Le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra ce mercredi 21 avril, une réunion à huis clos consacrée à l’affaire du Sahara marocain. « Cette réunion s'inscrit dans le cadre de la dernière résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara dans laquelle le Secrétaire général de l’ONU a fait un exposé sur l'évolution de ce dossier », a souligné Moussaoui Ajlaoui, expert-associé à Ames-center, dans une déclaration à Libé. Et de préciser : « Je pense que ce qui s'est passé depuis le 23 novembre 2020 et la décision américaine de reconnaître la souveraineté du Maroc sur son Sahara ainsi que le maintien de celle-ci par l’administration de Joe Biden pourraient peser sur cette réunion ». Il a également estimé que la réunion se penchera en particulier sur l'impact de la violation du cessez-le-feu et la guerre imaginaire menée par le Front Polisario et ses agissements dans la zone tampon à l’Est du mur de défense. Ces éléments pourraient faire partie du rapport que le chef de la Minurso, Colin Stewart, présentera lors de cette réunion «à caractère informatif». En outre, il y aura également un débat sur la nécessité d'accélérer la nomination d'un nouvel envoyé personnel de l'ONU au Sahara en insistant sur la référence à une solution politique à ce conflit artificiel. Pour rappel, le poste d’envoyé personnel de l'ONU au Sahara est vacant depuis mai 2019 lorsque l’ancien envoyé spécial, l’allemand Horst Kohler, avait jeté l’éponge pour des «raisons de santé». Depuis cette date, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, peine à trouver une personnalité qui pourrait occuper ce poste, et ce principalement en raison de l’intransigeance de l’Algérie (qui persiste d’ailleurs à prétendre ne pas être partie prenante dans l’affaire du Sahara) et de ses pantins du Polisario. Ces derniers ont opposé une fin de non-recevoir à deux reprises à des candidats proposés par le Secrétaire général de l’ONU, à savoir l'ancien Premier ministre roumain Petre Roman et l’ancien chef de la diplomatie portugaise, Luis Amado. Le porte-parole du SG de l'ONU, Stéphane Dujarric, avait récemment refusé d'imputer la responsabilité de la vacance de ce poste à Antonio Guterres. «Le Secrétaire général s'est efforcé de pourvoir le poste, mais comme dans beaucoup de ces nominations, tous les leviers ne sont pas entre ses mains, même s'il fait de son mieux», avait-il souligné. Par ailleurs, il semble que le régime militaire algérien continue de mobiliser ses soutiens pour faire pression sur l’administration de Joe Biden afin qu’elle revienne sur la décision de l’ancien président américain, Donald Trump, reconnaissant la souveraineté du Royaume sur son Sahara. En effet, l’agence de propagande du régime algérien, APS, a relayé dimanche une malencontreuse déclaration de l'ancien envoyé de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross, connu pour ses affinités avec le régime algérien et pour ses positions anti-marocaines et ses soutiens aux thèses séparatistes, selon laquelle la décision de l'ex-président américain, Donald Trump, de reconnaître la souveraineté du Maroc sur son Sahara serait «irréfléchie» et «dangereuse», tout en plaidant pour le retour des Etats-Unis à leur position antérieure en faveur du plan de règlement de l'ONU de 1991. Ledit plan, rappelons-le, prévoit l’organisation d’un référendum que le Conseil de sécurité avait jugé depuis des années comme irréalisable et irréaliste. «Ni les déclarations de Bolton, ni celles de Ross n’ont d’effet sur l’administration Biden», a affirmé Moussaoui Ajlaoui, ajoutant qu’il ne voit aucune raison qui pourrait pousser le président américain à revenir sur la décision de Donald Trump. « L’administration américaine défend les intérêts stratégiques des USA dans la région. D’ailleurs, si Biden revient sur la décision de son prédécesseur, cela pourrait détériorer les relations avec le Maroc. Et l’administration américaine n’a aucun intérêt à perdre un allié sûr comme lui dans sa guerre contre la Russie et la Chine en Afrique», a encore souligné le chercheur marocain. Il convient de rappeler que l’ancien président américain, Donald Trump, avait émis une proclamation, le 10 décembre 2020, reconnaissant la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara. Cette proclamation a été distribuée, en janvier dernier par l’ambassadrice, représentante permanente des Etats-Unis auprès des Nations unies, Kelly Craft, aux 193 Etats membres des Nations unies, en tant que document officiel du Conseil de sécurité, dans les six langues officielles de l’ONU. Dans cette lettre, adressée au président du Conseil de sécurité et dont copie avait été aussi envoyée au Secrétaire général de l’ONU, Kelly Craft avait souligné que la proclamation américaine affirme que la proposition marocaine d’autonomie est «le seul fondement d’une solution juste et durable au différend portant sur le territoire du Sahara occidental» et que «les Etats-Unis estiment qu’un Etat sahraoui indépendant n’est pas une option réaliste pour résoudre le conflit et qu’une véritable autonomie sous souveraineté marocaine est la seule solution possible».