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En effet, à 14 ans, Jalal a dû quitter les bancs de l’école en raison de “difficultés financières et d’une situation familiale insoutenable”, nous confie-t-il. Désorienté et impuissant face à cette réalité, le jeune a failli tomber sous le joug de la délinquance s’il n’était pas repêché, de justesse, par le marché de l’emploi.
“J’ai réussi, avec beaucoup de difficultés, à trouver un emploi au marché de gros de Tanger, où, démuni d’expérience et de capital, j’ai travaillé pendant plusieurs mois comme porteur. J’aidais à charger et décharger les cargaisons de camions et je servais des fois de garçon de courses”, détaille, confus dans sa timidité, ce jeune Tangérois au teint clair.
C’est seulement en 2014 que Jalal prend attache avec l’Association régionale de l’Union nationale des femmes du Maroc - section Bni Makada. “J’ai suivi le parcours de la formation non-formelle parallèlement à des cours en gastronomie et en pâtisserie”, se remémore-t-il, soulignant que “mon rêve a toujours été de devenir enseignant”. Ayant terminé sa formation, Jalal arrive enfin à exaucer son rêve. En 2015, et grâce à l’appui de la présidente de l’UNFM-Bni Makada, Mounia Hajji Zahar, Jalal décroche un emploi en tant qu’encadrant d’alphabétisation au profit des pensionnaires de la prison locale de Tanger.
“C’est un emploi qui m’a beaucoup appris, non seulement au niveau professionnel, mais aussi et surtout au niveau personnel et relationnel”, souligne-t-il, en saluant une expérience “très enrichissante, notamment en terme d’humilité”.
Après avoir enchaîné, outre son parcours d’encadrant d’alphabétisation, des petits jobs et des stages de formation dans des établissements hôteliers, où il a aiguisé ses connaissances en gastronomie, Jalal obtint la chance d’enseigner au même centre qui l’avait arraché d’une vie d’égarement et d’incertitude.
“En 2018, on m’a proposé d’occuper le poste d’enseignant de la langue arabe aux élèves inscrits au programme de la formation non-formelle”, indique Jalal. “Ce fut, dit-il avec fierté, une chance que j’ai saisie à bras-le-corps”.
“Jalal a rejoint l’association dans le cadre du programme Afak (horizons) de l’éducation non-formelle, où il a également fait une formation en gastronomie et en pâtisserie”, rappelle la présidente de l’UNFM-Bni Makada, Mounia Hajji Zahar, qui salue en lui “une persévérance palpable, et un sens remarqué de responsabilité”.
Le jeune enseignant a “fait preuve d’un sens élevé d’assiduité, de respect des autres et de travail d’équipe”, ajoute Mme Hajji Zahar, qui s’est dit “agréablement surprise” à la fois par l’engagement de Jalal et par son intégration facile avec l’équipe.
Ismail Bentaher, son collègue, et le responsable pédagogique de l’association féminine, confirme: “Jalal est un enfant qui a grandi avec l’association. Il maîtrise à merveille la matière qu’il enseigne, non seulement au niveau professionnel, mais également au niveau personnel”.
Pour M. Bentaher, Jalal est l’exemple du jeune persévérant et discipliné qui a “pu surmonter les obstacles entravant son épanouissement, surtout la peur. Il a véritablement le potentiel et les qualités d’être un modèle à suivre par les jeunes”.
Sur ce point, la jeune Fatima Zahra Merroune, élève de 14 ans dans la classe de Jalal El Gharib, souligne que “la différence insignifiante d’âge entre nous et lui nous permet de nous entendre facilement, et du coup de passer l’information d’une manière souple. C’est comme un grand frère pour nous”.
Si Jalal a réalisé son rêve de devenir enseignant, il ambitionne aujourd’hui de se lancer dans une expérience entrepreneuriale en profitant de son diplôme et de son expérience en gastronomie et en pâtisserie.
“Il faut s’armer de persévérance et d’assiduité, mais surtout d’espoir pour réaliser ses objectifs”, préconise Jalal, qui insiste aussi sur le sérieux et le respect des parents.