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Driss Lachguar: L’USFP est depuis toujours un parti responsable qui place les intérêts du pays avant les siens

Au sein de l’USFP, nous travaillons avec détermination pour rendre à notre parti la place qui est la sienne


Libé
Jeudi 13 Mai 2021

La structure organisationnelle du parti est prête pour les prochaines échéances

Dans un long entretien accordé à nos confrères du quotidien arabophone Assabah, Driss Lachguar, Premier secrétaire de l’USFP, a livré une analyse pertinente et approfondie de la scène politique marocaine. La question du quotient électoral, l’utilisation de l’argent et de la bienfaisance suspecte pour acheter des voix, la légalisation de l’usage thérapeutique du cannabis, ou encore les ambitions du parti de la Rose pourles prochaines échéances électorales sont autant de sujets évoqués par le dirigeant ittihadi.
«Je pense que tout parti est en droit de justifier sa présence sur la scène politique en faisant valoir son ambition de gagner les élections», a tenu d’abord à rappeler Driss Lachguar. Il a dans ce sens expliqué qu’en «ce qui concerne les élections de 2021, personne ne peutsavoir qui lesremportera parmi les 30 partis qui y participent». «Seuls le travail sérieux, la persévérance, en plus du choix de l’électeur le jour du scrutin détermineront les 10 partis qui seront représentés au sein de la Chambre des représentants», a-t-il souligné. Et d’ajouter : «Au sein de l’USFP, nous travaillons avec acharnement pour rendre à notre parti la place qui est la sienne. Nous avons notamment effectué une tournée dans plusieurs régions du Royaume et nous avons visité les différents secrétariats provinciaux du parti pour nous entretenir avec les militantes et les militants et lesinciter à davantage de mobilisation et au déploiement de plus d’efforts». Puisque, selon lui, «la raison d’être d’un parti politique est d’arriver au gouvernement pour prendre part à la gestion des affaires publiques».
Répondant à une question sur le bilan que l’USFP va défendre danssa campagne électorale, celui du gouvernement ou celui du parti, Driss Lachguar a été on ne peut plus clair. «Nous allons défendre le bilan du gouvernement, sur les plans constitutionnel et politique, car son travail durant la pandémie a été positif», a-t-il affirmé.Et de préciser : «Je n'ai jamais été contre les efforts du gouvernement qui a réussi dans de nombreux domaines et qui a augmenté les budgets de l'éducation et de la santé, en plus de son travail remarquable dans la lutte contre la pandémie du Covid-19». 
Le leader ittihadi a également tenu à rappeler que «c’est grâce à la clairvoyance de S.M le Roi et à sa vision proactive que le Royaume a pris une série de mesures préventives et proactives pour contenir la propagation de l’épidémie».«Le Souverain a usé de tous ses pouvoirs et prérogatives, garantis par la Constitution, d’abord en tant que Commandeur des croyants, puis en tant que chef de l’Etat et chef suprême des FAR, pour faire face à la pandémie et éviter au Maroc la catastrophe», a-t-il noté, avant de préciser que c’est également «grâce à Sa Majesté qu’une politique publique a été élaborée avec la participation de toutes les institutions gouvernementales et du Parlement qui a su s'adapter à la situation, notamment en créant des commissions parlementaires et en continuant à exercer son droit d’interpeller les ministres et à contribuer à la législation ».
Concernant la procédure de candidature, Driss Lachguar a expliqué que le «Bureau politique a décidé de fixer le dernier délai de soumission des candidatures au 15 mai pour toutes les échéances électorales». Il a également tenu à souligner que le but de sa tournée dans les différentes régions du Maroc n’était pas d’accorder des accréditations. «J’ai visité les régions avec un groupe de travail qui a assisté à toutes les réunions pour interagir avec les militants du parti et intervenir pour remédier à quelques déséquilibres et surmonter certaines faiblesses. Nous avons discuté directement avec les responsables des organes qui dirigent le parti aux niveaux local, régional et provincial et nous leur avons expliqué les lois électorales et leurs nouveautés. Nous avons également mis le point sur la situation organisationnelle du parti dans chaque région et nous nous sommes enquis des capacités des partis rivaux», a-t-il précisé. Et de poursuivre : «Nous avons conclu que la structure organisationnelle du parti est prête pour les prochaines échéances et que nous pouvons participer aux élections à partir de demain avec une couverture de 70% des circonscriptions et avec des candidats de premier plan».
