien à voir avec ce domaine.
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