Le Premier secrétaire n’a pas manqué de rappeler que l’USFP couvrira le territoire national à 100% lors des élections législatives. «Sauf en cas de force majeure», a-t-il indiqué. «Quant aux élections communales, notre ambition, en toute humilité, est de couvrir 70% à 75%, ce qui est une ambition sérieuse et un pas en avant énorme par rapport aux élections précédentes où l’USFP n'avait couvert que 55% et son rêve était d’atteindre les 60%. Avec des efforts considérables et un travail minutieux, nous aspirons aujourd’hui à obtenir de meilleurs résultats», a-t-il ajouté.
S’agissant du débat suscité par les lois électorales et notamment le mode de scrutin et du quotient électoral, Driss Lachguar a réfuté l’idée véhiculée par ceux qui s’opposaient au quotient électoral adopté par le Parlement et validé par la Cour constitutionnelle sous prétexte qu’il conduit à la balkanisation du champ politique, et partant, à des gouvernements composés de plusieurs partis politiques. Selon lui, il s’agit d’un faux débat, car l’expérience du Maroc a démontré que le nombre de partis qui forment les gouvernements se réduit de plus belle. A titre d’exemple, le gouvernement de l’alternance consensuelle était composé de 6 ou 7 partis politiques, alors que l’actuel exécutif ne l’est que de 4 partis.
«Je ne pense pas que le nombre de partis qui pourront former des groupes parlementaires à la Chambre des représentants après les élections soit supérieur à celui qui existe actuellement, et je suis presque certain que le nombre de partis qui pourront constituer des groupes ne dépassera pas cinq, trois partis de la majorité et deux de l'opposition, et il en va de même pour les communes», a-t-il précisé dans cet entretien réalisé par les journalistes Ahmed El Arkam et Yasine Koutayb.
Le dirigeant ittihadi a qualifié l’ancien mode de scrutin de «rente dont bénéficiaient certains partis», ajoutant qu’elle «n'était ni juste ni équitable, et que l'USFP en a été grandement affecté». «Dans la région de Fès-Meknès, l’USFP a récolté 50.000 voix, et le PAM 100.000 voix, l’USFP a gagné un seulsiège et le PAM en a raflé 10. Est-ce que cela est juste?», s’est-il interrogé. «De plus, l’ancienne formule avait créé une polarité artificielle, non pas grâce aux voix des électeurs, mais à cause de la façon dont les sièges sont répartis sur la base des votes valides uniquement», a-t-il indiqué.Il a également mis en avant que le quotient électoral «n'est pas un mécanisme sacré et la preuve en est la décision de la Cour constitutionnelle qui a récemment validé l'amendement de ce quotient tel qu'il a été voté par le Parlement», tout en soulignant que la persistance du PJD à se cramponner à l'ancienne formule ne prenait pas en compte le consensus quis’est dégagé entre les partis politiques.
Driss Lachguar a, dans ce sens, souligné que «lorsqu'Abderrahmane El Youssoufi avait proposé le scrutin de liste, il avait nui à son propre parti, mais il avait opéré cette réforme pour l’intérêt du pays et pour renforcer la place des partis sur l'échiquier politique national». «C’est cette logique qui doit prévaloir aujourd’hui», at-il dit. Et de rappeler que «l’USFP a toujours été un parti responsable qui place les intérêts du pays avant les siens». Il a également affirmé que le nouveau système «favorise une représentation fidèle du vote des électeurs et un accès des différents partis aux institutions élues».
Concernant la question du «panier électoral», le dirigeant ittihadi a affirmé que l’USFP a préféré s’éloigner de cette pratique «politicienne», tout en mettant en exergue la sensibilité de la question du recours à la charité électorale pendant le Ramadan et en pleine crise sanitaire de la Covid-19. Pourtant, il a rappelé des propos célèbres de l’un des dirigeants historiques de l’USFP, à savoir Abderrahim Bouabid, qui avait déclaré lors d’un rassemblement que «leur argent est hallal pour vous et vos voix leur sont interdites». Et d’ajouter que l’évolution des citoyens est telle que c’est se tromper lourdement que de miser sur leur naïveté. 
Dans un tout autre registre, Driss Lachguar a souligné que son éthique lui interdit de s’immiscer dans les affaires internes du PJD.«Bien que tout le monde se souvient de la façon dont Abdelilah Benkirane accusait notre parti, en profitant de sa position de chef du gouvernement et en exploitant le Parlement comme tribune pour s’ingérer dans les affaires internes de l’USFP et insulter ceux qui sont en désaccord avec lui», a-t-il déclaré. Il a également mis en avant que l'USFP exige la transparence des élections et d’interdire de toute instrumentalisation électorale des cérémonies d’inauguration présidées parles ministres. Dans ce sens, le dirigeant ittihadi a appelé le chef du gouvernement et tous les ministres à mettre fin à ces inaugurations intéressées et autres activités gouvernementales similaires à l’approche des échéances électorales, en soulignant que cela ne doit pas s’appliquer uniquement aux membres de l’Exécutif qui font partie du PJD, mais aussi à tous les membres du gouvernement.
Concernant la crise sanitaire, le Premier secrétaire de l’USFP a souligné que tout au long de l'histoire, des catastrophes et de crises majeures ont toujours eu un impact sur la gestion des affaires publiques, comme ce fut le cas lors de la Première et de la Deuxième Guerres mondiales ou de la crise économique de 1929, tout en rappelant également que les catastrophes et les crises ont constitué des tournants décisifs dans l’histoire de l’humanité, comme en atteste le cas de la protection sociale qui n'est apparue qu'en 1945 suite à la Seconde Guerre mondiale qui s’est soldée par des millions de morts, de veuves et d’orphelins.
Pour ce qui est du Maroc, Driss Lachguar a indiqué que les partis politiques les plus optimistes ne prévoyaient pas la mise en place immédiate d’un système social, car «nous estimions que ce chantier était vaste et coûteux, et qu'il fallait le mettre en place progressivement, le temps de se doter des structures d'accueil».Il a ensuite loué le système institutionnel national avec à sa tête la monarchie qui, dotée de prérogatives exceptionnelles, a accéléré la mise en place de la protection sociale.
Répondant à une question relative à la légalisation de la culture du cannabis à des fins thérapeutiques et médicales, le Premier secrétaire de l’USFP a estimé que l’adoption du projet de loi autorisant cet usage, qui est encore dans le circuit législatif, doit être suivie par une amnistie générale concernant la région et les personnes qui font l’objet de plaintes malveillantes concernant la culture du cannabis, précisant que plus de 50.000 personnes sont recherchées pour ces motifs.
Et dans ce sens, Driss Lachguar a assuré que le parti de la Rose a toujours milité pour une véritable indépendance du pouvoir judiciaire, mais il a néanmoins souligné que lors des échéances électorales, des candidats portent plainte contre d’autres candidats à des fins électoralistes et politiciennes, révélant que lors des précédentes élections les secrétaires généraux des partis politiques, en coordination avec l'ancien ministre de la Justice qui avait le pouvoir de superviser les élections au côté du ministre de l'Intérieur,s’étaient mis d’accord pour surseoir aux procès contre les candidats jusqu’à la fin du processus électoral, et ce, dans le but de garantir l’impartialité positive du pouvoir judiciaire pendant les élections. « Il ne faudrait pas faire pencher la balance en faveur d’un candidat au détriment d’un autre », a-t-il mis en avant, tout en espérant que les élections se dérouleront dans une atmosphère d'égalité des chances entre tous les candidats.
A cet égard, le dirigeant socialiste a cité l’exemple de l’affaire judiciaire d’Abdelwahab Belfkih. Selon lui, l’USFP avait d'abord choisi de prendre ses distances vis-à-vis de celui-ci en attendant le verdict de la justice, mais des faits incompréhensibles se sont déroulés, ce qui démontre qu’il y a anguille sous roche. «Au moment où l’USFP a pris ses distances avec son premier candidat dans la région (de Guelmim) à cause des incompatibilités qui l’empêchaient de se présenter aux élections, on a noté que d’autres formations politiques sont accourues pour le convaincre de se présenter aux prochaines élections sous leurs couleurs, comme si ces partis détenaient les clés de cette affaire », a martelé Driss Lachguar. Et de préciser : « Le Bureau politique de l’USFP suivait les étranges développements de l'affaire sans les mentionner dans ses communiqués. Mais nous avons passé au peigne fin le dossier instruit devant les tribunaux de Rabat, nous nous sommes rendu compte qu’il s’agissait d'une affaire étrange fondée sur une plainte d'une association fantôme qui ne disposait d'aucune preuve de sa qualité, et ce dossier, dans lequel ne figurait aucune personne lésée, a été archivé par le juge d'instruction, ce qui prouve que quelqu'un souffle sur ses cendres, ce qui augure d’un scandale juridique»


 

​L'accueil du dénommé Brahim Ghali, un scandale et une trahison qui portent atteinte aux relations historiques maroco-espagnoles

L' accueil par l'Espagne en catimini du dénommé Brahim Ghali, chef des séparatistes du polisario sous une fausse identité, est un «scandale» et «une trahison» portant atteinte aux relations historiques entre les deux pays, a affirmé le premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, dans un entretien au journal espagnol ABC, publié mercredi. L’attitude de l’Espagne depuis le déclenchement de cette affaire confirme l'existence d'«un accord » entre les gouvernements espagnol et algérien pour transférer le dénommé Brahim Ghali, poursuivi pour de graves accusations de terrorisme et de génocide, à bord d’un avion privé et avec de faux documents sans en informer le gouvernement marocain, a souligné M. Lachguar. «En outre, le gouvernement espagnol a nié et remis en question cette situation, ce que je considère un scandale qui porte atteinte aux relations historiques de bon voisinage, de confiance et de partenariat entre nos deux pays», a déploré le premier secrétaire de l’USFP.
Le prétexte humanitaire avancé par le gouvernement de Pedro Sanchez n’est pas recevable dès lors que l’intéressé est entré en Espagne sous une fausse identité, a-t-il expliqué, relevant que le peuple marocain a ressenti cela comme «une trahison de la part de ses voisins espagnols».
Les considérations humanitaires se sont révélées être de simples subterfuges, a affirmé M. Lachguar, notant que «le fait de parler aujourd'hui de responsabilité historique ou administrative n’est autre que la nostalgie d'un passé colonial honteux».
Il a indiqué que «toute allusion à la responsabilité ou à la tutelle de l'Espagne sur les provinces sahariennes est l'expression d'une hostilité manifeste à l'égard du peuple marocain sur une question centrale qui connaît aujourd’hui un tournant majeur auprès de l'opinion publique internationale suite à la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les Etats-Unis d'Amérique». Après avoir mis l’accent sur le rôle prépondérant du Maroc pour faire de la Méditerranée un espace de sécurité, de paix et de prospérité pour les rives Nord et Sud, M. Lachguar a relevé que «cette crise nous incite à réexaminer les relations bilatérales en profondeur».
«Le Maroc est victime de cet acte inamical et le peuple marocain attend une position claire du gouvernement espagnol pour redonner toute son importance au partenariat stratégique entre nos deux pays et rétablir ainsi la confiance rompue», a-t-il conclu.
 


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